20/01/2000 – DISTRIBUTION DE KATH ET DE BILLETS DE BANQUE

Distribution de Kath et distribution de billets de banque, aux toxicomanes qui ne demandent que ça, pour s’acheter une botte de kath ou un paquet de cigarettes pour  » passer  » l’après-midi dans l’euphorie, en échange  » il faudra porter des pancartes et des banderoles et des posters du président de la République, parce qu’il aurait été traité d’assassin par les médias français. Mot d’ordre  » manif demain 15 janvier sur le Bd. De Gaulle « .

Le 14 janvier toujours, mêmes heures HACHI ABDILLZHI ORAH, dit HACHI AF WEYNE faisait ses patrouilles dans le quartier 5, flanqué du Chef de quartier et d’un chauffeur de l’éducation nationale. Le Cow-Boy menaçait les pauvres habitants du quartier, que s’ils ne sortaient par pour manifester, le lendemain, ils verraient ce qu’ils verraient.  » Tous dans la rue, les traîtres seront punis « . La violence à l’état pure.

Finalement, le lendemain les gadabourcis du Q5 et les Issack du Q3, ne sont pas sortis, au grand dam du ministre-banquier et du conseiller technique-cowboy. Argent et violence n’ont rien fait. On a dû sortir les enfants des écoles, les fonctionnaires et fermer les boutiques pour que les gens qui vendent et ceux qui achètent sortent dans la rue comme de vulgaires badauds.

Tout être humain peut céder devant les menaces d’un plus fort que lui, c’est un peu naturel ; tout être humain peut succomber aux espèces sonnantes et trébuchantes, c’est aussi un peu naturel, mais de là à faire n’importe quoi, il y a des limites. Surtout, lorsqu’on sait que c’était les Gadabourcis qui ont payé les pots cassés dans cette histoire d’ignobles assassinats, qu’on leur a mis injustement sur le dos. Café de Paris, juge Borrel, où est-donc passé la piste gadabourcie ?

L’argent et la force ou la violence ne sont pas tout. La dictature se raidira davantage, la répression sera plus féroce, les licenciements de salariés seront pléthores, les dénonciations et les délations seront reines très bientôt. On emprisonnera à tour de bras, mais tout cela conduira-t-il ce CEAUCESCU en puissance ? Il finira comme ce dictateur, avec sa securitate. L’argent et la force ne sont pas tout.

A X

15/01/2000 – A La Liberté … Tous mes meilleurs voeux ????

Liberté, Liberté chérie, heureusement que tu existes. Sinon à qui aurions-nous eu recours ? puisque comme le disait Aden Robleh dans son discours à l’occasion de la fête du ramadan, Djibouti est revenu : « au système du parti unique, en stoppant net la timide ouverture politique qui a vu le jour en 1992 .. La Constitution de Djibouti est constamment foulée au pied. Syndicat unique, radiotélévision unique, journal unique ».

Qu’est donc devenue la piste Gadabourcie ?

Le 27 septembre 1990, un attentat se perpétrait au Café de Paris, tuant un enfant, Olivier, de nationalité française.

Dès 23 heures, dans la nuit, les gendarmes se ruaient dans la tribu gadabourcie pour en arrêter plus de 210 à 230 personnes, toutes innocentes, qui ne savaient pas d’où leur tombait cette malédiction. C’est à peine, si on ne leur avait pas accroché une étoile jaune sur la poitrine tant cela ressemblait, ethniquement, à ce qui s’est passé à Varsovie, en son temps. Toutes ces personnes arrêtées, pour ce qu’on sait, avait subi des traitements cruels et inhumains.

Les gendarmes n’avaient pas lésiné sur les moyens et beaucoup de ces personnes portent des traces, des séquelles jusqu’aujourd’hui.

Un irréductible continue, malgré vents et marées, de poursuivre l’État djiboutien pour arrestation arbitraire, séquestration arbitraire, tortures et voies de fait.

Il en est, oh ! stupeur, à son 14ème renvoi au Tribunal. Et tenez-vous bien, son avocat désigné d’office, n’est autre que Madame Martinet, avocat du Gouvernement !

Dans ces conditions, quelle chance peut avoir ce jeune homme qui a porté plainte contre l’État djiboutien et qui a pour avocat le maître Martinet du Gouvernement ?
Blessé par le Loup, on vous dit que le Loup sera votre défenseur

Au fait pouvez-vous nous rafraîchir la mémoire sur la chronologie de cette sulfureuse histoire, on oublie très vite, ici.

D’autre part, il paraît que le suicide du juge Borrel n’en est pas un, et qu’il aurait été suicidé par quelqu’un qui se trouve à la tête du Palais. D’ailleurs les interviews de Radio-Trottoirs se sont transformées en Télé-Trottoirs, mais pourquoi veut-on mêler le peuple djiboutien à toutes ces sombres histoires d’attentats et d’assassinats, alors qu’il n’est pas informé du tout ? Il est tout simplement manipulé. Pour la preuve, la signature de ce fameux accord de défense qui lierait Djibouti à l’Éthiopie Il paraît même que les ministres et les députés n’étaient pas au courant. On fait tout sur le dos du peuple, et quand ça sent le roussi, on veut soulever le peuple contre un autre peuple, en le manipulant puérilement.

Par où commence à pourrir un poisson, m’avait demandé mon père, quand j’avais 10 ans ? par la tête lui avais-je dit tout naturellement. Mais heureusement, le peuple n’a pas 10 ans. Ici c’est la tête qui est malade.

A.X.

15/01/2000 – Courrier des lecteurs – Les voix d’Outre-Tombe – Qu’est devenue la piste Gadabourcie ?

Un accord de défense Djibouto-Ethiopien vient d’être signé. Les ministres n’en savaient rien, les députés, éminents représentants du peuple, n’en savaient rien et le peuple n’en savait rien. Aucune information n’a été publiée dans le journal unique et inique, dirigé par Amin Mohamed Robleh, ancien Secrétaire Général du Gouvernement qui prend, pourtant, trois grandes pages du journal pour défendre son maître attaqué, jeté à base de son piédestal, et accusé d’homicide.

Il monte au créneau, le prou chevalier, la voix de son maître, pour pourfendre la veuve et les orphelins éplorés. Il n’a pas changé les vieilles « bonnes recettes » de son prédécesseur Ismaïl Houssein TANI, cet ancien communiste reconverti à l’Islam intégriste pur et dur, depuis la chute du mur de Berlin, propulsé au poste de Directeur du Cabinet de la Présidence.

Tous ceux qui ont élu, le mal élu, sont hébétés aujourd’hui, d’avoir appris la nouvelle de l’accord de défense Djibouto-Ethiopien, nouvelle bien plus fracassante que celles attaquant directement ce « Chef d’État » porté au pouvoir par une parodie d’élection préfabriquée.

Depuis, je ne dors plus, troublé et réveillé fréquemment de mon sommeil par des cauchemars incessants. Tantôt, c’est Idris Omar Guelleh, paix à son âme, qui vient me dire : « Avez-vous oublié l’extermination des Issas, à AICHA’A, par les soldats d’Hailé SELASSIE ?  »

Tantôt, c’est Miguil, paix à son âme, cet ancien pilote, Adj. Chef de l’Armée, qui m’interpelle : « Est-on soudain devenu fou, pour signer un accord militaire de défense avec l’Éthiopie . Signe-t-on des accords de paix avec un loup ? »

Oui, je me souviens, Idriss O.G. était très jeune et avait fui AICHA’A, pour la Somalie qui lui avait donnée une bourse d’étude. Quant à Miguil, plus jeune que lui, le pauvre, il s’était caché sous les jupons d’une vieille charcharie, afin d’échapper à la mitraille. Il avait fui vers Djibouti par le train.

Et combien d’autres personnes inconnues, fauchées par la mitraille des soldats de l’Empereur, qui ne seront jamais évoquées par les enfants ingrats de ce pays ingrat, et dont les tombes inconnues accuseront inlassablement, bien qu’elles soient enfouies dans les profondeurs de la terre, ces vautours qui se repaissent du sang des autres. Les peuples djiboutiens et éthiopiens n’ont rien à voir dans ces sordides histoires, ce sont les gouvernements qui rendant compte.

A.X.