01/11/05 (B322) LDDH : Lettre au Procureur Général de Djibouti, concernant l’enquête sur la mort du jeune étudiant, tombé sous les balles des Forces armées djiboutiennes.


Le Président


Lettre au Procureur Général
du Tribunal de Djibouti


Djibouti, le 29 Octobre 2005

A Monsieur le Procureur Général
du Tribunal de Djibouti
République de Djibouti.

Monsieur le Procureur Général

Permettez moi de vous saisir et d’attirer votre aimable attention, sur ce qu’on est en droit de considérer comme un assassinat contre un jeune homme, lors d’une manifestation d’étudiants en solidarité aux grèves des Bus et des Taxis, contre la cherté de la vie.

Abdallah Mohamed Mahmoud a été abattu par balle le 24 octobre 2005, que Dieu Tout Puissant l’accueille dans son Paradis en ce mois béni du Ramadan..

En effet, l’article 34 du Code de Procédure Pénale, stipule : «Le procureur général de la République veille à l’application de la loi pénale sur tout le territoire.».

C’est donc dans ce cadre que les Défenseurs des Droits de l’Homme vous demande d’intervenir assez rapidement pour faciliter à nous constituer Partie civile, et d’ouvrir une information (et/ou instruction) judiciaire pour homicide.

Vos actions rapides contre de tels assassinats ne peuvent que mettre, une fois pour toute, fin à l’impunité. D’ailleurs certains agents des Forces Armées pensent en bénéficier indéfiniment.

Il est vrai que ce genre d’impunité a été dans un cas récompensé par une progression fulgurante du Statut d’un Officier Supérieur et d’une grande Décoration de l’Etat, avec tous les risques d’interprétations déshonorantes pour notre République et nos Forces Armées. Impunités qui risquent un jour ou l’autre, d’aboutir à des plaintes internationales

D’ores et déjà, une plainte contre X pourrait être introduite. L’accord préalable du Parquet s’avère nécessaire face aux classements sine die ou des non réponses du Procureur de la République que l’on a souvent et malheureusement constatés ici à Djibouti.

Je suis à votre entière disposition pour connaître les possibilités d’accès à la vérité et mettre fin « aux atteintes à la vie » par des tirs à bout portant, de mettre fin à l’impunité.
Il est bon de rappeler que la FIDH et son affiliée locale la LDDH ont condamné la répression policière disproportionnée sur des manifestations de lycéens et de collégiens.
« La FIDH et la LDDH demande aux autorités djiboutiennes :
1. le respect en toute circonstance du droit à la vie garanti par le Pacte international relatif au droit civil et politique et à la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples.
2. d’assurer qu’une information judiciaire soit ouverte aux fins de poursuivre et de juger le ou les auteurs du meurtre du jeune djiboutien … »

Dans le cadre de l’information judiciaire il est possible de se référer aux articles du Code Pénal Djiboutien n° : 333 ; 314 ; 315 ; 320 ; 321 ; 322 ; 323 ; relatifs « aux atteintes volontaires à la vie, aux atteintes involontaires à la vie, et aux peines complémentaires applicables aux personnes physiques »

Dans l’attente d’une réponse imminente, veuillez agréer Monsieur le Procureur Général de la République l’expression de mes sentiments déférents.

M. NOEL ABDI Jean-Paul