02/11/02 (B170) Pour quelles raisons, Mme Alliot-Marie a-t-elle agi, en contradiction, avec la ligne qui avait été adoptée par la France durant la visite de Guelleh à Paris ?

Après l’annonce de l’attribution par Madame la Ministre
de la Défense, Michèle Alliot-Marie, d’une nouvelle aide (complémentaire
des aides supplémentaires) à hauteur de 10 millions d’Euro,
nous nous étions interrogés sur les raisons du changement de
cap de la France en quinze jours à peine.

Selon des observateurs bien informés en général, nous
sommes en mesure de confirmer que Guelleh n’avait rien obtenu de la France
lors de son voyage hautement acrobatique à Paris :

– deux interventions médicales au Val de Grâce, sur ordre du
médecin de l’Elysée et non une seule, comme cela avait été
dit,
– une conférence de presse avortée pour cause de mauvaise humeur
du Président,
– une réunion complètement ratée avec les industriels
français, qui étaient peu nombreux et dont les instances professionnelles
n’avaient pas cru nécessaire de déléguer leurs plus hauts
responsables ….

Alors il semble que c’est bien Mme Alliot-Marie, qui, croyant bien faire,
aurait décidé de son propre chef, de prélever 10 millions
d’Euro sur le budget de la Défense pour les donner à Guelleh,
afin de se faire bien voir de lui.

On dit même, mais cela reste à vérifier, que le Quai
d’Orsay aurait été opposé à cette démarche,
qu’il jugerait malvenue et complètement inefficace …

Mme Alliot-Marie était certainement animée des meilleures intentions
du monde. Mais peu (ou pas) informée de la situation, elle a manifestement voulu faire preuve d’autorité et de l’étendue de son pouvoir, et elle aurait pu
commettre un impair qui pourrait déranger la stratégie globale défendue par le Quai d’Orsay et par l’Elysée. (Ce n’est pas la première fois qu’un jeune Ministre se prend les pieds dans le tapis et il faut l’excuser pour cette
raison).

Savait-elle que chaque centime donné à IOG est
détourné à 90 / 95 % et qu’il va :
– soit augmenter des réserves
placées sur des comptes-courants à l’étranger,
– soit permettre
d’acheter des moyens de répression qui seront utilisés contre
le peuple (matériel de police et de répression des manifestations,
consciences d’opposants qui retournent leurs vestes pour des raisons purement
alimentaires, etc…).

Bref, Madame la Ministre était bien mal informée par ses conseillers
et elle ignorait certainement qu’elle prenait le risque d’agir à l’encontre du peuple djiboutien …. Sans le vouloir, elle a probablement offert
quelques mois de sursis au régime de Guelleh, qui sautera malgré tout, un jour sous
la pression populaire, pour des raisons avant tout économiques.