21/02/09 (B487) Le Journal de la Flibuste (6 articles en Français et en Anglais)

______________________________ 6 – AFP

La France et le Yémen veulent renforcer la lutte anti-piraterie

La France et le Yémen ont affirmé samedi leur volonté de renforcer leur coopération dans la lutte contre la piraterie en mer, qui pourrait se traduire par la création d’un port artificiel dans les îlots yéménites de Perim, selon une source diplomatique française.

« Nous avons eu une discussion très vive, très sincère, très fraternelle », a déclaré le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner, à l’issue d’un entretien à Sanaa avec le président yéménite Ali Abdallah Saleh.

Lors d’une conférence de presse, il a indiqué avoir parlé avec ses interlocuteurs d’accroître les escales au Yémen de navires participant à la lutte anti-piraterie et d’une aide à la formation des gardes-côtes.

« Il faut étudier le renforcement de la coopération régionale pour éviter tout problème sécuritaire », a dit de son côté le ministre yéménite des Affaires étrangères Abou Bakr Abdallah al-Kourbi, en évoquant de simples pêcheurs pris pour cibles par des navires étrangers participant au contrôle.

A cet égard, le Yémen voudrait abriter un centre de coordination opérationnel parce qu' »il faut aider les pêcheurs à gagner leur pain », a-t-il fait valoir.

Jusqu’à présent, le Yémen n’a dans le dispositif anti-piraterie qu’un petit centre de contrôle technique, comme d’autres pays.

La coordination opérationnelle des navires est assurée en Grande-Bretagne.

Selon Paris, le Yémen accepterait aussi, au cas par cas et quand il n’est pas en mesure de les assurer, d’éventuelles poursuites dans les eaux territoriales yéménites de bateaux suspects par des navires de guerre étrangers.

C’est un « progrès par rapport à il y a quelques mois », estime-t-on de source diplomatique française.

D’après un diplomate français, la France, avec le Yémen et Djibouti, préparent une lettre d’intention sur « un accord de principe acquis » pour créer un port artificiel dans les îles yéménites de Perim, situées entre le Yémen et Djibouti, dans un endroit stratégique.

« Ce mouillage facilitera les missions » des navires participant à la lutte anti-pirates, a-t-il ajouté.

Lors de sa visite, M. Kouchner, attendu dimanche à Djibouti pour des rencontres avec les présidents djiboutien et somalien, a évoqué une venue en juin du président yéménite et, en retour, une visite au Yémen de son homologue français Nicolas Sarkozy, plus tard dans l’année.

______________________________ 5 – Romandie News avec AFP

Piraterie: couverture UE pour les bateaux allemands naviguant pour l’Otan

L’Allemagne soutiendra la prochaine opération anti-piraterie de l’Otan en mars au large de la Somalie sous couverture juridique de l’Union européenne, a indiqué vendredi le ministre allemand de la Défense Franz Josef Jung.

Les deux bateaux allemands -une frégate et un pétrolier ravitailleur- naviguant avec cinq autres unités au sein du groupe naval permanent numéro un de l’Otan « vont être déployés dans ce cadre sous le mandat européen (de l’opération) Atalanta », a-t-il expliqué à la presse, en marge d’une réunion ministérielle de l’alliance à Cracovie (sud de la Pologne).

La couverture de l’UE permettra d’éviter d’avoir à demander au Bundestag une autorisation spéciale pour l’opération de l’Otan qui, selon M. Jung, « va commencer mi-mars dans la région » du golfe d’Aden où sévit la piraterie, avant que la flottille ne poursuive sa route pour être « fin juillet en Asie ».

L’Otan a annoncé jeudi qu’elle préparait une deuxième opération de lutte contre la piraterie somalienne sur le modèle de celle qu’elle avait organisée fin 2008, sa durée et le nombre de bateaux y participant restant à établir.

Selon un diplomate, les cinq autres unités du groupe naval concerné battent pavillons américain, canadien, espagnol, néerlandais et portugais.

La flottille, au titre de la diplomatie navale, pourrait ensuite se diriger vers l’Australie via l’Asie du sud-est, après « une probable escale à Karachi, au Pakistan », a-t-il précisé.

De la fin octobre à la mi-décembre 2008, des navires de l’autre groupe naval permanent de l’Otan avaient eu mission de protéger des convois d’aide alimentaire de l’ONU destinés à la Somalie.

Cette première opération anti-piraterie de l’alliance avait été relayée par l’opération Eunavfor Atalanta de l’Union européenne, qui doit durer un an.

Le Bundestag avait dûment autorisé la marine allemande à contribuer à la mission européenne, toute intervention militaire de l’Allemagne devant être validée par le Parlement.

Les problèmes juridiques posés aux Etats participant à ce genre d’opération par la capture éventuelle de pirates ne sont pas entièrement résolus, a expliqué un responsable de l’Otan. En revanche, l’UE a adopté une sorte de code de conduite sur ce sujet délicat.

En 2008, quelque 140 navires ont été attaqués au large de la Somalie, et le nombre des actes de piraterie dans la région a augmenté de près de 200% par rapport à 2007, selon le Bureau maritime mondial.

______________________________ 4 – XINHUA

L’OTAN annonce une deuxième mission contre la piraterie au large de la Somalie

Les ministres de la Défense de l’OTAN ont convenu de procéder à une autre opération maritime contre la piraterie au large des côtes somaliennes, a annoncé jeudi le secrétaire général de l’alliance Jaap de Hoop Scheffer.

« Vous pouvez vous attendre à voir une autre opération, ce que nous appelons +Standing NATO Maritime Group+ au large des côtes somaliennes dans les mois à venir, qui contribuera aux efforts internationaux » contre la piraterie, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse après la réunion des ministres de la Défense de l’alliance jeudi dans l’après-midi.

Il a affirmé toutefois que les détails de l’opération restent à déterminer et que le Standing NATO Maritime Group comprend six navires.

De Hoop Scheffer estime que la piraterie menacerait de plus belle au large de la Somalie à l’approche de la fin de la saison de mousson.

Il a indiqué par ailleurs que la msision de l’OTAN n’allait pas rivaliser avec les autres opérations dans cette région.

L’OTAN a mené sa première mission contre la piraterie au large de la Somalie entre octobre et décembre 2008

Quatre navires de l’OTAN ont été déployés en garantissant les livraisons de 30 000 tonnes d’aide humanitaire à la Somalie par le biais du Programme mondial alimentaire (PAM).

Les navires de l’OTAN ont également effectué des patrouilles de dissuasion dans la zone la plus susceptible d’être la cible d’actes criminels contre les navires marchands.

Actuellement, l’Union européenne mène une opération maritime massive de douze mois au large des côtes somaliennes, en parallèle avec les efforts anti-piraterie déployés par des pays comme la Russie, la Chine et l’Inde.

______________________________ 3 – JDD

L’Otan contre les pirates de Somalie

L’Otan étudie l’envoi au printemps de six bâtiments de guerre au large des côtes somaliennes pour participer à la lutte contre la piraterie, a annoncé jeudi l’Alliance atlantique.

Le secrétaire général de l’Otan, Jaap de Hoop Scheffer, a précisé que les détails de cette mission restaient à régler. « C’est un renforcement considérable de notre rôle contre la piraterie », a-t-il dit lors d’un point de presse à Cracovie, où sont réunis les ministres de la Défense de l’Alliance.

Les eaux du golfe d’Aden, qui relient l’Europe à l’Asie via le canal de Suez, sont infestées de pirates qui opèrent depuis la Somalie.

Plusieurs marines étrangères (Etats-Unis, Russie, Chine et pays de l’Union européenne) sont déjà présentes pour contrer leurs actions.

L’Otan avait mené à la fin de l’année dernière une précédente opération dans les eaux du golfe d’Aden.

______________________________ 2 – IRIN (ONU)

YÉMEN: Les pirates menacent les populations et leurs moyens de subsistance

Les pirates africains du Golfe d’Aden et de la mer d’Oman menacent la vie et les moyens de subsistance des pêcheurs yéménites, selon les autorités locales. La lutte menée par les forces navales internationales contre les pirates a en outre aggravé ces risques, ont indiqué les autorités, car les pirates utilisent les bateaux des pêcheurs yéménites pour camoufler leurs activités.

« La piraterie est devenue une menace pour les pêcheurs et leurs activités en mer, parce que les gardes-côtes [yéménites] n’assurent pas leur protection », a déploré Khaled Abdullah, secrétaire général de l’Association du littoral de l’Hadramaout.

A Mukalla, la plus grande commune de l’Hadramaout, quatre pêcheurs ont été tués et d’autres ont été blessés par des pirates, originaires de Somalie, pour la plupart, en 2008 ; plus de 10 bateaux ont été saisis, selon Khaled Abdullah.

Conséquence de ces menaces, les activités halieutiques ont diminué de 60 pour cent au Yémen, selon Salem Badawood, directeur de l’Association des pêcheurs de Mukalla. « Le prix du poisson a également augmenté sur les marchés, à cause de cela », a-t-il expliqué à IRIN.

Les pêcheurs ne peuvent plus partir au large, a en outre noté M. Badawood.

Les pêcheurs, des boucliers humains

Dans certains cas, les pirates se sont résolus à s’emparer des bateaux des pêcheurs yéménites pour mener leurs activités illicites et brouiller les pistes face aux forces navales internationales, a expliqué Ahmed Hayel, directeur du centre d’information du ministère de l’Intérieur.

Selon M. Hayel, un certain nombre de pêcheurs de la région ont été enlevés et utilisés comme boucliers humains ; plus d’une trentaine de cas de piraterie contre des pêcheurs ont déjà été recensés en 2009, a-t-il ajouté.

« Les bateaux yéménites portent des marques particulières : cela permet aux pirates de dissimuler leur identité », a-t-il indiqué.

La question de la piraterie a été abordée dernièrement lors d’une conférence régionale tenue à Sanaa, la capitale. Selon Ali Rasei, directeur du Corps des gardes-côtes du ministère de l’Intérieur, la piraterie fait peser des charges financières supplémentaires sur le Yémen, en plus du fardeau économique que représentent les migrants africains.

D’après Mutahar Rashad al-Masri, ministre de l’Intérieur, 42 actes de piraterie ont été perpétrés en 2008, qui ont abouti à l’enlèvement de 815 marins yéménites. Seuls 592 d’entre eux ont été libérés.

Menace pour l’île de Socotra

Socotra, la plus grande île du Yémen, située dans l’océan Indien, est également menacée par la piraterie, puisqu’elle dépend essentiellement du ravitaillement par voie maritime.

En janvier 2009, l’île s’est trouvée confrontée à une pénurie de diesel après que des pirates se furent emparés du navire de ravitaillement. Les coupures de courant ont duré deux semaines, compromettant la prestation des services de base, selon Fahd Saleem, journaliste local.

« Ce qui est dangereux, c’est que les actes de piraterie risquent de se multiplier dans la région qui sépare Socotra des autres régions [du sud] du Yémen. Or, les vivres et autres marchandises arrivent à Socotra par la mer », a-t-il expliqué à IRIN.

Selon M. Saleem, un navire appartenant à une société qui mène des projets de construction routière à Socotra a été saisi par des pirates et les projets auraient été interrompus si ceux-ci n’avaient pas restitué le bateau.

______________________________ 1 – L’Express avec AP

Piraterie: vers une nouvelle opération navale de l’OTAN, la marine russe remet dix Somaliens au Yémen

L’OTAN envisage de mener une nouvelle opération navale pour combattre les actes de piraterie au large de la Somalie, a annoncé jeudi un porte-parole de l’Alliance Atlantique.

James Appathurai a précisé, sur la base de discussions des ministres de la Défense de l’OTAN lors d’une conférence en Pologne, que l’on pouvait « s’attendre à voir une autre opération navale de (l’Alliance) au large des côtes de la Somalie au printemps prochain » dans le cadre des initiatives déployées pour lutter contre les actes de piraterie.

En décembre, l’OTAN a mis fin à une opération au cours de laquelle ses bâtiments ont escorté avec succès des cargos transportant 30.000 tonnes d’aide vers la Somalie, sans pour autant parvenir à prévenir une hausse du nombre des attaques de pirates.

Les quatre vaisseaux de l’Alliance atlantique ont été remplacés par un détachement naval organisé par l’Union européenne.

Le porte-parole de l’OTAN a fait cette annonce alors que dix pirates somaliens ont été appréhendés par la marine russe dans le Golfe d’Aden et remis mercredi au Yémen. Le chef des garde-côtes yéménites Ali Rasae a précisé jeudi que les pirates avaient été interpellés dimanche dans les eaux au large de la Somalie à bord de deux embarcations chargées d’armes.

Il n’a pas fourni plus de détails.

L’an dernier, les actes de piraterie se sont soldés par le détournement de plus de 40 bateaux au large des côtes somaliennes. Ils ont rapporté à leurs auteurs quelque 30 millions de dollars provenant de l’octroi de rançons, selon des estimations.

Des efforts sont déployés à l’échelle internationale pour lutter contre la piraterie. Plusieurs pays dont les Etats-Unis, l’Inde, la France, la Chine et la Russie ont envoyé des bateaux patrouiller dans le Golfe d’Aden.