18/07/08 (B456) AFRIKLIVE / Somalie: des dissensions au gouvernement retardent les pourparlers

L’ouverture de nouveaux pourparlers entre le gouvernement de transition somalien et les tribunaux islamiques a été retardée lundi à Khartoum par des dissensions au sein de la délégation gouvernementale, a-t-on appris de source officielle.

"La conférence sera retardée à cause de dissensions internes dans le gouvernement de transition", a déclaré sous couvert d’anonymat un responsable de la Ligue arabe, qui assure une médiation dans ces pourparlers.

L’ouverture des travaux était initialement prévue à 11h00 locales (08h00 GMT), mais la délégation gouvernementale n’avait pas rejoint la capitale soudanaise à cette heure. "Quand ils seront arrivés, la conférence commencera dans l’après-midi", selon le même responsable.

Selon d’autres sources officielles, des rivalités au sein de la délégation gouvernementale sont à l’origine du retard. Ces dissensions au sein du gouvernement accroissent les incertitudes sur le succès de cette troisième phase de pourparlers, cruciaux pour la stabilité de la Corne de l’Afrique.

Dimanche, les islamistes ont affirmé qu’il ne discuteraient avec le gouvernement qu’à la condition que les troupes éthiopiennes quittent la Somalie. Plus tôt dans la journée, ils avaient déjà rejeté la médiation kényane, la jugeant favorable au gouvernement de transition. L’Ethiopie, puissant voisin de la Somalie, a constamment démenti l’envoi de troupes aux côtés du gouvernement de transition mais a reconnu avoir dépêché des observateurs militaires.

La Somalie est livrée au chaos depuis le début d’une guerre civile en 1991. Les institutions de transition, mises en place en 2004, ont été jusqu’ici impuissantes à rétablir l’ordre dans le pays, où les islamistes ne cessent de gagner du terrain depuis le mois de juin 2006.

18/07/08 (B456) AFRIKLIVE / Somalie: nouveaux combats meurtriers, la population redoute une guerre

Au moins cinq personnes ont été tuées dimanche lors de nouveaux affrontements entre combattants islamistes et troupes loyales au gouvernement somalien dans une zone stratégique du sud de la Somalie, que fuient des centaines de villageois, selon des témoins.

Des miliciens islamistes dans les rues de Mogadiscio en Somalie, le 11 septembre 2006 Alors que les deux parties rivales semblaient se préparer à de nouveaux combats près de Baïdoa (sud), qui est le siège des fragiles institutions politiques somaliennes, les affrontements ont secoué dimanche la ville voisine de Buale pendant environ deux heures, selon des témoins.

La ville est tombée sous le contrôle des tribunaux islamiques, selon un commandant islamiste, Sheikh Yakubu Ali.

Les combats ont éclaté au lendemain de la prise de la ville de Burahakaba, située au sud-est de Baïdoa par des troupes somaliennes appuyées par des soldats éthiopiens, selon la même source.

Les autorités éthiopiennes ont une nouvelle fois démenti samedi avoir déployé des troupes en Somalie voisine, comme elles l’avaient déjà fait au cours des dernières semaines.

La ville de Buale est située au nord du port stratégique de Kismayo dont les islamistes ont pris le contrôle en septembre.

Des témoins et des commandants islamistes à Buale, située à environ 88 km de Kismayo, ont indiqué que des islamistes armés avaient emmené avec eux des membres de l’Alliance de la vallée de la Juba (JVA) en quittant la ville après les combats et qu’ils se dirigeaient vers le nord.

"Nous nous sommes emparés de leurs véhicules militaires après de violents combats avec le JVA à Buale," a déclaré Ibrahim Hassan Shukri, un commandant au sein du Conseil islamique suprême de Somalie.

"Un de nos moudjahidin a été tué lors des combats", a-t-il dit.

"Nous avons pris possession de huit wagons militaires", a déclaré le commandant islamiste Sheikh Yakubu Ali, dans une allusion à des pick-up équipés d’armes lourdes, également appelés "technicals."

"La zone est sous le contrôle des tribunaux islamiques", a-t-il ajouté.

Un commandant de la JVA, Deeq Abbi, a déclaré pour sa part que ses combattants s’étaient retirés après les combats à Buale aux cours desquels quatre de ses hommes ont été tués.

"Nous avons été attaqués par des milices des tribunaux islamiques", a-t-il déclaré à l’AFP, joint par téléphone satellitaire. "Ils se sont emparés de deux véhicules et ont tué quatre de nos soldats. Nous nous sommes retirés de Buale", a-t-il déclaré.

La JVA est dirigée par le ministre somalien de la Défense dans le gouvernement transitoire somalien, qui est confronté à la vive opposition des Islamistes, qui ont pris en juin dernier le contrôle de Mogadiscio jusqu’alors tenu par les seigneurs de guerre et qui contrôlent désormais une grande partie du sud et du centre du pays.

Des habitants ont indiqué que des centaines de villageois étaient en train de fuire Buale par craintes de nouvelles violences.

"La tension est trop grande et tout le monde redoute une guerre", a déclaré un Ancien, Osman Ibrahim Aden. "Les gens ont commencé à fuir leurs villages pour y échapper", a-t-il dit.

Ces nouveaux affrontements surviennent une dizaine de jours avant la reprise prévue à Khartoum, le 30 octobre, des négociations de paix entre le gouvernement somalien et les islamistes.

Face à la montée des islamistes, qui contrôlent la majeure partie du sud et du centre du pays, les institutions politiques somaliennes, en place depuis 2004, ne parviennent pas à rétablir l’ordre.

Jeudi, le président somalien Adbullahi Yusuf Ahmed a accusé les islamistes somaliens d’opérer "sous le pavillon noir des talibans" et de l’organisation terroriste islamiste Al-Qaïda, et de recruter des "combattants étrangers" notamment arabes et européens.

Mais les islamistes ont démenti tout lien avec Al-Qaïda et se sont targués au contraire d’avoir restauré l’ordre et la sécurité dans les régions qu’ils contrôlent.

18/07/08 (B456) AFRIKLIVE avec AFP / Somalie: les islamistes acceptent des pourparlers avec le gouvernement

Les islamistes somaliens ont accepté dimanche d’ouvrir de nouveaux pourparlers avec le gouvernement de transition à l’issue d’entretiens à Mogadiscio avec le président du Parlement de transition, ont annoncé les tribunaux islamiques.

Le président du parlement de transition Sharif Hassan Cheikh Aden (d) à côté du président somalien Adbullahi Yusuf Ahmed, le 5 janvier 2005 à Aden "Les tribunaux islamiques ont accepté l’offre de pourparlers du président du Parlement de transition", a déclaré cheikh Mohamed Ibrahim, un haut responsable du Conseil suprême islamique de Somalie (SCIS).

"Nous sommes désormais prêts à continuer le processus de paix à Khartoum", a-t-il ajouté.

L’influent président du Parlement de transition, Sharif Hassan Cheikh Aden, s’est rendu dimanche à Mogadiscio pour selon ses propres dires "continuer les négociations entre le gouvernement et les tribunaux islamiques" et "éviter une guerre imminente en Somalie".

Des pourparlers entre le gouvernement somalien et le mouvement islamiste – qui contrôle le sud et le centre de la Somalie – avaient échoué mercredi à Khartoum et avaient été reportés sine die. Ces pourparlers sont cruciaux pour la stabilité de la région de la Corne de l’Afrique.

"La raison principale de ma venue à Mogadiscio est de continuer les négociations entre les tribunaux islamiques et le gouvernement" de transition, avait déclaré M. Aden lors d’une conférence de presse dans la capitale somalienne, avant de rencontrer à huis clos les responsables du mouvement islamiste.

Le président du Parlement s’est notamment entretenu avec le chef du SCIS, cheikh Hassan Dahir Aweys, a-t-on indiqué de source officielle.

Evoquant sa volonté "d’éviter une guerre imminente en Somalie", le président du Parlement avait également affirmé "vouloir arrêter le bain de sang" dans son pays et vouloir obtenir le soutien des islamistes et du gouvernement.

Après l’échec des pourparlers de Khartoum, M. Aden avait annoncé vendredi son intention de rencontrer directement les islamistes à Mogadiscio. Samedi soir, le gouvernement de transition lui avait demandé de reporter cette mission en attendant des consultations préalables avec les institutions de transition.

La Somalie est plongée dans le chaos depuis le début de la guerre civile en 1991. Le gouvernement de transition, mis en place depuis 2004, se montre incapable de rétablir l’ordre, alors que les islamistes ne cessent d’étendre leur influence dans le pays.

17/07/08 (B456) AfrikLive avec AFP / Somalie: le président refuse de rencontrer les islamistes à Khartoum

Le président somalien Abdullai Yusuf Ahmed a exclu pour le moment de rencontrer à nouveau les représentants des tribunaux islamiques dans le cadre des pourparlers au Soudan, affirmant vendredi que les islamistes avaient "violé le précédent accord".

"Les tribunaux ont violé le précédent accord signé à Khartoum. Les principaux points étaient un accord de reconnaissance mutuelle et la cessation des hostilités", a déclaré M. Yusuf devant le Parlement dans la ville de Baïdoa (250 km au nord-ouest de Mogadiscio), siège des institutions somaliennes de transition, mises en place en 2004 mais impuissantes à rétablir l’ordre.

"Par conséquent, je ne vois pas l’intérêt de rencontrer à nouveau les tribunaux islamiques à Khartoum, s’ils ne respectent pas leurs engagements. Ce n’est pas le bon moment pour les rencontrer. Nous trouverons de meilleures solutions, je ne vois pas l’intérêt de rencontrer des guerriers", a-t-il lancé.

Jeudi, le gouvernement avait fait savoir que les négociations avec les islamistes prévues samedi à Khartoum sous médiation arabe étaient reportées.

Selon le président, les islamistes ont remplacé les "modérés" qui dirigeaient leur mouvement par des "extrémistes" et veulent attaquer Baïdoa ainsi que le port de Kismayo (sud).

Organisés en alliance lors de la signature de l’accord à Khartoum avec le gouvernement de transition, les islamistes se sont depuis structurés politiquement au sein d’un Conseil suprême islamique de Somalie (SICS).

Le gouvernement de transition réclame le déploiement d’une force internationale de paix en Somalie, ce que les islamistes refusent catégoriquement.

Le Conseil de sécurité de l’Onu s’est déclaré prêt jeudi à modifier l’embargo sur les armes en Somalie pour ouvrir la voie à un possible déploiement de forces de maintien de la paix dans ce pays, comme le réclame l’Union africaine (UA).

M. Yusuf s’est félicité vendredi de cette décision en la qualifiant de "pas dans la bonne" direction. "Ceux qui rejettent le déploiement" d’une force de paix ont "d’autres motivations", a-t-il ajouté, en référence aux islamistes.

Le gouvernement de transition et les tribunaux islamiques ont signé le 22 juin à Khartoum un accord de reconnaissance mutuelle et de fin des hostilités, à la suite d’une médiation arabe. Les deux parties avaient alors convenu de se retrouver le 15 juillet pour des pourparlers.

Les milices des tribunaux islamiques ont pris le contrôle en juin de Mogadiscio et d’une partie de la Somalie, pays en guerre civile depuis 1991.

Depuis, les islamistes renforcent leur emprise sur Mogadiscio, après avoir défait lundi les forces du dernier chef de guerre présent dans la capitale au terme de 48 heures de combats ayant fait une centaine de morts.

17/07/08 (B456) AfrikLive avec AFP / Somalie: les islamistes exigent le retrait des troupes éthiopiennes

Les islamistes somaliens qui contrôlent une partie du pays ont exigé vendredi le retrait immédiat des troupes éthiopiennes de Baïdoa (250 km au nord-ouest de Mogadiscio) où siège le fragile gouvernement de transition, se disant prêts à combattre "l’agression" d’Addis Abeba.

Cheikh Charif Cheikh Ahmed, président du conseil exécutif du Conseil suprême islamique de Somalie à Baïdoa, le 11 juillet 2006 "Nous demandons à l’Ethiopie de retirer sans délai ses troupes et d’arrêter de s’ingérer dans les affaires somaliennes", a déclaré à Mogadiscio cheikh Charif Cheikh Ahmed, président du conseil exécutif du Conseil suprême islamique de Somalie (SICS), qui rassemble les dirigeants des tribunaux islamiques qui ont pris en juin le contrôle de la capitale et de plusieurs provinces du sud.

"Nous demandons instamment à l’Ethiopie d’être juste un bon voisin", a ajouté le dirigeant islamiste.

Dans une allocution diffusée ensuite sur une radio de Mogadiscio, cheikh Charif Cheikh Ahmed a affirmé que "le peuple somalien est prêt à se défendre contre les actes d’agression de l’Ethiopie".

"Ce que les Ethiopiens ont fait est un acte de violence qui sape la souveraineté de la Somalie", a-t-il poursuivi, ajoutant: "nous combattrons et mourrons pour défendre la Somalie d’une attaque éthiopienne".

Des habitants de Baïdoa ont rapporté jeudi l’arrivée de militaires éthiopiens dans la ville, mais le gouvernement de transition somalien a démenti la présence de ces soldats. "C’est de la propagande islamiste", a déclaré le porte-parole du gouvernement, Abdirahman Mohamed Nur Dinari.

Des habitants de Baïdoa ont cependant signalé vendredi l’arrivée dans la ville de nouveaux véhicules militaires éthiopiens.

"Neuf camions sont arrivés dans Baïdoa tôt vendredi, chargés de matériel pour les soldats éthiopiens", a déclaré Hassan Moalim Ahmed, habitant de la ville joint depuis Mogadiscio, ajoutant: "Il n’y avait pas de soldats (dans les véhicules), mais ils transportaient de la nourriture et du matériel militaire".

Un responsable des services de sécurité du gouvernement de transition a admis, sous couvert d’anonymat, la présence de "quelques officiers éthiopiens pour aider le gouvernement à entraîner ses forces de sécurité".

Leur nombre est limité, selon cette source qui a affirmé qu’il "n’y avait pas de troupes éthiopiennes pour occuper la Somalie".

Fidèle alliée du président somalien Abdullahi Yusuf Ahmed, l’Ethiopie – qui a déjà ouvertement fait part de son inquiétude sur la progression des islamistes en Somalie – a également démenti avoir dépêché des troupes dans le pays après les déclarations du gouvernement de transition mercredi accusant les islamistes de préparer une offensive contre Baïdoa.

Les dirigeants des tribunaux islamiques ont nié avoir l’intention d’attaquer Baïdoa et accusé à leur tour le gouvernement de transition de chercher à obtenir une intervention militaire éthiopienne.

Les islamistes, qui veulent instaurer la loi coranique (charia) en Somalie, et le gouvernement de transition ont signé le 22 juin à Khartoum un accord de cessation des hostilités et de reconnaissance mutuelle.

Depuis les tensions restent vives entre les islamistes et le gouvernement, qui depuis sa création en 2004 n’a pu établir son autorité sur le pays en guerre civile depuis 1991.

17/07/08 (B456) AfrikLive.com avec AFP / Somalie: le gouvernement de transition propose une alliance aux islamistes

Le gouvernement de transition somalien a proposé dimanche aux tribunaux islamiques qui contrôlent une partie du pays d’unir leurs forces armées, au second jour des négociations de paix sous l’égide de la Ligue arabe à Khartoum.

Le président du Parlement somalien Sharif Hassan Sheikh Aden (G) et le vice Premier ministre Abdullahi Sheikh Ismail, le 2 septembre 2006 à Khartoum "Le gouvernement propose la création d’une force armée somalienne qui pourrait consister en une armée et une police constituées des forces du gouvernement de transition et de l’union des tribunaux islamiques", selon la proposition gouvernementale.

Le gouvernement a également demandé la fin des incursions politiques dans son pays.

Le Conseil suprême islamique de Somalie (SICS) accuse le gouvernement d’avoir fait entrer sur le territoire des troupes éthiopiennes à Baïdoa (250 km au nord-ouest de Mogadiscio) venues, selon lui, le soutenir.

De son côté, le gouvernement somalien dément la présence des troupes éthiopiennes sur le territoire national mais accuse l’Erythrée d’avoir envoyé soldats et armes en Somalie pour soutenir les islamistes.

La Somalie doit "coexister de façon pacifique avec ses voisins et ses voisins ne doivent faire aucune intervention, même militaire. Ils ne doivent pas interférer dans les affaires somaliennes, sous peine de retourner à l’instabilité politique", selon la proposition gouvernementale.

Les islamistes n’ont pas répondu immédiatement à cette proposition mais avaient affirmé par le passé que la présence de troupes éthiopiennes sur le territoire somalien pouvait nuire au processus de paix.

Les deux parties restent également divisées sur la proposition de déploiement de forces de paix régionales pour renforcer l’autorité du gouvernement central.

Les islamistes refusent toute présence étrangère qu’ils menacent de combattre.

Les tribunaux islamistes ne sont pas représentés dans le gouvernement fédéral intérimaire, créé en 2004 au Kenya mais fragilisé par les rivalités entre ses ministres, dont nombre l’ont abandonné, et incapable d’étendre son autorité au-delà de Baïdoa.

Les islamistes se sont peu à peu installés dans les zones affectées par les rivalités entre clans. Ils ont pris le contrôle de la capitale et d’une bonne partie du sud du pays où ils ont installé un ordre islamique extrêmement rigide.

De nombreux diplomates ont suggéré que les divergences pourraient être résolues si les islamistes se voyaient offrir des postes ministériels, ce qui n’avait toujours pas été abordé aux négociations de samedi.

La veille, lors de l’ouverture des pourparlers, les islamistes ont demandé un partage du pouvoir arguant que la prise de Mogadiscio notamment leur en donnait le droit. Soulignant, comme signe de bonne volonté, qu’ils reconnaissaient le gouvernement de transition.

L’envoyé spécial de l’ONU en Somalie, François Lonseny Fall a pressé les deux parties de parvenir à un accord. "La Somalie est en proie aux violences depuis trop longtemps et vous détenez maintenant une chance historique de l’éloigner de la confrontation et des conflits".

La Somalie est privée de gouvernement central depuis un coup d’Etat contre le président Mohamed Siad Barre en 1991. En 15 ans, des dizaines de factions se sont affrontées pour contrôler le pays.

Toutes les tentatives internationales d’aider à la restauration d’un gouvernement fort ont jusqu’à présent échoué et certains craignent que ce territoire peuplé de 10 millions d’habitants ne se transforme en un havre pour le terrorisme.

16/07/08 (B456) AfrikLive avec AFP / Somalie: échec des pourparlers de paix entre gouvernement et islamistes

Les pourparlers de paix intersomaliens entre le gouvernement de transition et les tribunaux islamiques, qui contrôlent une partie de la Somalie, ont été suspendus pour une durée indéterminée, ont annoncé mercredi les médiateurs.

Ibrahim Hassan Adow, le chef de la diplomatie des tribunaux islamiques, le 1er novembre 2006 à Khartoum « Il a été établi et accepté d’un commun accord qu’il y avait nécessité de procéder à davantage de consultations sur les questions aussi bien de fond que de forme, de manière à faire progresser le dialogue », ont déclaré les médiateurs dans un communiqué publié à Khartoum.

« Nous appelons les parties somaliennes à exercer une pleine retenue et à s’engager à respecter les précédents accords conclus à Khartoum » en juin et septembre et qui sont régulièrement violés, ont-ils ajouté.

La troisième session de pourparlers de paix intersomaliens aurait dû s’ouvrir lundi dans la capitale soudanaise mais a été bloquée dès le début, les islamistes réclamant le départ des troupes éthiopiennes, présentes selon eux sur le territoire somalien en soutien au gouvernement de transition.

Les islamistes demandaient également le retrait du Kenya comme médiateur dans les négociations, accusant Nairobi d’être proche du gouvernement somalien.

Un compromis, qui aurait consisté à avoir pour médiateur le Soudan, actuel président de la Ligue arabe dont est membre la Somalie, a été rejeté mardi par le gouvernement somalien.

Le communiqué des médiateurs est signé de représentants notamment des Nations unies, de l’Union africaine, de la Ligue arabe, de l’Union européenne et de l’Organisation de la conférence islamique.

Selon des diplomates, le gouvernement somalien a refusé mercredi une demande des islamistes de reporter les négociations pour permettre à une mission d’enquêter sur la présence ou non de soldats étrangers en Somalie.

L’Ethiopie, qui s’inquiète de la montée en puissance des islamistes, a constamment démenti l’envoi de troupes en soutien au gouvernement de transition, mais a reconnu avoir dépêché des instructeurs militaires à Baïdoa, siège des institutions de transition somaliennes.

De son côté, Asmara a « rejeté fermement » en août les accusations du gouvernement somalien selon lesquelles elle soutiendrait les islamistes et aurait envoyé 2.000 hommes en Somalie.

Les Etats-Unis ont mis en garde lundi l’Ethiopie et l’Erythrée contre la tentation de se mener une guerre « par procuration » en Somalie en attisant les tensions entre le gouvernement de transition et les islamistes.

L’Ethiopie et l’Erythrée entretiennent des relations extrêmement tendues depuis qu’une guerre frontalière les a opposées de 1998 à 2000.

La Somalie, elle, est plongée dans le chaos depuis le début de la guerre civile en 1991. Le gouvernement de transition, mis en place depuis 2004, se montre incapable de rétablir l’ordre, alors que les islamistes ne cessent d’étendre leur influence depuis juin 2006. Ces derniers contrôlent désormais une grande partie du sud et du centre du pays.

Sur le terrain, la tension est restée très vive mercredi: les milices des islamistes somaliens et les troupes gouvernementales ont multiplié les exercices militaires dans le centre de la Somalie, alors qu’une nouvelle ville est tombée mardi aux mains des islamistes.

11/04/07 (B390) AFRIKLIVE (avec AFP) Le vice-Premier ministre somalien demande le retrait de l’armée éthiopienne

Le
vice-Premier ministre somalien, Hussein Aidid, a demandé le retrait
des troupes éthiopiennes qui appuient le gouvernement somalien, ajoutant
craindre que la Somalie « ne devienne un autre Irak », dans un entretien
diffusé dimanche soir à Asmara par la télévision
érythréenne.

Des soldats éthiopiens quittent le palais présidentiel à
Mogadiscio le 21 mars 2007 « Les troupes éthiopiennes doivent quitter
le territoire somalien pour laisser les Somaliens décider eux-mêmes
de leur destin », a déclaré M. Aidid, qui se trouve actuellement
comme d’autres responsables somaliens en Erythrée, pays hostile à
l’intervention militaire d’Addis Abeba en Somalie.

Le vice-Premier ministre a ajouté craindre que la Somalie ne « devienne
un autre Irak », à l’issue d’un entretien avec le président
érythréen Issaias Afeworki.

De son côté, le chef de l’Etat érythréen a réaffirmé
que toute intervention de forces étrangères en Somalie complique
la recherche d’une solution politique dans un pays en guerre civile depuis
1991.

« Aussi longtemps que la foi musulmane facilite la reconstitution et l’unité
de la Somalie, pourquoi devrait-elle être une cible? », s’est interrogé
M. Issaias, cité dans un communiqué mis en ligne sur le site
du ministère érythréen de l’Information.

Le numéro 2 des tribunaux islamiques somaliens, cheikh Sharif Sheikh
Ahmed, se trouve actuellement en Erythrée, avait indiqué vendredi
le gouvernement érythréen.

Cheikh
Sharif Sheikh Ahmed avait été interpellé en janvier au
Kenya après la déroute militaire des milices des tribunaux islamiques
face à l’offensive de l’armée éthiopienne qui soutient
le gouvernement somalien de transition. Libéré, il s’était
d’abord rendu au Yémen.

L’Erythrée,
qui entretient des relations extrêmement tendues avec l’Ethiopie depuis
qu’une guerre frontalière a opposé les deux pays voisins de
1998 à 2000, a apporté son soutien aux dirigeants des tribunaux
islamiques.

Source
: AFP