14/07/10 (B560) Manifestation du 13 juillet à Paris contre la présence des troupes à la solde des dictateurs, au défilé du 14 juillet. Guelleh n’était pas invité au repas de famille (?) (Mis à jour le 15/07 à 13h30 – heure de Paris)

____________ Premier compte-rendu de la manifestation

La manifestation a été un grand succés et elle a été relayée ce matin, par la presse, en particulier radiophonique. Nous attendons le compte-rendu qui va nous être adressé par SURVIE.

Il a été noté une forte participation djiboutienne. C’est peut-être la première fois que les Djiboutiens étaient présents, de façon aussi visible dans une manifestation qui réunissait de nombreux opposants d’autres pays.

C’est un point très important qui renforce la crédibilité de l’opposition et qui donne une visibilité des problèmes rencontrés par les populations. Pour les partis politiques djiboutiens d’opposition, membres de l’UAD et signataires de l’appel, deux leaders étaient présents : Ali Coubba pour Uguta-Toosa, Cassim Dini pour l’ARD. D’autres associations djiboutiennes (comme l’ADD, qui s’aligne généralement sur les positions du FRUD Armé) ont aussi manifesté, de leur côté, avec une banderolle pour dénoncer le troisième mandat.

Si l’unité de l’opposition ne s’est pas encore réalisée à cette occasion, il est encourageant de constater à la fois que les Djiboutiennes et les Djiboutiens et leurs leaders s’investissent de plus en plus pour dénoncer la dictature et pour la faire connaître aux Français et aux Européens.

Les rivalités internes de l’opposition pourront-elles s’estomper dans l’avenir, face à un défi commun de taille ? Celui de mettre d’abord un terme à la dictature et aux exactions contre les populations civiles.

___________________ France 24

Lien avec la page qui propose des extraits vidéo et l’interview du secrétaire national de Survie

(A noter que Guelleh n’avait pas été invité : un signe de froid ??? Pas si sur, malheureusement !)

Sarkozy rend un hommage controversé aux liens entre la France et l’Afrique

Lors d’un déjeuner controversé à l’Élysée réunissant 12 dirigeants d’ex-colonies africaines de la France, Sarkozy a annoncé l’alignement des pensions de tous les anciens combattants résidant à l’étranger. Quelle que soit leur nationalité.

Comme une « réunion de famille ». Ce mardi, Nicolas Sarkozy a reçu à sa table les dirigeants de 12 des 14 anciennes colonies africaines de la France qui célèbrent cette année le 50e anniversaire de leur indépendance*. Mercredi 14 juillet, leurs soldats défileront sur les Champs-Élysées pour célébrer, dixit le chef de l’État français, « le lien du sang […] né de la contribution des troupes africaines à la défense et à la libération de la France ».

« Le grand absent du déjeuner est le président ivoirien »

Par Marc PERELMAN,

Lors du déjeuner, le président français, qui s’est défendu de toute « nostalgie coloniale », a ainsi annoncé l’alignement des pensions de quelque 30 000 anciens combattants résidant à l’étranger, quelle que soit leur nationalité.  » Dans un arrêté du 28 mai dernier, le Conseil constitutionnel avait validé le principe selon lequel le montant des pensions versées aux anciens combattants français et étrangers résidant hors de l’Hexagone devait être égal.

Une « décision historique » qui peine toutefois à couvrir les voix s’insurgeant de la tenue d’un déjeuner symbolisant la continuité des réseaux hérités de l’ère coloniale.

« Rien n’a changé »

Six semaines après le 25e sommet Afrique-France, à Nice, placé sous le signe du renouveau, l’invitation faite à ces 14 pays d’Afrique subsaharienne surprend. Sur la Côte d’Azur, Nicolas Sarkozy s’était employé à choyer l’ensemble des dirigeants du continent. Sans exception. Signe des temps nouveaux, le traditionnel « dîner des amis », d’ordinaire réservé aux dirigeants des pays francophones, rassemblait, cette année, la totalité des chefs d’État et de gouvernement invités au sommet.

L’association Survie, qui milite pour une remise à plat des liens franco-africains, s’étonne donc de ce déjeuner qui rappelle fort le « pré carré » des anciennes colonies. « Rien n’a changé, déplore son secrétaire général Olivier Thimonier. La France ne veille qu’à préserver ses intérêts, sans aucune exigence démocratique. »

De son côté, l’opposition fustige une résurgence de la Françafrique. « On est retombé dans la politique des réseaux, dans l’affichage des connivences, s’est insurgé François Hollande, député socialiste de Corrèze. Ce qui est grave, c’est que la politique africaine est prise en main totalement par l’entourage du président ». Après la démission du secrétaire d’État à la Coopération, Alain Joyandet, « c’est Claude Guéant [secrétaire général de l’Élysée, ndlr] qui devient le ministre de l’Afrique », a-t-il ironisé.

* Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Centrafrique, Congo-Brazzaville, Côte d’Ivoire, Gabon, Madagascar, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad, Togo.

__________ Communiqué conjoint de SURVIE et des associations participantes

Communiqué des associations organisatrices de la manifestation 50 ans Françafrique ça suffit, le 13 juillet

Le 14, les troupes des dictateurs défilent à Paris

Le 13 à 18 h de la Place de la République nous marchons contre la Françafrique :

Plus de 80 organisations africaines et françaises appellent à une manifestation contre la Françafrique le 13 juillet 2010. Le lendemain, 14 juillet fête nationale qui commémore la prise de la Bastille et la révolution française, Nicolas Sarkozy a convoqué à Paris les chefs d’Etat et des unités militaires de 14 pays francophones d’Afrique noire, prétextant le cinquantième anniversaire de leur indépendance.

Ces troupes dont plusieurs unités militaires ont du sang sur les mains en ayant participé aux massacres de leurs propres peuples battront le pavé devant les dictateurs de pays comme le Tchad, Togo, la Centrafrique, le Congo Brazzaville, le Gabon, le Burkina Faso, Djibouti ou le Cameroun.

Nous venons de remporter une première victoire: le criminel de guerre Noël Léonard Essongo, qui a conçu le plan Mouebara de massacre de populations au Congo Brazzaville, vient de renoncer à diriger le défilé des COBRA, la milice responsable de ces massacres déguisée en unité militaire de l’armée congolaise.

Ce défilé militaire est une insulte aux peuples qui voient la misère s’accroître, les élections truquées ; leurs enfants obligés de s’exiler pour chercher du travail ou échapper à la torture et à la prison. Face à la Françafrique, ce mélange de réseaux douteux animé à l’Elysée par Robert Bourgi et Claude Guéant, face aux multinationales et à la politique du FMI et de la Banque mondiale, qui démantèlent les Etats et imposent le paiement de la dette aux peuples, face à la chasse aux sans papiers qui demandent leur régularisation, nos organisations appellent à manifester.

Lors de cette manifestation nous rendrons un hommage au journaliste camerounais Pius Njawé décédé hier dans un accident de la route aux USA.