03/05/05 (B296) LDDH : la situation des Droits de l’Homme en Ethiopie.


Président de la LDDH

DIFFUSION D’INFORMATION

DU 28 AVRIL 2005

SUR LA SITUATION DES DROITS
DE L’HOMME
EN ETHIOPIE

Cette diffusion d’information en anglais s’adresse aux djiboutiens et à tous les résidents étrangers y compris les immigrés et les réfugiés en République de Djibouti, sans aucune distinction.

Pour une compréhension sereine aucune traduction intégrale n’est faite.

Toutefois, sur le programme commun FIDH et OMCT quelques remarques sont faites, pour mieux apprécier les points de vues locaux des défenseurs des Droits de l’Homme Djiboutiens(nes), et ce, en tant que membres de la Corne de l’Afrique.

La Ligue Djiboutienne des Droits Humains fidèle à sa posture de défenseur des droits humains en Afrique (vice présidence de l’UIDH chargé de la Corne d’Afrique) s’inquiète des similitudes des violations des droits humains dans deux pays voisins de cette région. Violations d’autant plus inquiétantes qu’elles ne sont pas fortuites.

En effet, dans le cadre d’un Accord (secret) de défense signé entre les deux pays, en septembre 1997, une vingtaine de dirigeants et combattants de l’Opposition armée djiboutienne ainsi qu’une djiboutienne de surcroît enceinte, coordinatrice en Ethiopie d’une ONG caritative, avaient été extradés d’Ethiopie puis incarcérés durant deux ans dans la sinistre prison de Gabode en République de Djibouti.

Constatant les similitudes (ci-dessous énumérées) et la récurrence de ces violations en Ethiopie et à Djibouti, la LDDH dénonce ce qui relève de « Troubles Obsessionnels Compulsifs » pour ce maintenir au pouvoir tout en menaçant gravement la stabilité régionale ; similitudes qui se résument comme suit :  

  • Rafles ou extraditions d’immigrés et/ou de réfugiés ;
  • Répressions contre les mouvements syndicaux indépendants ;
  • Epée de Damoclès suspendue au-dessus des défenseurs des droits de l’Homme ;
  • Mise sous tutelle de l’Appareil judicaire par le Chef de l’Exécutif ;
  • Fraudes électorales systématiques en particulier en République de Djibouti ;
  • Harcèlement constant des dirigeants, cadres et militants des Partis de l’Opposition ;
  • Persécutions permanentes des journalistes de la presse indépendante dans toute la Corne de l’Afrique.

La LDDH , consciente de son rôle primordial dans la Prévention des conflits, du combat contre l’Impunité, de son devoir de modérateur pour un réel soutien à la Justice Sociale, déclare son appui, sans réserve, aux exigences de l’Observatoire des Droits de l’Homme ci-dessous en français.

Elle invite tous les Défenseurs des Droits de l’Homme de la Corne de l’Afrique à unir leurs efforts pour pacifier cette Région

  • Mettre une fin immédiate à tous les actes d’harcèlements et de représailles envers les défenseurs des droits humains, conformément à l’article 12.2 de la Déclaration des Nations Unies, sur les Défenseurs des Droits de l’Homme, adoptée par l’Assemblée Générale des Nations Unies le 9 décembre 1998, qui prévoit que « l’Etat prendra toutes les mesures nécessaires pour assurer la protection par les autorités compétentes de toute personne, individuellement et en association avec d’autres, contre la violence, représailles, ( de facto ou de jure) discrimination défavorable, pression ou toute autre acte arbitraire conséquent à son exercice légitime des droits mentionnés dans la Déclaration », et conformément à la résolution sur les Défenseurs des Droits de l’Homme en Afrique adopté par la 35 ème session de la Commission Africaine sur les Droits de l’Homme et des Peuples le 4 Juin 2004 ;
  • Assurer le respect des libertés d’association, d’assemblée pacifique et d’expression, en accord avec les articles 5 et 6 de la Déclaration des Nation Unies sur les Défenseurs des Droits de l’Homme et les clauses de l’engagement internationale sur les Droits Politiques et Civils, la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples et assurer que les lois nationales et les mesures législatives se conforment à ses clauses
  • Mettre fin immédiatement à l’harcèlement judiciaire des organisations civiles indépendantes et respecter les décisions de la Cour statuant en leur faveur ;
  • Faciliter un système d’enregistrement adéquat et en toute transparence par les organisations civiles dans le pays, afin d’entretenir et de renforcer l’établissement d’une société civile indépendante ;
  • Garantir l’indépendance du judiciaire et assurer qu’une protection adéquate est offerte à ses membres dans l’exercice de leurs fonctions ;

  • Ordonner immédiatement des enquêtes impartiales de tous les cas de menaces directes, d’intimidation et de harcèlement perpétués contre les Défenseurs des Droits de l’Homme afin d’en identifier les auteurs, les poursuivre en Justice et les juger conformément à la loi ;
  • Assurer que le combat contre le terrorisme n’entrave pas, ni ne viole, les libertés et droits et les instruments internationaux et régionaux ratifiés par l’Ethiopie, notamment la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des peuples et l’Engagement International sur les Droits Politiques et Civils, et garantir que les mesures antiterroristes ne ciblent pas spécifiquement des groupes ethniques ni qu’elles entretiennent un haine ethnique.

 NOEL ABDI Jean-Paul