03/03/11 (B593) Yémen Express (1/2) – le président prêt à former un gouvernement d’union – pas de gouvernement d’union – plusieurs partis d’opposition se joignent aux contestataires – Le président du Yémen dénonce un « complot » contre l’unité du pays – d’importantes tribus se joignent aux manifestants – des chefs tribaux se joignent à la contestation – quatre morts dans des manifestations à Aden depuis vendredi – Un mort et 30 blessés au Yémen – 2 nouveaux morts dans la dispersion de manifestations à Aden (9 articles)

____________________ 9 – TF1

Yémen : le président prêt à former un gouvernement d’union

Le président Ali Abdallah Saleh est prêt à former dans un délai de quelques heures seulement un gouvernement d’union avec l’opposition au Yémen si cette dernière lui soumet des noms pour les postes ministériels, a-t-on appris lundi de source gouvernementale.

Cette proposition a été rejetée par l’opposition.

« L’opposition a décidé de rester fidèle à l’exigence du peuple concernant la chute du régime et nous ne reviendrons pas sur ce point », a déclaré un porte-parole de la coalition d’opposition, Mohamed al Sabri.


____________________ 8 – Le Figaro avec Reuters

Yémen: pas de gouvernement d’union

Le président Ali Abdallah Saleh est prêt à former dans un délai de quelques heures un gouvernement d’union avec l’opposition au Yémen, indique une source gouvernementale.

La présidence attendrait néanmois que l’opposition lui soumette des noms pour les postes ministériels, poursuit la même source.

L’opposition a rejeté cette offre et dit rester aux cotés de la population qui manifeste pour la chute pure et simple du régime.

______________________ 7 – Nouvel Obs avec AP

Yémen: plusieurs partis d’opposition se joignent aux contestataires

Plusieurs partis d’opposition ont annoncé dimanche qu’ils se joignaient aux protestataires dans leur volonté d’obtenir le départ du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans.

Cette annonce marque un nouveau revers pour le chef d’Etat, allié clé des Etats-Unis dans la lutte contre le réseau terroriste Al-Qaïda. Samedi, deux chefs de sa propre tribu l’ont abandonné, et des centaines de milliers de personnes ont demandé son départ à l’occasion des plus importantes manifestations organisées dans le pays depuis le début de la contestation.

Au cours des dernières semaines, le Yémen a été le théâtre de rassemblements quotidiens, inspirés des soulèvements en Tunisie et en Egypte.

Les grands partis d’opposition, attentistes, avaient été réticents à se joindre au mouvement. Dimanche, ils ont annoncé qu’ils allaient tenir mardi des rassemblements en signe de solidarité avec les protestataires. « Nous demandons à tous les citoyens » de descendre dans la rue « mardi et de condamner le régime pour ses crimes », a déclaré une organisation de sept formations d’opposition, dont des factions nationaliste, socialiste et islamiste modérée.

« S’ils se joignent aux gens dans la rue, ils décideront rapidement du sort du régime », a commenté l’analyste yéménite Abdel Bari Taher.

Dimanche, des manifestations anti-gouvernementales se déroulaient dans plusieurs villes, dont Sanaa, la capitale, Taez et Aden. A Malla, dans l’est du pays, 18 protestataires ont été blessés dans des heurts avec les forces de l’ordre, selon des responsables des services de sécurité. Ils ont indiqué sous couvert d’anonymat que des unités militaires, appuyées par des chars, avaient été dépêchées à Aden pour aider les forces de sécurité dans leurs interventions.

_____________________________ 6 – Le Monde

Le président du Yémen dénonce un « complot » contre l’unité du pays

Confronté à une contestation grandissante dans la rue, le président yéménite Ali Abdallah Saleh, a évoqué un « complot » contre l’unité de son pays et juré de défendre le « régime républicain » dans un discours devant les commandants de l’armée et des forces de sécurité, rapportent dimanche 27 février les médias de Sanaa.

« Notre nation passe depuis quatre ans par des difficultés énormes (…) et nous essayons d’y faire face par des moyens démocratiques et par le dialogue avec tous les leaders politiques, mais en vain », a déclaré le président samedi 26 février dans la soirée devant les chefs des forces armées et des unités de sécurité. « Il y a un complot contre l’unité et l’intégrité territoriale de la république yéménite et nous, au sein des forces armées, nous avons prêté serment de préserver le régime républicain, l’unité et l’intégrité territoriale du Yémen jusqu’à la dernière goutte de notre sang », a-t-il ajouté.

DÉFECTIONS

La contestation, lancée le 27 janvier, souvent réprimée dans le sang, vient s’ajouter aux difficultés du Yémen, pays pauvre et tribal de la péninsule arabique.

Le pouvoir du président Saleh est ouvertement contesté par Al-Qaida, bien implanté dans le sud-est du pays, les séparatistes qui veulent rétablir un Etat indépendant dans le Sud et une rébellion de zaïdites (chiites) dans le Nord. En outre, l’opposition parlementaire a fini par se rallier au mouvement de protestation, de même que les chefs de puissantes tribus. Au sein même de son parti, le Congrès populaire général, les défections se font de plus en plus nombreuses à mesure que se développe la contestation.

Dans son discours devant les chefs militaires et policiers, le président Saleh a accusé l’opposition de ne pas prendre au sérieux son offre de dialogue, les sudistes de vouloir « diviser le Yémen » et les rebelles nordistes de chercher à rétablir l’imamat, le système royal aboli en 1962. Le chef de l’Etat a réuni ses chefs militaires et sécuritaires au lendemain d’une journée sanglante à Aden, qui a vu l’armée pourchasser les contestataires de nuit dans les rues de la ville, faisant au moins quatre tués, selon des sources médicales.

Ce bilan a été contesté par le ministère de la Défense à Sanaa, qui a évoqué trois morts, dont un soldat, et nié que les forces de l’ordre aient tiré sur les manifestants. Le ministère a attribué les violences à des « séparatistes ».

__________________________ 5 – RFI

Au Yémen, d’importantes tribus se joignent aux manifestants

Ce samedi matin 26 février 2011, devant un vaste rassemblement près de Sanaa, les chefs de deux des plus importantes tribus du Yémen, les Hached et les Baqil, ont décidé de se rallier au mouvement de contestation qui vise depuis des semaines le président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans. Dans la nuit du vendredi à samedi, Aden, dans le sud du Yémen, a vécu une nuit d’émeutes. Il y a eu au moins 4 morts et 40 blessés d’après les services médicaux sur place. Les manifestants mettent en cause des éléments de la garde républicaine. Ce que démentent les forces de l’ordre. La veille, le président Saleh avait publiquement donné des instructions pour protéger les rassemblements pacifiques.

Avec notre correspondante à Sanaa, Charlotte Velut

La rue yéménite n’espérait pas de meilleur soutien. L’entrée des tribus Baqil et Hashed dans le camp des manifestants est une aubaine. Ces deux ethnies représentent près de 50% de la population du Yémen. Avec cet appui, le mouvement de contestation gagne en crédibilité. Dans le pays, ce ralliement demeure toutefois qu’une demi-surprise.

Depuis plusieurs jours, des chefs tribaux venus des quatre coins du Yémen, rejoignent en masse, le campement antigouvernement installé devant l’université de Sanaa.

De plus, une partie du clan Hashed est connue pour ses prises de position contre le régime. Son leader, le cheikh Hamid ben Abdullah Al-Ahmar est le dirigeant d’Islah, le principal parti d’opposition du pays.

Cette nouvelle isole un peu plus le président yéménite. La semaine dernière, huit parlementaires avaient décidé de quitter le parti du chef de l’Etat. Aujourd’hui le désaveu vient de sa propre famille. Ali Abdullah Saleh étant lui même issu du clan Hashed.

Dans les rues de Sanaa ce samedi, l’information était dans toutes les bouches, même les plus sceptiques commencent à douter de la capacité de Saleh à rester en place. « A partir d’aujourd’hui, ses jours sont comptés », confiait un chauffeur de taxi de la capitale.

______________ 4 – Nouvel Obs avec AP

Yémen: des chefs tribaux se joignent à la contestation

De puissants chefs tribaux ont rejoint les forces de l’opposition réclamant le départ du président yéménite Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans.

Cette défection est un coup dur pour le chef d’Etat, particulièrement parce que deux chefs qui l’abandonnent sont issus de sa propre tribu, les Hachid, la deuxième confédération tribale du Yémen.

Les deux dirigeants ont déclaré samedi dans un communiqué qu’ils soutenaient avec d’autres chefs tribaux les manifestations qui ont commencé il y a deux semaines et condamnaient la répression menée par les autorités. Hussein al-Ahmar et Mohammad Abdel Illah al-Qadi ont également précisé qu’ils avaient quitté le parti au pouvoir

___________ 3 – Le Parisien avec AFP

Yémen: quatre morts dans des manifestations à Aden depuis vendredi

Quatre personnes ont été tuées et 40 autres blessées par les tirs de la police lors de la dispersion de manifestations demandant la chute du régime vendredi après-midi et dans la nuit à Aden, grande ville du sud du Yémen, a-t-on appris samedi de sources médicales.

Un jeune manifestant de 17 ans, Mohammed Ahmed Saleh, touché vendredi après-midi par des tirs de la police est mort à l’hôpital et 30 personnes ont été blessées, selon des sources médicales.

Une source hospitalière a aussi confirmé dans la nuit les déclarations de témoins sur la mort d’un autre manifestant, qui n’a pas été identifié, lors de la dispersion d’une manifestation.

Le corps d’un autre mort, Haïl Walid, 21 ans, a été transporté à l’hôpital Naqib, et une dizaine de blessés y ont été admis, selon un responsable de l’établissement.

Enfin, une source médicale du même établissement a indiqué qu’un responsable de la compagnie d’électricité d’Aden, Salem Bachatj, avait été mortellement touché par la balle d’un tireur d’élite alors qu’il se trouvait devant sa maison.

Les victimes ont été touchées lors de la dispersion d’une manifestation tardive dans le quartier de Maalla, selon des témoins.

« Notre quartier a vécu de véritables scènes de guerre menées par des éléments de la garde républicaine (corps d’élite de l’armée yéménite) qui ont pris pour cible des jeunes innocents voulant manifester pacifiquement », a déclaré un habitant sous le couvert de l’anonymat.

Ces décès portent à 16 le nombre de morts à Aden depuis le début de la contestation le 27 janvier contre le régime du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans.

Deux autres personnes ont été tuées à Sanaa et une troisième à Taez, ville située au sud de la capitale.

___________ 2 – Romandie News avec AFP

Yémen: 2 nouveaux morts dans la dispersion de manifestations à Aden

Deux nouvelles personnes ont été tuées lors de la dispersion de manifestations à Aden, dans le sud du Yémen, vendredi soir, portant à trois morts le bilan des émeutes nocturnes dans cette ville, selon une source hospitalière.

Jusque tard dans la nuit, de violents affrontements ont opposé dans la principale ville du sud des milliers de manifestants réclamant la chute du régime aux forces de l’ordre qui ont tiré à balles réelles pour les disperser, selon le correspondant de l’AFP.

Trois personnes ont été tuées et 40 blessées, selon des source hospitalières. Un précédent bilan en début de soirée faisait état d’un mort et trente blessés.

Selon des témoins, les forces de sécurité ont notamment ouvert le feu sur un sit-in de protestataires rassemblés devant un hotel de la rue principale du quartier de Maalla pour réclamer le départ du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans.

Ce nouveau bilan porte à quinze le nombre de tués dans la seule ville d’Aden depuis le début des manifestations contre le régime le 16 février.

___________ 1 – Radio Canada avec AFP et Presse canadienne

Un mort et 30 blessés au Yémen

Des manifestants à Sanaa, capitale du Yémen, réclament la démission du président Saleh (25 février 2011)

Des affrontements avec la police ont fait un mort et 30 blessés vendredi, dans le sud du Yémen, au cours de manifestations contre le président Ali Abdallah Saleh.

Des dizaines de milliers de Yéménites ont marché dans les rues de Sanaa, Aden, Taez et Moukalla pour réclamer le « début de la fin » pour le régime en place, au pouvoir depuis 32 ans.

Le peuple veut la chute du régime! Mort et honte aux traîtres!

— Phrases scandées par les manifestants

À Sanaa, les forces de l’ordre ont tiré sur la foule pour tenter de disperser les protestataires. La police a aussi bloqué une place avoisinant le siège de la sécurité et plusieurs consulats.

Selon des témoins, des centaines de manifestants ont tenté de prendre d’assaut le poste de police du quartier de Crater, alors que des protestataires coupaient la circulation à l’aide de pneus enflammés dans d’autres quartiers.

Certains imams ont encouragé le mouvement de contestation. « C’est le devoir religieux et citoyen de tous les Yéménites de renverser ce régime », a par exemple dit l’imam Abdullah Fatir dans son sermon, accusant le président d’être « un démon » ayant ramené le Yémen « à l’âge de pierre ».

Dans la ville portuaire d’Aden, les troupes yéménites avaient installé des tanks et des véhicules blindés sur les routes menant à la ville dans une vaine tentative d’empêcher les manifestations.

Depuis le début de la révolte, fin janvier, 16 personnes sont mortes au pays.