31/08/03 (B210) Drames humains, désorganisation, risques d’épidémie, impréparation, absence de soutien et d’accompagnement : l’opération lancée par le Ministre de l’Intérieur (avec la participation, paraît-il du HCR) va-t-elle tourner au désastre humanitaire dans la crainte duquel nous ne cessons de lancer des alertes et de relayer celles de la LDDH… ?(Extrait AFP)

 


Photo extraite de l’ADI et prise au stade municipal de Djibouti

 

A la gare de
Djibouti, des centaines de clandestins en attente de départ

DJIBOUTI, 31 août
(AFP) – A la gare de Djibouti, des centaines de clandestins éthiopiens
attendent un hypothétique train qui les ramènera dans leur pays.
Dimanche à minuit, l’ultimatum lancé par les autorités
djiboutiennes à toutes les personnes en situation irrégulière
expirera.

Le gouvernement de ce
petit Etat de la Corne de l’Afrique, qui accueille une importante base militaire
américaine et française, a affirmé qu’il lancera alors
des « rafles » dans tout le pays pour
débusquer les récalcitrants.

A l’entrée de la
gare, sur les quais ou dans les wagons qu’ils sont parvenus à occuper,
des centaines d’hommes et de femmes attendent l’heure du départ.

Certaines femmes sont
là depuis deux à trois jours.
« Nous avons laissé
partir nos maris avec nos biens et nous attendons notre tour », lance
Robo une jeune femme dont le prénom signifie « arrivée prémonitoire
de la pluie ».

Robo, solide Oromo
(une ethnie de l’Ethiopie) d’une vingtaine d’année, a accouché
sur le quai de la gare.
Elle se porte bien ainsi que son nouveau-né
qu’elle tente d’aérer avec un bout de carton qu’elle utilise comme
éventail.

Elle a finalement été
installée dans un wagon de marchandises qu’elle occupe avec une cinquantaine
d’autres femmes.

Dans un chahut indescriptible,
hommes et femmes essaient de décrire leur situation personnelle,
le manque d’eau et de nourriture.

« Nous attendons depuis
plusieurs jours et nous avons plus rien à manger surtout pour les enfants »,
explique Mahmoud.

Tous veulent s’informer
de l’heure du départ d’un train qui met souvent 16 heures pour parcourir
quelque 300 kilomètres entre Djibouti et Dire-Dawa (Ethiopie).

Selon Raho, qui quitte
la gare brièvement avec deux amies pour aller se laver, l’ambassade
d’Ethiopie a distribué samedi des bouteilles d’eau minérale
et du riz dans des sachets plastiques aux voyageurs.

Ceux qui n’ont pu profiter
de ces repas se sont mis à plusieurs pour acheter un plat de pates.

« Ce sont les plus
forts qui prennent en premier les places disponibles dans le train »
,
précise Raho.

Sans vouloir nier la réalité
de la situation, « dûe essentiellement à la vétusté
du matériel et des équipement du CDE » (Chemin de fer Djibouti-Ethiopie),
reconnaît Moussa, un responsable de la gare
de Djibouti, ce dernier regrette cependant l’absence « d’un soutien aux
personnes démunies ».

« Nous mettons à
la disposition des rapatriés les trains voyageurs prévus trois
fois par semaines et ne peuvent prendre chaque fois jusqu’à six cents
personnes », indique-t-il.

Les quatre autres jours,
c’est à bord de « trains facultatifs » selon lui, à
savoir des trains de marchandises, que les immigrés voyagent.

Cette semaine les liaisons
ferroviaires ont été interrompues pendant deux jours, entre
Djibouti et l’Ethiopie, en raison de fortes pluies, précise le responsable.