10/11/05 (B323) LDDH / AMNESTY : message d’alerte sur la situation en Ethiopie.
/dans LDDH / AMNESTY, Organisation /par jlschaal____________________________ Note de l’ARDHD
La situation dramatique que vivent les Ethiopiens ne doit pas faire oublier la terreur et l’oppression que subissent les Djiboutiens sous la férule de Guelleh et de ses proches.
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![]() Le Président |
MESSAGE DALERTE DU 11 NOVEMBRE 2005 DES DEFENSEURS DES DROITS DE LHOMME DES PAYS DE LEST ET DE LA CORNE DE LAFRIQUE SUR LES GRAVES MENACES PESANT SUR LES DEFENSEURS DES DROITS DE LHOMME EN ETHIOPIE |
Plus dune semaine après les tristes événements survenus en Ethiopie, qui auraient causé la mort de plusieurs dizaines de personnes et larrestation de centaines dautres, les défenseurs des droits de lhomme sont particulièrement préoccupés dapprendre que le gouvernement éthiopien a officiellement déclaré que des personnalités actuellement détenues seraient prochainement traduites en justice sous laccusation de haute trahison.
Selon le Premier ministre éthiopien, les journalistes et autres leaders de lopposition, accusés davoir causé les violences dAddis-Abéba la semaine dernière, seront jugés pour haute trahison.
La LDDH exprime sa profonde inquiétude au sujet des derniers développements en Ethiopie et appelle le gouvernement de ce pays à libérer tous les détenus injustement emprisonnés et à respecter la déclaration des Nations unies relative aux droits de lhomme et aux articles concernant les défenseurs des droits de lhomme.
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ÉTHIOPIE
La violente répression aurait fait plus de 30 victimes et entraîné lincarcération de plusieurs centaines de personnes
Mercredi 2 novembre 2005
DÉCLARATION PUBLIQUE
Ces deux derniers jours, la police antiémeutes aurait tué plus de 30 manifestants dans la capitale Addis-Abeba et arrêté systématiquement les dirigeants et membres du principal parti dopposition, la Coalition pour lunité et la démocratie (CUD), ainsi que plusieurs journalistes de la presse libre. La police antiémeutes a tiré à balles réelles sur les manifestants, notamment dans le quartier Mercato. Les manifestations auraient débuté pacifiquement pour laisser place à des jets de pierres, des constructions de barricades et des voitures incendiées lorsque la police a commencé à tirer. Pas moins de 150 manifestants auraient également été blessés. La police a déclaré que deux policiers avaient été tués par les manifestants.
Selon certaines informations, tous les dirigeants de la CUD sont incarcérés, dont Hailu Shawel, son président, qui a été sauvagement battu, le Dr Berhanu Negga, nouveau maire dAddis-Abeba, Gizachew Shifferaw, le Dr Hailu Araya, ancien rédacteur en chef de Press Digest, et le Dr Yakob Hailemariam, ancien fonctionnaire de lONU et de la Cour pénale internationale (CPI). Tous ont été élus au Parlement. Birtukan Mideksa, avocate et vice-présidente de la CUD, Debebe Eshetu et Getachew Mengiste, ancien commandant de larmée, ont eux aussi été interpellés. Tous seraient placés en détention au département central denquêtes (également connu sous le nom de Maikelawi). Dans une déclaration, le gouvernement a affirmé quil poursuivrait en justice les dirigeants de lAssociation des enseignants éthiopiens (AEE) et de lAssociation des journalistes de la presse libre éthiopienne (AJPLE) pour conspiration violente dans le cadre des manifestations.
Les arrestations ont démarré au lendemain dune série dactions de protestation non violente à linitiative de la CUD, qui boycotte le nouveau Parlement en raison de la fraude électorale quaurait orchestrée le parti au pouvoir, le Front démocratique révolutionnaire populaire éthiopien (FDRPE) du Premier ministre Meles Zenawi. Une trentaine de chauffeurs de taxi ont été arrêtés pour avoir klaxonné au cours de la manifestation organisée dans ce cadre.
Le 1er novembre, après les manifestations et les tirs de la police, une grève consistant à rester chez soi a été décrétée et de nombreux magasins ont baissé leur rideau. La police a alors arrêté les partisans de lopposition chez eux avant de les conduire vers des destinations inconnues. Aux termes de la loi, ils devraient être présentés devant les tribunaux dans les quarante-huit heures.
Les arrestations et les tirs de la police, dont plusieurs femmes ont été victimes, se sont poursuivis ce mercredi 2 novembre, et plusieurs cadavres ont été aperçus dans les rues et les hôpitaux.
Par ailleurs, Amnesty International est vivement préoccupée par linterpellation du professeur Mesfin Woldemariam, soixante-quinze ans, défenseur des droits humains de renommée internationale. Ce professeur de géographie à la retraite et écrivain a fondé et présidé pendant quatorze ans le Conseil éthiopien des droits humains. Il avait récemment démissionné de son poste au sein du Conseil afin dapporter son soutien à la campagne électorale de la CUD et de mettre sa plume au service de la presse privée. Il est alité depuis trois mois en raison dune affection très douloureuse de la colonne vertébrale, pour laquelle il bénéficie dune physiothérapie régulière. Amnesty International craint que sa sécurité et sa santé ne soient en danger, les prisonniers étant fréquemment soumis à des traitements pénibles, notamment au cours des premiers jours de leur détention. Ils doivent par exemple dormir sur un sol froid en ciment, ne sont pas autorisés à recevoir de la nourriture ni des vêtements de rechange de la part de leur famille et ne sont pas soignés. On ignore si Mesfin Woldemariam a été autorisé à emporter des analgésiques. Il pourrait être détenu à Maikelawi, à linstar des dirigeants de la CUD. La police a plus tard pénétré par effraction dans son domicile et saisi divers documents et dossiers. Amnesty International sollicite la libération immédiate et inconditionnelle du professeur Mesfin Woldemariam, des députés de la CUD et des simples membres de ce parti, quelle considère comme des prisonniers dopinion accusés à tort par le gouvernement de conspiration violente. Durant la détention du professeur Mesfin Woldemariam, lorganisation demande instamment quil reçoive tous les soins médicaux dont il a besoin dans un hôpital, au lieu de subir des conditions de détention éprouvantes, sans recevoir les soins appropriés.
En outre, Amnesty International demande aux autorités dordonner aux forces de sécurité de ne pas recourir à la force meurtrière contre les manifestants, sauf lorsque des vies sont menacées, et douvrir une enquête indépendante sur les tirs ayant causé des victimes.
Lorganisation engage le représentant spécial de lONU sur la situation des défenseurs des droits de lhomme et la rapporteuse spéciale sur la situation des défenseurs des droits de lhomme de la Commission africaine des droits de lhomme et des peuples à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour assurer la libération et la sécurité de Mesfin Woldemariam, éminent défenseur des droits humains.
Complément dinformation
Réunie à Entebbe, en Ouganda, une conférence sur les défenseurs des droits humains de tous les pays de lEst et de la Corne de lAfrique réclame également la libération du professeur Mesfin Woldemariam.
Hassan Shire Sheikh, coprésident de la conférence et directeur de lEast and Horn of Africa Human Rights Defenders Project (EHAHRDP, Projet des défenseurs des droits humains de lEst et de la Corne de lAfrique), financé par le Canada, a déclaré : « Les défenseurs des droits humains réunis ici font part de leur solidarité avec le professeur Mesfin Woldemariam et exigent sa libération immédiate. Nous demandons au gouvernement éthiopien de reconnaître le rôle légitime des défenseurs des droits humains, conformément à la Déclaration des Nations unies sur les défenseurs des droits de lhomme. Il doit prendre des mesures afin de veiller au respect de létat de droit et à la protection des libertés fondamentales. »
Le 8 juin 2005, à Addis-Abeba, les soldats ont abattu environ 42 manifestants qui protestaient contre la fraude électorale présumée. En outre, des milliers de partisans de lopposition ont été placés en détention dans des conditions difficiles et parfois passés à tabac. Au bout de quelques semaines, ils ont tous été libérés sous caution après avoir brièvement comparu devant les tribunaux. La CUD réfute les accusations de conspiration violente portées par le gouvernement qui na produit aucun élément de preuve pour les étayer. Les 109 députés nouvellement élus de la CUD boycottent le Parlement, qui a levé leur immunité parlementaire ?
ARDHD
Association pour le Respect des Droits de l’Homme à Djibouti
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