10/01/06 (B332-A) LDDH / ARDHD : soutien de l’appel des Associations pour la défense des droits de l’homme en AFRIQUE. Il est demandé à l’Union Africaine de choisir la justice au lieu de l’impunité, et à préconiser l’extradition d’Hissène HABRE en Belgique.


Le Président

DIFFUSION D’INFORMATION DU 9 JANVIER 2006
SUR L’APPEL URGENT
AUX ORGANISATIONS AFRICAINES
DES DROITS DE L’HOMME


La Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) soutient fermement cet Appel au nom de la lutte contre l’Impunité…

M. NOEL ABDI Jean-Paul

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L’ARDHD soutient cet appel, sans aucune réserve.

Jean-Loup Schaal  

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L’Union Interafricaine des Droits de l’Homme (UIDH)

L’Association des Victimes des Crimes et Répressions Politiques au Tchad (AVCRP),

L’Association Tchadienne pour la Promotion et la Défense des Droits de l’Homme (ATPDH),

La Ligue Tchadienne des Droits de l’Homme (LTDH),

La Rencontre Africaine de Défense des Droits de l’Homme (RADDHO),

La Coalition Sénégalaise des Défenseurs des Droits Humains

La Ligue des Droits de la personne dans la région des Grands Lacs,

Association pour le Développement Humain et Social en Mauritanie, G.E.R.D.D.E.S.- BURKINA,

Hurinet – Uganda : Human Rights Network,

National Society for Human Rights –Namibia (NSHR)

Avec le soutien de :

Human Rights Watch, et

Agir Ensemble pour les Droits de l’Homme

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Appel urgent aux organisations africaines de défense des droits de l’homme

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Aux chefs d’Etat de l’Union Africaine

Nous, soussignés les ONG africaines, appelons l’Union Africaine à encourager le Sénégal afin qu’il accepte d’extrader l’ancien chef d’Etat  tchadien Hissène HABRE en Belgique, où il fait l’objet d’un mandat d’arrêt pour comparaître des chefs de crimes contre l’humanité, de crimes de guerre et de torture. Le Président du Sénégal, Abdoulaye WADE a mis le sujet à l’ordre du jour du prochain sommet de l’Union africaine.

L’extradition d’Hissène HABRE en Belgique, qui est soutenue par le gouvernement tchadien, constituerait un acte décisif dans la lutte contre l’impunité des auteurs de violations massives des droits de l’Homme.

Monsieur HABRE est accusé d’atrocités commises à grande échelle. En effet, une Commission d’enquête du Ministère tchadien de la justice a reconnu que le régime de Monsieur HABRE était responsable de la mort de quelques 40.000 tchadiens et qu’il avait pratiqué la torture de façon systématique. Monsieur HABRE a persécuté, par périodes, différents groupes ethniques, notamment les Sara (1983-1986), les Arabes, les Hadjeraï (1987), et les Zaghawas (1989-90), assassinant et arrêtant en masse les membres de ces groupes. Les archives de la police politique de Monsieur HABRE, la Direction de la Documentation et de la Sécurité (DDS), ont permis de révéler un décompte détaillé des victimes de la répression de Monsieur HABRE. Ces documents font ainsi état d’un total de 12.321 victimes, dont 1.208 personnes mortes en détention.

Certains se refusent à admettre qu’un ancien chef d’Etat africain réponde de ses crimes devant une instance européenne. Nous aurions bien évidemment souhaité que Monsieur HABRE puisse être jugé en Afrique. Mais le fait est que le Sénégal a refusé de poursuivre Hiss è ne HABRE lorsqu’il en a eu l’opportunité en 2000, que le Tchad n’a jamais sollicité l’extradition de l’ex-président Tchadien (et ne pourrait, en tout état de cause, lui garantir un procès équitable), et qu’aucun autre pays n’a formulé de demande d’extradition à son encontre. Par ailleurs, la création d’un Tribunal africain pour juger des crimes présumés commis par Monsieur HABRE serait trop éloignée, trop aléatoire et trop coûteuse.

A moins qu’un pays africain, doté d’un système judiciaire indépendant compétent pour connaître de ces faits, et respectant les normes internationales en matière de procès équitable, et qui mettrait au point un arrangement permettant le transfert intégral des résultats de l’instruction menée en Belgique pendant quatre ans demande rapidement l’extradition d’Hissène HABRE,  l’extradition de Monsieur HABRE vers la Belgique reste l’option la plus concrète, la plus réaliste et la plus opportune pour s’assurer qu’il répondra des charges retenues contre lui, et ce avec toutes les garanties d’un procès équitable.

Les victimes d’Hissène HABRE ont déjà attendu 15 années pour trouver une juridiction qui soit prête à les entendre, et beaucoup de survivants sont déjà décédés.

Par conséquent, nous appelons l’Union Africaine à choisir la justice au lieu de l’impunité, et à préconiser l’extradition d’Hissène HABRE en Belgique.