17/01/2000 – Lettre ouverte à S.E. L’Ambassadeur de France à Djibouti, pour lui demander de réagir contre les articles parus dans La Nation et qui insultent la mémoire d’un mort

SE Patrick Roussel
Ambassadeur de France à DJIBOUTI

Excellence,

Je suis une mère de famille, djiboutienne de père – que Dieu garde son âme en paix – mais encore sans papier et apatride avec une mère qui n’a jamais eu de pièce d’identité depuis sa naissance au quartier carton (ancienne poudrière).

je me sens autodidacte après les pénibles labeurs d’un commerce informel à grands risques pour une femme fragilisée d’autant plus que mon mari a rejoint le Frud combattant et cela depuis 1992.

Excellence, ce n’est qu’un simple curriculum vitae, non pas pour vous demander des pièces d’identité françaises, ni un emploi dans l’un des secteurs français sous votre coupole, encore moins pour vous demander une quelconque faveur.

Excellence, je vous présente tous mes vœux à vous et au grand peuple ami que vous représentez.

Excellence, cette lettre ouverte s’adresse à vous et c’est une femme qui accepte sa souffrance qui vous saisit, une femme qui respecte les morts car elle a peur pour son mari, une femme qui a foi en Dieu et respecte autrui, une femme révoltée et qui se battra dans l’ombre pour stopper les goujateries d’un journal qui  » bouffe  » les impôts des travailleurs djiboutiens et étrangers en s’arrachant toutes les miettes avec une radiotélévision digne d’un Etat-Dictature et loin d’un État de Droit.

De grâce, de grâce Excellence, sortez de votre silence en décidant de porter plainte contre le journal de L’ÉTAT  » LA NATION  » du 13 janvier 2000 (voir caricature blasphématoire, ainsi que les termes diffamatoires surtout dans les pages 2 et 3). je sais que vous pouvez, Excellence, que l’article 407 du Code Pénal djiboutien protège le respect des morts.

Excellence, je reprends cet article tout simplement pour vous réconforter et vous encourager à défendre moins mollement les intérêts de votre pays et de vos concitoyens vivants ou décédés.

Excellence, c’est votre droit , et surtout c’est votre devoir de saisir la Justice djiboutienne et j’ai le pressentiment que les juges djiboutiens se ressaisiront, car trop c’est trop.

Au regretté Bernard BORREL, les juges djiboutiens lui restent sensibles.

Faisons confiance au Pouvoir judiciaire, pour nos deux pays : Djibouti et la France, que le glaive de la vraie justice étincelle à jamais.

Excellence bon courage.

Mme IRDHO OSMAN GOULED -IOG-
Société Civile.