05/03/02 Affaire Borrel : vers un possible rebondissement spectaculaire.

Les
déclarations prudentes et mesurées de l’avocat
de Mme Borrel dans le Parisien du 4 mars (voir ci-dessous) pourraient
le laisser supposer. La vérité pourrait triompher
enfin… !

D’après
les indiscrétions que nous avons recueillis et sans vouloir
empièter sur le secret de l’instruction, il est apparu
que le déplacement de justice a permis au Juge Parlos
de se rendre compte du fait que le travail des précédents
magistrats n’avaient peut-être pas été conduit
avec la plus grande objectivité. Le dessaisissement pourrait
alors être tout à fait justifié.

En
tout cas, les experts médicaux qui accompagnaient la
délégation n’ont pas été convaincus
par le rapport de leur consoeur qui avait plaidé en faveur
de la thèse du suicide. Sur place, ils se seraient rendus
compte de l’impossibilité du suicide à cet endroit-là
et du fait que le corps carbonisé aurait été
apporté ….

De
même le juge aurait pu vérifier qu’Alhoumekani
n’avait pas menti en décrivant la position d’où
il a vu et entendu la conversation : la chose est possible même
après les travaux qui ont été effectués
depuis.

On
peut penser que le juge Parlos qui a agi avec âme et conscience
ait été un peu interpellé par ces points,
d’autant plus que le navrant procureur Djama, qui a essayé
par tous les moyens de protéger son chef, se serait emmêlé
les pinceaux dans un monceau de mensonges et de contradiction.
De ce côté-là, IOG n’a pas été
très épaulé. Mais quand on ment, on finit
toujours par se couper ….!

Nous
renouvelons notre soutien à Me Borrel et nous la félicitons
pour son obstination et pour sa ténacité. D’ici
peu nous nous attendons à un rebondissement spectaculaire…

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Enquête
Nouvelle reconstitution dans l’affaire Borrel

(Extrait du Parisien Libéré du 4/03/02 sous
la signature de Pascale Egré)

NOUVEAU rebondissement en perspective dans l’affaire Borrel
ou clôture d’une instruction concluant définitivement
au suicide ? Le juge parisien Jean-Baptiste Parlos, qui a repris
l’enquête sur la mort du magistrat français en
octobre 1995 à Djibouti, vient de passer une semaine
sur les lieux du drame. Accompagné de trois experts en
médecine légale, de la veuve du magistrat, Elisabeth
Borrel, et de ses avocats, M e s Olivier Morice et Laurent de
Caunes, il a procédé à de nombreuses auditions
et, en particulier, à une nouvelle reconstitution mercredi
sur le site où le corps carbonisé de Bernard Borrel
avait été retrouvé.

«
Totalement grotesque » La mort de Bernard Borrel a pris
là-bas l’allure d’une affaire d’Etat. La veuve du magistrat
soutient en effet que son mari, chargé à l’époque
de conseiller le gouvernement local, aurait fait l’objet d’un
assassinat politique qui impliquerait les plus hautes sphères
de l’Etat djiboutien. Thèse contre thèse, le procureur
de la République de Djibouti, Djama Souleiman Ali, a,
lui, estimé hier qu’il n’y avait « pas d’élément
nouveau » et « qu’aucune thèse autre que
le suicide » ne pouvait prévaloir « en l’état
actuel de l’enquête ».

En
attendant ses conclusions, attendues en ce début de semaine,
les avocats d’Elisabeth Borrel ont livré hier leurs sentiments
à l’issue du voyage. Selon eux, ces dernières
investigations « confirment que la thèse du suicide
est non seulement impossible, mais totalement grotesque ».
C’est notamment parce que les défenseurs des parties
civiles n’avaient pu assister aux premiers déplacements
sur le terrain, les juges Le Loir et Morrachini, alors chargés
de l’enquête, que ces derniers, qui avaient conclu au
suicide, ont par la suite été dessaisis.

Cette
fois, hormis quelques bémols, le déroulement de
ce déplacement semble leur avoir donné satisfaction.
« Nous sommes confortés dans nos convictions et
attendons d’importantes décisions, promet, en cultivant
le mystère, M e Morice. Nous regrettons seulement de
ne pas avoir pu assister à la totalité des auditions,
dont celle du chef des services secrets de Djibouti »,
souligne-t-il, en s’emportant également contre les allégations
des médias locaux qui ont annoncé, pour leur part,
l’imminence d’une ordonnance de non-lieu.

Pascale
Egré
Le Parisien , lundi 04 mars 2002