13/03/2023 (Brève 2194) UNE POLITIQUE D’ELIMINATION D’UNE POPULATION (Lecteur) Note préalable de l’équipe de l’ARDHD

++++ Note préalable de l’ARDHD
Nous rappelons à toutes nos lectrices et à tous nos lecteurs que les tensions tribales exacerbées par les différentes contributions qui sont publiées et aussi envoyées à notre équipe, n’est certainement pas la solution pour un retour du pays à la paix et à la démocratie.

« Cherchez à qui le crime profite » !.
Le véritable sponsor de cette situation terrible est à rechercher au Palais de l’Escale, car elle lui permet de continuer son oeuvre d’asservissement de la population. « Diviser pour régner ».

Nous publions cet article à la demande et sous la responsabilité de son auteur qui le signe, en application de nos conditions de publication. Mais il nous appartient de mettre un terme à cette querelle entre différentes communautés, qui ont chacune de bons arguments pour appuyer leur présentation des faits.

Il est probable que chacune ait raison … Cela dit, quels que soient l’histoire et les faits, la raison commande de cesser sans retard les affrontements de tous ordres : combats, publication, etc… Car c’est Guelleh qui sort gagnant de cette situation et c’est bien pour cela qu’il encourage les divisions en déléguant ses forces armées.

C’est probablement regrettable, mais sauf situation d’extrême urgence, nous ne mettrons plus aucune information en ligne sur la situation à Dikhil et dans sa région.

———————– Article
L’implantation de populations étrangères sur les territoires Afars est un acte délibéré de l’Etat tribal Djiboutien.

En effet, depuis 1977, l’État Djiboutien procède à l’implantation de colonies de peuplement Somalis dans les territoires Afars à Djibouti, de façon élaborée et méthodique. Pour mener à bien cette politique, une série de mesures ont été mises en vigueur mais on va se limiter à en citer principalement que deux :

1️⃣ L’exclusion politique des Afars de tous les postes décisionnels civils et militaires.

2️⃣ Le blocus de tous les territoires Afars du Sud-Ouest au Nord et ainsi que l’interdiction aux Afars d’emprunts financiers auprès de la Caisse de Développement empêchant ainsi tout projet d’investissement d’envergure de voir le jour. Cela laisse plus de 80% du pays à l’abandon.

— D’un autre côté, le régime accueille et installe des populations allogènes d’origine Somali, et plus particulièrement Issa, en provenance de ces deux pays limitrophes : la Somalie et l’Éthiopie, mettant à la disposition des colonies tout ce qui facilite leurs implantations à savoir : l’accès à l’emploi, des centres hospitaliers, des écoles, l’approvisionnement en eau potable et autres…

— Les trois premières années, les implantations s’effectuent dans la capitale, et ses périphéries. Plus tard, les zones rurales deviennent l’objet de colonialisme de peuplement, sur la ligne de mire la région de Dikhil où les Afars et une minorité de Issas (installés par les autorités coloniales Françaises) habitent dans la ville chef-lieu. Cette fois, l’Etat tribal implante officiellement des colonies de peuplement accompagné de représentants des organisations Internationales (OMS, HCR, CEE ETC) dans la région de Dikhil, à Mouloud, Cheikayto, As-Eyla.

— Quelques années après, dans la suite logique des choses, la Région d’Arta a été créé, à son enfantement, des territoires ont été amputés aux autres Régions appartenant aux afars (Tadjourah et Dikhil). Plus au Sud encore dans la région de Dikhil, à Sankal et à Bondara, de nouvelles colonies sont installées, et une unité de l’armée nationale Djiboutienne composée entièrement de membres de ce même clan y est affectée.

��À noter que ce colonialisme de peuplement va au-délà des frontières de Djibouti, et concerne l’Etat régional Afar en Ethiopie. Les Issas y occupaient pendant plus de 30 ans, le côté droit (Est) du corridor Djibouti-Addis, soit un territoire plus grand que Djibouti, ainsi que 3 colonies directement sur ce corridor : Qadaytu, Qunxafoqo, et Gadmaytu dont ils ont été délogés. (voir vidéo Hussein Buh).

Ces 3 hameaux menaçant directement l’intégrité de la région Afar ainsi que la sécurité nationale ont été repris par les Afars. Cependant, dans tout l’Est de cette route, reste de nombreuses zones de non-droit toujours partagées entre les deux ethnies.

�� Or, depuis la reprise de leur territoire par les Afars en Ethiopie et du dernier grand événement la reprise de Unxa-Foqo, les Issa ruraux d’Éthiopie ont été implantés dans la région de Dikhil à Djibouti, principalement à Baakerre. Ils y font paître leur bétail sur la même terre que les Afars, ce qui cause essentiellement des problèmes. Les Afars ont alors manifesté à As-Eyla et Dikhil contre la présence de ces gens à Bakkeere.

Bien qu’ils subissent des pressions par le régime Djiboutien, les clans locaux Afars habitant cette région, refusent d’accepter l’installation de populations étrangères et en plus armées, sur leurs territoires, comme cela a d’ailleurs été traduit dans les manifestations récentes à As-Eyla et Dikhil, où même des femmes et enfants ont été vus exprimer leur mécontentement.

Suite à cela, la fragile paix a été ébranlée et les tragiques évènements se suivent :

➡️ 1 homme Afar a été battu à mort par la police Djiboutienne.
➡️ 1 berger Afar a été froidement assassiné par les colons installés à Bakkeere.
➡️ En représailles, à Bakkeere, des affrontements résultant en plusieurs morts, entre les clans locaux Afars et les Issas venus d’Ethiopie.
(les mêmes qui ont été aguerris dans le conflit les opposant aux Afars en Ethiopie).
➡️ Des rafles de l’armée Djiboutienne, plus de 1000 jeunes Afar arrêtés à Dikhil

Avant que la situation devienne irrécupérable, et génère un embrasement avec de conséquences lourdes, le salut réside dans le retrait des colonies de populations étrangères, comprenant des milliers de familles. A cet effet, le régime Djiboutien devrait jouer un rôle de médiation et non pas celui d’instigateur du conflit.

Abdoulkader Guiqdar Mohamed