21/06/2025 (Brève 2502) Mis en prison pour avoir pris en photo une voiture de l’administration. IOG est-il le possesseur de l’ETAT ? La mégalomanie est-elle aussi de son ressort ? (HCH24)

Article du site HCH 24 : (LIEN)

Djibouti : à la présidence, Bariq Rifki Bamakhrama donne une leçon de morale à Alexis Mohamed

 1. Alexis Mohamed accuse arbitrairement Abdirazak Bandouq 

Monsieur Alexis Mohamed, neveu de Guelleh, nommé conseiller spécial du Président de la République, a abusivement accusé le citoyen Abdirazak Bandouq d’avoir pris une photo de sa voiture de service et de l’avoir publiée sur le compte Facebook « Quittez le pouvoir – on a marre ». Alexis raconte aux enquêteurs de la gendarmerie que la photo a été prise sur la place publique à un moment où il circulait dans des endroits malfamés de la capitale. 

Les enquêteurs de la gendarmerie nationale de Djibouti ont écumé les comptes Facebook qui publient des informations sur le régime clanico-mafieux, mais ils n’ont pas trouvé de photos de la voiture de service de monsieur Alexis Mohamed. 

Après trois jours de détention arbitraire, les enquêteurs de la gendarmerie nationale de Djibouti ont relaxé le citoyen Abdirazak Bandouq. 

Le neveu du président Ismaïl Omar Guelleh, monsieur Alexis Mohamed, mécontent de la décision, se rend auprès de son oncle. Le président Ismaïl Omar Guelleh ordonne alors à la justice d’interpeller et condamner Abdirazak Bandouq pour satisfaire les désirs de son neveu Alexis. 

 2. Le président Guelleh ordonne l’incarcération d’Abdirazak Bandouq 

Les propos d’Ismaïl Omar Guelleh, un président notoirement sectaire, sont choquants : 

> « Haa ! monsieur le juge, mettez au trou ce dankalis pour qu’Alexis se calme. » 

Le juge en question n’est rien d’autre que le neveu du président. 

Il y a quelques mois, le fils d’Abdirazak Bandouq avait déjà été séquestré dans les locaux de la garde républicaine de Djibouti, qualifiée de milice clanico-mafieuse. 

Hier, le 19 juin 2025, le citoyen Abdirazak Bandouq a été présenté devant la justice et transféré à la prison centrale de Djibouti (prison Gabode). Le juge a reçu l’ordre d’inculper Abdirazak Bandouq pour violation de la loi anti-terroriste (Loi n°35/AN/16) et atteinte à la vie privée d’Alexis Mohamed. 

 3. Réaction de Bariq Rifki Bamakhrama 

Le 20 juin 2025 vers 16h temps local, Bariq Rifki Bamakhrama, chargé du Numérique au SG de la Présidence de la République de Djibouti, publie sur son compte Facebook un message cinglant : 

« Une voiture assignée à un haut cadre reste un bien public. Qu’un membre du public la prenne en photo est de son droit. 

Le mettre en prison pour avoir pris une photo est un excès de zèle qu’aucune personne ne doit supporter. 

Il faut revoir vos priorités ! » 

 Que dit la loi ? 

> « Photographier la voiture d’un haut cadre de la présidence n’est généralement pas une infraction pénale en soi. 

> 1. Principe de liberté (photo dans l’espace public) : 

>    Photographier un véhicule dans un lieu public (rue, parking public…) est autorisé. 

>    La voiture elle-même n’a pas de « droit à l’image ». Seuls les éléments identifiant une personne physique (visage, plaque d’immatriculation liée à un individu…) peuvent potentiellement poser problème. » 

Le jeune Bariq Rifki Bamakhrama donne ainsi une leçon de morale « Ilma Gerisa » – mais le régime clanico-mafieux respectera-t-il la loi pour une fois ? 

 4. Pourquoi Abdirazak Bandouq est-il ciblé ? Réaction des Afars du Canada 

Monsieur Abdirazak Bandouq est un ex-employé du ministère du Budget de Djibouti. Il a été écarté de son emploi pour avoir refusé de porter un faux témoignage contre l’ancien ministre du Budget, Abdoulkarim Aden Cher (actuellement détenu arbitrairement à la prison de Gabode – cf. avis n°67/2024 du Groupe de travail sur la détention arbitraire de l’ONU adopté le 14 novembre 2024). 

Les Afars du Canada, révoltés par le ciblage ethnique de monsieur Abdirazak Bandouq, se sont engagés à dénoncer aux autorités canadiennes les activités illégales dans lesquels la fratrie d’Alexis Mohamed est impliquée. 

À suivre… 

Hassan Cher