28/06/05 (B304) Désillusions d’un jeune militant du PDD …

Les promesses ronflantes dans le discours, prononcées au Palais présidentiel (le
27 juin), ont été plus que décevantes. Même les propositions concrêtes qui avaient été formulées (voir ci-dessous), par le Président du PDD M. Mohamed Daoud, dans sa lettre du 19 juin sur la
formation d’un gouvernement d’Union nationale et recensement de la
population n’ont pas été retenues.

Il ne reste plus qu’une chose (un devoir ?) pour les Djiboutiens, c’est celui de s’insurger pacifiquement, mais avec fermeté,
contre ce régime usurpateur.

Un sympathisant du PDD.

Aw… le jeune

___________________________________ Copie de la lettre du PDD

Djibouti, le 19/06/05

A Monsieur le Président de la République
Chef du Gouvernement
Palais Présidentiel
Djibouti

Objet : Formation d’un gouvernement d’union nationale et recensement de la population.

Monsieur le Président de la République,

Ce dernier temps, le gouvernement ne cesse de répéter, que les élections régionales auraient lieu à la fin de cette année. Par ailleurs, nous nous permettons de vous rappeler les revendications des partis d’opposition, entre autres, la refonte des listes électorales. Même dernièrement, le Président de la C.E.N.I a fait des recommandations au gouvernement pour faire le nettoyage de ces listes. Il est donc logique de commencer à connaître, d’abord le nombre approximatif d’habitants de la République de Djibouti.

Actuellement, nous nous trouvons devant une incohérence flagrante concernant le nombre d’habitants de notre pays. Lors de l’élection présidentielle du 08 Avril 2005, le nombre d’électeurs inscrits officiellement était de 198 000. Cela signifie que la population est estimée entre 400 000 et 450 000 habitants.

D’autre part, tout le monde s’accorde, et même l’ancien Ministre de l’Intérieur l’avait reconnu, que parmi les 198 000 électeurs se trouvent des Djiboutiens décédés depuis l’indépendance. Pour vous donner une idée sur le nombre de ces morts, nous vous rappelons que lors du scrutin du 08 mai 1977, il y avait 105 962 électeurs inscrits et 28 ans après, presque la moitié de ces Djiboutiens nous ont définitivement quitté mais malheureusement restent toujours inscrits sur ces listes électorales. Egalement parmi les 198 000 électeurs, figurent doublement inscrits, la majorité des Djiboutiens qui ont pris leur carte nationale d’ identité dans les districts de l’intérieur. Ces doublons loin d’être négligeables pourraient atteindre quelques dizaines de mille. En déduisant de ces listes, les morts et les doublons, le nombre d’électeurs réels se situeraient entre 120 000 et 130 000, ce qui nous donne encore une estimation de la population de 250 000 à 300 000 habitants.

Il est donc clair que les deux estimations faites ci-dessus de 1a population sont très inférieures du chiffre de 600 000 à 700 000 habitants souvent avancé par le gouvernement. Il y a donc urgence à procéder au recensement de la population avant toute élection.

Dans ces conditions, nous avons l’honneur de vous demander l’ouverture des négociations avec les partis d’opposition à fin de parvenir à la formation d’un gouvernement d’union nationale qui :

– Procéderait au recensement de la population

– Etablirait des nouveaux fichiers électoraux

– Mettrait en application l’accord de paix du 12 mai 2001

– Préparerait les élections régionales et législatives.

Cela éviterait ainsi le risque de retour au système du parti unique qui se profile à l’horizon avec le refus de remboursement de la caution de 32 500 OOOFD déposée lors des élections législatives du 10 janvier 2003.

Ce refus contraindrait tout éventuel candidat à s’abstenir lors de la prochaine échéance de janvier 2008. Alors, ce serait un grand handicap pour le développement de notre pays qui resterait encore sous le système révolu du 20e siècle.

Il vous appartient donc de montrer votre bonne volonté pour faire avancer la démocratie et cette fois par acte tel que la formation d’un gouvernement d’union nationale et non par des beaux discours restés très souvent lettres mortes.

Nous vous prions de croire, Monsieur le Président de la République à l’assurance de notre haute considération.