04/05/2023 (Brève 2218) Les Brosses à Reluire. Pris la main dans le sac !

04/05/2023 (Brève 2218) Les Brosses à Reluire. Pris la main dans le sac !

Classée 162è sur 180npays, le régime tyrannique de Guelleh fait l’objet d’une note d’appréciation -éloquente- de RSF :

« Harcèlement judiciaire, perquisitions illégales, agressions, arrestations… L’arsenal répressif déployé contre les journalistes par le régime d’Ismaïl Omar Guelleh, réélu pour un cinquième mandat en 2021, fait régner une véritable terreur sur les médias. »

Malgré un si dramatique constat, les obligés de Guelleh n’ont pas manqué de s’afficher collectivement lors de la Journée Mondiale de la Liberté de Presse, pour célébrer quoi ? L’indépendance totale du seul journal autorisé à paraître et entièrement contrôlé par la dictature, à savoir La Nation.

Sont élevés(es) au Grade de Chevalier dans L’Ordre des Brosses à Reluire avec le Titre de « Grands Bourreurs de Mou« , Docteur Amina Nouh Bouh, M.Radwan Abdillahi Bahdon, Mme Idyl Moussé Iyé, Mme Souad Farah, M.Mohamed Moussa Yabeh, Mme Zahra Youssouf Kayad, Mme Aicha Mohamed Robleh, M.Aden Omar Abdillahi

____________________ Extrait de l’ADI

++ La journée mondiale de la liberté de la presse célébrée à Djibouti

L’Union de la presse Francophone de Djibouti, en collaboration avec l’Unesco, a célébré au sheraton hôtel la journée mondiale de la liberté de la presse.

Cet évènement a vu la participation du ministre de la Communication, chargé des Postes et des Télécommunications, M.Radwan Abdillahi Bahdon, de la responsable du bureau de l’Unesco à Djibouti, Mme Idyl Moussé Iyé, de la vice présidente de la CNC, Mme Souad Farah, du secretaire général de la commission de l’Unesco à Djibouti, M.Mohamed Moussa Yabeh, et de la Présidente de l’IRICA, Mme Zahra Youssouf Kayad, ainsi que de nombreux professionnels des médias djiboutiens.

Cet événement marquait en même temps les 30 ans de la proclamation de la journée internationale de la liberté de la presse par l’Assemblée générale des Nations Unies.

Le thème retenu cette année était « façonner un avenir des droits : la liberté d’expression, clé de voûte des droits humains ».

En plus du thème principal, quelques sous-thèmes ont été développés par différents conférenciers.

La responsable du Bureau de l’Unesco à Djibouti, Mme Idyl Moussa Iyé, s’est réjouie de la célébration de cette journée à Djibouti.

Elle a relayé le message de la directrice générale l’unesco à l’occasion de cette journée .

« La liberté de la presse est la pierre angulaire des sociétés démocratiques. Sans débat d’idées, sans faits vérifiés, sans diversité de perspectives, la démocratie n’est que l’ombre d’elle-même ; et c’est pour le rappeler que cette journée a été adoptée.

Pour la communauté internationale, il s’agit d’abord de lutter contre l’impunité qui entoure encore les crimes dont les journalistes sont victimes, avec près de 9 assassinats de journalistes sur 10 qui demeurent impunis. C’est notamment l’enjeu du Plan d’action des Nations Unies pour la sécurité des journalistes et la question de l’impunité, que l’Unesco mène depuis 10 ans.

Il s’agit aussi de faire en sorte que les médias indépendants puissent continuer à exister. Avec la révolution numérique, le paysage de l’information, ses modes de production et de diffusion, ont en effet été radicalement bouleversés – mettant en péril la viabilité des médias professionnels indépendants. »

Mme Aicha Mohamed Robleh représentant la Commission Nationale a, dans un discours, déclaré que « la liberté de la presse n’est pas une liberté parmi tant d’autres. La liberté de la presse pour une société, c’est la liberté cardinale, celle dont découlent les autres libertés. C’est celle qui fait qu’une société se libère de ses propres préjugés, de ses propres pesanteurs, mais aussi de ses propres intolérances. C’est donc une liberté programmatique de l’architecture d’une société. Et c’est pourquoi on doit la cultiver, l’entretenir et la chérir tout à la fois.

Mais la liberté de la presse ne se décrète pas, elle ne s’improvise pas. Il s’agit là d’un principe qui s’enracine dans des modalités pratiques. L’aspect le plus noble de cette pratique c’est bien sûr la liberté d’expression qui a été choisie pour le thème de cette journée. »

Elle a rappelé qu’à « l’heure des réseaux sociaux, des blogueurs ou des influenceurs en tout genre, la profession de journaliste semble être à la portée de tout un chacun. Or il n’en est rien. N’est pas journaliste qui veut. C’est une profession réglementée, non seulement par des compétences mais aussi une éthique et une déontologie. »

« Compétences, éthique, déontologie, voilà le triptyque qui garantit au journaliste sa crédibilité et son indépendance. Voilà également le triptyque qui lui sert de rampe de lancement pour mettre en orbite la liberté d’expression. », a-t-elle affirmé

Dans une allocution prononcée à l’occasion de la cérémonie organisée dans le cadre de la célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse, le ministre de la Communication, chargé des Postes et des Télécommunications, M.Radwan Abdillahi Bahdon, a déclaré que «nous devrions tous et toutes être attachés à la liberté de la presse et la chérir. Sans presse, les citoyens resteraient dans l’obscurité. Et la puissance publique sans garde-fou. Mais les temps ont changé, et les manières d’informer aussi. L’arrivée des réseaux sociaux bousculent votre profession, en la mettant notamment à la portée de quiconque.

Sur ces défis liés au numérique, et sur d’autres encore, il faut engager la réflexion. C’est ce vous allez faire aujourd’hui dans le cadre de ces tables rondes. »

Il a rappelé que le ministère de la Communication, chargé des Postes et des Télécommunications a toujours appuyé les initiatives visant à promouvoir la presse qui fait un travail remarquable avec des hommes et des femmes dévoués et passionnés par leur métier.

Il a tenu à préciser que le secteur des médias a fait l’objet de nombreuses réformes à l’initiative du Président de la République, M. Ismail Omar Guelleh.

Ces réformes ont porté sur l’organisation des structures, la modernisation des équipements et le développement des ressources humaines.

« Mais aussi mon département continue d’affirmer son soutien au processus national de transformation des médias, qui doit être aligné sur les défis de l’environnement numérique en perpétuelle mutation.

La République de Djibouti reste attachée à la liberté de la presse et à la liberté d’opinion.

Les journalistes exercent librement, y compris les journalistes de la presse étrangère que nous accueillons à longueur d’année et qui effectuent leurs reportages sans entraves. On ne connait pas d’attaques contre les journalistes, ils ne sont guère victimes de harcèlement. On ne pratique pas des détentions abusives.

C’est le signe de la maturité de notre démocratie. », a-t-il insisté.

Des tables rondes ont clôturé cette journée avec des interventions de plusieurs experts qui ont developpé des sujets relatifs à la presse.

Il en est ainsi de M.Aden Omar Abdillahi, Directeur de l’Institut des Etudes politiques au sein du CERD qui a fait une brillante présentation mettant en perspective les conditions de production du journalisme et de la recherche en sciences sociales.

Elle analyse les diverses contraintes qui pèsent sur ces deux professions et revient sur les opportunités offertes par le contexte national.

De même, elle cherche à les encourager à pleinement profiter des opportunités des réseaux sociaux.

Cette réflexion jette les bases d’une collaboration entre ces deux professions afin de démontrer leur utilité social et de renforcer leur apport dans le développement social et économique du pays.

Le Docteur Amina Nouh Bouh a quant à elle traité les réseaux sociaux et les jeunes.

Enfin, Mme Zahra Youssouf Kayad, présidente de l’Institut IRICA, a développé une présentation intitulée « Genre, inclusion sociale et médias à Djibouti » où elle a analysé le rôle de la gente féminine au sein des médias nationaux.

La célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse à Djibouti s’est clôturé par des débats et échanges très enrichissant sur la presse nationale et ses perspectives d’avenir