09/06/2020 (Brève 1642) RSF : Djibouti : deux journalistes arrêtés dont le correspondant de RSF

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Reporters sans frontières (RSF) dénonce avec le plus grande fermeté l’arrestation de deux journalistes de La Voix de Djibouti, dont l’un est également correspondant de notre organisation, et demande leur libération sans condition.

Kassim Nouh Abar et Mohamed Ibrahim Wais, correspondants de La Voix de Djibouti (LVD), le seul média libre, de ce petit pays situé dans la corne de l’Afrique, émettant depuis l’Europe, ont été respectivement arrêtés vendredi 5 et dimanche 7 juin à Djibouti. Le premier a été interpellé devant son domicile. Le second, qui est également correspondant de RSF, a été arrêté par la police alors qu’il était sorti pour “rencontrer l’avocat d’un officier de l’armée actuellement emprisonné” a raconté le directeur de LVD joint par RSF.

Interviews, recueil de témoignages, photos, les deux journalistes s’étaient illustrés par leur couverture de l’actualité qui agite Djibouti depuis une semaine: la nouvelle vidéo tournée clandestinement depuis sa cellule de prison du lieutenant Fouad Youssouf Ali. L’ex-pilote de l’armée de l’air djiboutienne incarcéré depuis le 22 avril y décrit ses conditions de détention déplorables et sa certitude de ne pas en sortir vivant. Le militaire avait diffusé une première vidéo critiquant le régime djiboutien depuis son exil en Ethiopie. Il avait finalement été arrêté et extradé dans son pays d’origine. La diffusion de cette nouvelle vidéo a entraîné des manifestations quotidiennes qui ont été réprimées à Djibouti ces derniers jours.

Sollicités pour des éclaircissements, le ministère de l’Intérieur et la direction générale de la police de Djibouti n’étaient pas joignables ce lundi matin.

“Ces journalistes n’ont fait que leur métier en témoignant d’un sujet d’intérêt public majeur, estime Christophe Deloire, secrétaire général de RSF. En cherchant à les réduire au silence, les autorités jettent au contraire la lumière sur un sujet qui les dérange. Mohamed, qui travaille également pour notre organisation est un journaliste sérieux et extrêmement courageux. RSF mobilise tous ses moyens et son réseau pour que ces journalistes soient libérés rapidement et sans condition.”