01/08/2018 (Brève 1190) FRUD-Belgique : hommage à Mohamed Ahmed Jabha, prisonnier politique, torturé et mort à Gabode sans soin

10/11/09 (B524) Eusec Somalia aura pour objectif de former 2000 soldats (Europe de la Défesne – Bruxelles 2)

La contribution européenne d’assistance à l’entraînement des forces de sécurité somaliennes de l’UE se précise. Ce sera une opération militaire – à mandat non exécutif – menée par l’UE (et non pas une mission civile comme au Congo). Un document de travail a été présenté par le groupe politico-militaire et discuté lors du dernier Comité militaire de l’UE. Et l’objectif est que les Ministres des Affaires étrangères et de la Défense, réunis à Bruxelles les 16 et 17 novembre prochain, approuvent non pas l’action commune (cela paraît un peu rapide), mais au moins le principe stratégique.

Première phase : 2000 soldats.
L’objectif est de former « rapidement environ 2000 soldats », a précisé à la presse le général Bentegeat, après sa dernière intervention au comité militaire de l’UE. « Un chiffre qui n’est pas sorti de notre chapeau mais a été demandé par les Nations-Unies ». Si la plupart des pays se montrent désormais volontaristes, et certains points déjà résolus, trois grandes questions se posent ainsi

1ère question : où former les soldats ?
Trois endroits ont été évoqués : Djibouti, Ouganda, Kenya. Mais l’endroit exact « reste à définir ». Chacun a des avantages et inconvénients. A Djibouti comme au Kenya, il est plus facile de trouver des personnes parlant le Somali. Mais cela est plus délicat au plan géopolitique (avec un risque de déstabilisation de ces pays, surtout à Djibouti). A Kampala (Ouganda), l’avantage est d’avoir une base plus sûre, où sont aussi formés les soldats de l’Amisom.

2e question : comment seront-ils réintégrés ?
La réintégration et le paiement des salaires notamment posent question aux militaires. « Comment ces soldats seront-ils réintégrés ? Et surtout, comment seront-ils fidélisés ? Il faut éviter de former des gens qui vont ensuite se retourner contre le gouvernement somalien » explique, en effet, le général Bentegeat.

3e question : comment les payer et qui les paiera ?
Plusieurs options pour financer les salaires ont été évoqués. « Des moyens à la fois internes et externes ». On sait que le budget européen ne peut permettre de financer ces salaires : « il n’est pas question pour la Commission d’assurer le paiement de soldats nationaux », affirme un de ses responsables. La même impossibilité existe du coté de l’Union africaine, au moins directement. Il est aussi difficile de fournir l’argent directement au gouvernement somalien, avec le risque d’évaporation et « de ne pas voir finalement les soldats payés, et surtout l’impossibilité d’assurer un contrôle » explique un expert du dossier. Le financement est une chose, le contrôle de la destination en est une autre. La mise en place d’un « trust fund » alimenté par plusieurs pays, sous contrôle de l’Union africaine, assisté par l’Union européenne, pourrait ainsi être une hypothèse de travail.

L’UE ne sera pas seule. « Le leadership de l’opération restera (d’ailleurs) sous couvert des Nations-Unies ». Ce qui semble signifier qu’il faudra obtenir une résolution du Conseil de sécurité. Les résolutions existantes ne permettant pas de couvrir cette activité. L’UE ne sera pas toute seule : « D’autres organisations (l’Union africaine particulièrement) et d’autres pays (Etats-Unis notamment mais la Russie aussi est intéressée) seront associés » a précisé le général Bentegeat.

14/10/08 (B469-B) Bruxelles 2 (Europe de la Défense) / Le format de l’opération EuNav anti-piraterie (Somalie) se précise

Après la nouvelle résolution de l’ONU, l’option militaire d’une opération militaire de l’UE contre la piraterie, au large de la Somalie, se précise. Elle comprendrait (au minimum) : trois frégates, un bâtiment de soutien, trois avions de reconnaissance et de surveillance maritime, ainsi que des hélicoptères embarqués à bord des navires. Les derniers plans sont en cours de préparation et devraient être finalisés dans quelques jours (une dizaine selon les observateurs). Les règles d’engagement et les détails de la contribution de chaque pays doivent aussi être discutés. Mais on en connait déjà certains éléments.

L’opération serait commandée par un amiral britannique.

– Le Royaume-Uni (après bien des hésitations) a en effet décidé de « prendre le commandement de l’opération » comme l’a confirmé le ministère de la Défense. Le nouveau ministre, John Hutton, a décidé de mettre à disposition un navire, le HMS Northumberland (photo), qui servira de bateau de commandement, et son quartier général. Le navire (basé à Devenport) est parti en septembre pour une mission de six mois dans le Moyen-Orient (il est actuellement en mer médittéranée au large de l’Italie).

– La France participera avec des moyens maritimes et aériens (+ la base de Djibouti éventuellement).

– L’Espagne a déjà un avion sur zone.

– Les Pays-Bas enverront un deuxième navire de guerre en Somalie afin de protéger les convois alimentaires des Nations unies contre les attaques des pirates.

– L’Allemagne pourra y participer avec une frégate, mais cela fait partie d’une négociation entre Etats membres pour définir la mission précisément. Le pays aura également dans le cadre de l’opération « enduring freedom » (liberté immuable), un bâtiment sur zone en plus d’un avion de patrouille maritime basé à Djibouti.

En revanche, la Belgique ne participera pas à l’opération. Pieter de Crem, le ministre de la Défense, n’exclut cependant pas une participation plus tard, en 2009.

Une fausse note, coté somalien. Le gouvernement commence à montrer son irritation de voir tant de déploiement sur ses côtes alors qu’il a demandé – à maintes reprises – à la communauté internationale de l’aider à reconstituer le corps de garde-côtes national. Un dispositif qui serait plus efficace pour résoudre les problèmes de piraterie sur les eaux somaliennes.