10/06/2000 – INÉGALITÉS DE DROIT ENTRE LES JEUNES CITOYENS DJIBOUTIENS : SELON LA SITUATION OU LA NATIONALITÉ DE LEURS PARENTS.
De plusieurs côtés, nous recevons des informations sur les injustices commises à l’encontre des jeunes et surtout des futurs étudiants.
Selon que leurs parents sont de nationalité djiboutienne ou non, ils obtiendront une bourse pour poursuivre leurs études dans une faculté européenne ou ils devront faire une croix définitive sur leur carrière, même s’ils ont les capacités intellectuelles de la poursuivre.
Et puis, même s’ils sont nés de parents djiboutiens, ils peuvent être aussi confrontés à l’inégalité de traitement : par exemple, les enfants de M Aden ROBLEH ( opposant politique bien connu) qui avaient pourtant réussi brillamment tous leurs examens, n’ont jamais pu obtenir les moyens de poursuivre leurs études en France …. et combien d’autres encore ?
Et pour ceux qui bénéficient d’une bourse, le paiement correspondant interviendra à des périodes différentes, variables et aléatoires, sauf s’ils ont de la famille dans le proche entourage de M. GUELLEH. Récemment l’Ambassade de Djibouti en France attribuait un retard de paiement de plusieurs mois des bourses à des difficultés au niveau de la Banque de France. Qui croira que la Banque de France ait pu faire des difficultés pour virer des sommes entre État et provoquer des retards ?
Combien de carrières ainsi gâchées, de talents perdus et d’espoirs déçus ? La responsabilité d’un régime qui pratique une telle discrimination est immense. Elle est condamnable comme une atteinte aux Droits de l’Homme.
Un exemple : APPEL A INTERVENTION
Je suis étudiant djiboutien en France depuis 5 ans. Au sein de ma classe (BAC 1995), il y avait 4 élèves dont l’un des parents était soit Éthiopien, soit Somalien, soit Erythreen : leurs demandes de bourse ont toutes été refusées … au dernier moment
Je vous donne quelques détails supplémentaires : au mois de mars chaque année, les élèves en terminale font acte de candidature pour le bénéfice d’une bourse d’études qui leur est accordée en cas de réussite en juin au bac.
C’est à ce moment que ces 4 malheureux ont été informés de l’injustice qui les condamnait sans appel. Trois d’entre eux sont restés à Djibouti et le dernier est venu en France. Il doit faire le service dans un MacDo pour essayer de survivre et de payer ses études. Dispose-t-il du temps et du repos suffisants pour bien apprendre ?
Combien d’étudiants méritants vont être éliminés CETTE ANNÉE pour ce motif (le choix a déjà été arrêté par les autorités, semble-t-il ) ?
nous devons défendre CES ÉLÈVES pour qu’ils puissent poursuivre leurs études comme les autres.
En espérant que nous réussirons à sauver quelques malheureux … et que votre journal permettra de faire connaître cette injustice …. Merci à tous ceux qui reprendront votre information (Le RENOUVEAU, etc…)
M.A.
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Note de l’ARDHD
Le débat est ouvert et nous publierons les informations qui nous parviendront sur des injustices commises contre des jeunes et sur les interventions qui seront faites en leur faveur. Merci à chacun pour sa contribution.