01/05/05 (B296) La Justice française, comme nous l’avions imaginé, semble avoir relancé ses actions contre les témoins possibles dans l’affaire Borrel.
Selon des sources dignes de confiance, les deux Juges françaises, à l’issue de réunions « animées » au sein des instances ministérielles, auraient obtenu de poursuivre librement leur instruction dans le cadre « du meurtre » du Juge Borrel.
Comme nous l’avions imaginé, la Justice française n’avait rien lancé pendant plusieurs semaines, afin de ne pas être accusée d’interférence dans l’élection présidentielle.
Aujourd’hui, le débat présidentiel djiboutien est officiellement clos, puisque Guelleh s’est auto-proclamé élu par la majorité des électeurs. Bien que contestée par de nombreux observateurs, son auto-proclamation pourrait se retourner contre lui d’une certaine manière, car la Justice française n’a plus aucune raison de prendre des précautions pour obtenir l’audition d’Hassan Saïd et de Djama le Procureur.
On dit même que des mandats internationaux auraient pu avoir déjà été lancés à l’encontre de ces deux personnages. Afin de respecter les procédures, ils auraient été transmis au Quai d’Orsay, qui aurait bien du mal à expliquer publiquement sa position, s’il lui prenait l’envie de les bloquer ou de retarder leur transmission …
Il semble que nos deux personnages Hassan Saïd et Djama soient convoqués par la Justice française, non plus sur simple invitation mais sur réquisition avec recours à Interpol … avec des menaces sur leur liberté.
S’ils ne sortent pas de Djibouti, ils ne risquent rien. Guelleh va continuer de les protéger aussi longtemps que possible. Tant qu’ils sont au pays, ils peuvent résister longtemps aux assauts « pacifiques » des gendarmes français en refusant de se « rendre ». Mais dès qu’ils mettront un pied en dehors de Djibouti, on peut parier que leur compte sera « bon ». La Justice pourrait même les faire incarcérer, se fondant sur leurs refus précédents de répondre aux convocations.
La diplomatie française va devoir expliquer à Guelleh (qu’elle protège du mieux qu’elle peut) les contradictions entre les raisons d’état et les décisions d’une Justice indépendante … (Ce dernier point étant un principe de base qu’IOG est incapable de comprendre et/ou d’assimiler … car il ne l’a jamais vécu !)
On peut donc prévoir du sport dans l’avenir entre les diplomates français et Guelleh et une nouvelle vague de critiques et de manifestations organisées contre la France. Ce deuxième round se terminera-t-il « au finish » par un départ des militaires français ? Nul ne peut le prévoir, mais la chose reste possible et elle laisserait libre cours aux américains, qui se sont refusés à féliciter Guelleh pour la bonne organisation de sa fraude électorale (mais qui ne l’ont pas dénoncée !). La France conservera la maîtrise de la situation, car elle peut toujours demander l’implication personnelle de Guelleh dans cette affaire, si les éléments du dossier le permettent … et sauf si Guelleh détient des informations génantes pour l’Etat français ou pour ses hauts dirigeants en poste à Djibouti à l’époque.
En milieu de semaine, RFI a publié le même jour, trois articles sur l’affaire Borrel (repris sur notre site). Est-ce un hasard ? Nous ne le croyons pas. RFI devait avoir été informé de la relance de l’affaire au niveau judiciaire.