09/07/06 (B358-A) Crise en Somalie : Nouveaux affrontements à Mogadiscio, au moins 12 morts (Le Nouvel Obs / Reuters / info lecteur)

MOGADISCIO (Reuters) – Des miliciens islamistes ont attaqué dimanche matin à Mogadiscio des combattants fidèles aux chefs de guerre qui avaient perdu début juin le contrôle de la capitale somalienne, faisant au moins douze morts et des dizaines de blessés selon des témoins et des miliciens.

Le bilan des victimes risque de s’alourdir rapidement, ces accrochages étant les plus violents dans la capitale depuis que les islamistes s’en sont emparés le 5 juin au détriment des chefs de guerre qu’appuyaient les Etats-Unis.

Des habitants de Mogadiscio épuisés par le conflit intérieur tentaient de trouver des abris tandis que les milices rivales s’affrontaient à l’arme lourde près du quartier dit du Kilomètre 4, poche de résistance des chefs de guerre aux islamistes.

« Je combats pour l’islam et je n’ai pas peur de mourir », a lancé à Reuters près des lieux de l’affrontement le combattant islamiste Ahmed Hashi, qui a été blessé à la tête.

Résolus à s’assurer un contrôle complet de la capitale, les islamistes s’en prennent à des combattants fidèles à Hussein Aïdid, ministre de l’intérieur du gouvernement intérimaire, et à un autre chef de guerre, Abdi Awale Qaybdiid.

« Ils nous ont attaqués ce matin et ont pris une de nos bases (…) dans l’ouest de Mogadiscio, nous la tenions depuis quinze ans », a déclaré Aïdid à Reuters de la ville provinciale de Baidoa, siège du gouvernement provisoire.

« Nos forces les combattent et continueront de se défendre. »

Des représentants des principaux hôpitaux de Mogadiscio ont dit que les victimes des combats arrivaient par camionnettes, scène rappelant les batailles du début de l’année qui avaient permis aux islamistes de reprendre le contrôle de la ville aux chefs de guerre.

« Toutes les cinq minutes, des véhicules arrivent avec des blessés. Nous avons 39 blessés pour le moment, deux d’entre eux ont déjà succombé », a déclaré un administrateur d’hôpital. Des miliciens ont confirmé dix autres morts.

Les combats de dimanche rompent la trêve relative que connaissait la Somalie, pays privé de gouvernement central depuis quinze ans.