03/10/04 (B266) M Alhoumekani nous adresse sa réponse à l’interlocuteur qui l’a interpellé dans une lettre ouverte publiée hier sur notre site. Il donne des informations sur les principaux points qu’il a évoqués le 16 septembre dans le Cabinet du Juge d’instruction à Versailles.
Pour des raisons de sécurité,
il m’avait été impossible de répondre à l’époque,
au premier lecteur qui m’avait posé une question ouverte sur le site
de l’ARDHD et croyez bien que j’en étais navré, car je répond
toujours à ceux qui me le demandent.
Aujourd’hui le contexte
est différent et je suis heureux de profiter de cette nouvelle question
pour répondre avec précision sur les deux points.
Effectivement mon frère
est bien venu me voir au mois d’avril 2004 et nous avons évoqué
très sérieusement l’affaire Borrel, ma position de témoin
et les développements en cours. A l’époque il a été
soumis à de fortes pressions de la part du Gouvernement, mais je ne
m’étendrai pas plus sur les détails, car tout le monde le sait.
Ce que chacun doit savoir
et peut vérifier au travers de la succession d’événements,
c’est qu’il n’a jamais été question que je change d’avis ou
que je revienne sur mes dépositions : car c’est la vérité
et elle est unique et inchangeable.
Il est vrai aussi que
mon frère a été relevé (très récemment)
de ses fonctions de Directeur de l’escale Yemenia de Djibouti, (par hasard
?) juste au lendemain de ma déposition devant la Juge Belin du Tribunal
de Versailles dans le cadre de la plainte qu’Ali Iftin et moi-même avons
déposée contre plusieurs personnalités, pour subornation
et/ou tentatives de subornation de témoins.
Sachez que même
ici à Bruxelles, nous sommes soumis à un véritable harcélement,
diligenté par ordre du régime. Outre le Procureur de la République
de Djibouti, d’autres personnalités que j’ai citées au Juge
d’instruction, m’ont contacté par téléphone, soit directement,
soit après avoir fait le déplacement à Bruxelles, pour
tenter par tous les moyens (y compris les promesses et/ou le chantage, quand
ce n’était pas les deux à la fois) de me convaincre de modifier
mon témoignage.
Toutes ces personnes ont
précisé qu’elles étaient mandatées personnellement
par le Président Ismaïl Omar Guelleh. Citons entre autres, le
Général Fathi, le député Ali Mohamed Awad dit
Roubah et le fameux Docteur Adel Mohamed Abdallah dit Zabidi.
A l’appui de mes déclarations
devant la Justice française, j’ai remis des preuves concrètes
: enregistrements, etc.. Une copie de tous les supports a été
confiée à la Juge, Mme Belin.
On y découvre,
par exemple, que le Docteur Zabidi s’est même expliqué sur les
raisons de la mise de la retraite anticipée de Mohamed Ali Chaker,
ancien directeur du Protocole du Président.
Selon les dires de M Zabidi
qui sont enregistrés, « Mohamed Ali Chaker aurait encaissé
personnellement et sans partage la somme de 40. 000 US$ que le Président
Kadafi avait donné à l’ensemble des services de Sécurité
et du Protocole djiboutiens.
Lorsque le Président
Guelleh a appris cela, il serait devenu absolument furieux. »
Le docteur Zabidi a ajouté lors de cette conversation enregistrée,
qu’à son avis, « Hassan Saïd était un incompétent
notoire à son poste. »
Sans ne trahir des secrets
de l’instruction, je pense pouvoir confirmer que ces deux personnes (Zabidi
et Hassan Saïd) vont être convoquées très rapidement
par la Justice française aux fins d’organiser une confrontation avec Ali Iftin et moi-même.