23/06/05 (B303) Appel de l’UIDH en faveur des personnes déplacées et réfugiées en Afrique ; appel relayé par la LDDH
Le Président | DIFFUSION D’INFORMATION DU 23 JUIN 2005 DE LA DECLARATION DE L’UNION INTERAFRICANE DES DROITS DE L’HOMME SUR LA JOURNEE MONDIALE DES REFUGIES |
« Une pensée pour les réfugiés dans le monde » ;
« La journée du 20 juin 2005, Journée Internationale des Réfugiés est un moment encore plus triste vu la désarticulation du monde et la recrudescence des guerres et des conflits en Afrique. » Déclaration du Président Halidou OUEDRAOGO de l’UIDH
M. NOEL ABDI Jean-Paul
____________________________ Communiqué de l’UIDH
APPEL A LA STRICTE PROTECTION DES REFUGIES
DANS LE MONDE ET EN AFRIQUE
La situation déficitaire dans le domaine des Droits de l’Homme sur tous les continents, créée par les conflits et les guerres locales, affecte profondément le cas des réfugiés dans le monde et particulièrement sur le continent Africain.
La grande majorité des réfugiés et des personnes déplacées, vivent dans les Etats africains. Il y a dix (10) ans, ils étaient déjà plus de 20 millions. Aujourd’hui, leur nombre est de dix millions (10 000 000) environ dont six millions (6 000 000) en Afrique. Ils sont entassés dans les vallées, aux flancs des collines, dans les forêts, dans les villes, dans des conditions dramatiques et déplorables.
Femmes et enfants sont l’objet d’abus divers et multiformes. Le système de santé, le système d’éducation sont exsangues et quasi-inexistants.
Ces dernières années, les incursions criminelles dans les camps de réfugiés et les lieux de regroupement des personnes déplacées (Soudan, Burundi, RDC) sont quotidiennes. Il n’y a pas de suivi du respect des droits principaux des réfugiés dans les camps et il n’existe pas non plus de surveillance dans le cadre des rapatriements de ces personnes exclues, démunies et souvent piteuses dans leur état de santé.
L’Afrique possède un des textes les plus généreux en matière d’accueil, de traitement des réfugiés. Dans la pratique, la question reste vague et difficile à résoudre. Les rapatriements des réfugiés dans les pays d’accueil, le traitement des personnes déplacées dans les zones de conflits ne respectent pas la législation internationale et locale. Les normes de protection des réfugiés et des personnes déplacées sont souvent bafouées.
Les agents des institutions chargées de s’occuper des personnes réfugiées sont parfois mal formés et sont soumis à des pressions politiques. Les demandes d’asiles, les requêtes diverses (éducation des enfants, soins et prises en charge) sont reléguées dans les tiroirs d’une bureaucratie institutionnelle qui ne dit pas son nom.
L’Union Interafricaine des Droits de l’Homme (UIDH) pense aujourd’hui aux milliers de réfugiés Togolais au Bénin et au Ghana, aux personnes déplacées dans les pays de la Mano River et dans les pays limitrophes de la Côte d’Ivoire, (Burkina Faso, Mali, Ghana, Niger), aux réfugiés relégués dans les pays des Grands Lacs (Burundi, Rwanda, RDC) et dans la Corne de l’Afrique. Notre organisation appelle « les principaux acteurs à se préoccuper avant tout de garantir des solutions viables et durables, fondées sur le consentement éclairé et volontaire des réfugiés.»
Elle appelle la Communauté Internationale, ses sections à travers le continent et dans les îles de l’Océan Indien à prendre à bras le corps la question des réfugiés et des personnes déplacées.
Nous devons soutenir ces personnes menacées de persécutions et confinées dans la misère en puisant dans la générosité de nos cœurs et dans les dispositions des instruments juridiques internationaux et régionaux, particulièrement la convention des Nations Unies de 1951, relative au statut des réfugiés.
La journée du 20 juin 2005, Journée Internationale des Réfugiés est un moment encore plus triste vu la désarticulation du monde et la recrudescence des guerres et des conflits en Afrique.
Ouagadougou, le 20 juin 2005
Le Président
Maître Halidou OUEDRAOGO