21/07/06 (B360) Djibouti – Tyrannie et démocratie participative. L’une est aux antipodes de l’autre, donc impossibles à concilier !.(Libertyman)

Cette Démocratie Participative est considérée à juste titre comme une avancée significative sur le chemin d’une concertation plus riche entre citoyens et élus. Cependant, ses faiblesses de fond, ajoutées à une difficulté indéniable de mise en œuvre, doivent nous convaincre que la désirer est une chose, mais la mettre en place et en retirer tous les fruits attendus en est une autre… ; a fortiori lorsque l’on se heurte à la dictature du bâton comme c’est le cas à Djibouti.

La république est censée fonctionner sur le principe de la démocratie représentative et non point sur la tyrannie autoproclamée de la pensée unique. Quand bien même ne serait-elle pas parfaite, dans une démocratie occidentale on se déplace pour dignement voter en temps voulu pour l’élu ou le projet de son choix, et chacun/chacune s’en retourne chez soi avec le sens du devoir accompli. En ayant « délégué » l’entière responsabilité de la gestion du pouvoir local ou national au futur élu, ce dernier devient le seul responsable du bon déroulement des projets collectifs.

En « démocratie participative », par contre, le (la) citoyen/citoyenne « lambda » ne se contente plus de déposer un bulletin de vote dans une urne : il veut participer plus étroitement à la vie civile, en décidant en commun, par exemple, des investissements à réaliser par sa municipalité ou par l’Etat. Toutes les enquêtes – effectuées par les experts dans le monde occidental mais aussi dans certains pays africains – le confirment, cette demande est récurrente de la part des citoyens/citoyennes qui veulent avoir leur « mot à dire ».

La « démocratie participative » à Djibouti sous un tel régime politique est une utopie mensongère de plus.

Dans le cadre de la mise en oeuvre de la réforme des Nations Unies, les agences ont réalisé une analyse de la situation nationale, ciblée sur la lutte contre la pauvreté et les secteurs prioritaires pour le pays, compte tenu du mandat des agences des Nations Unies. Il rejoint donc les supposés exercices en cours au niveau national, et les appuiera par l’introduction d’une approche qualitative de la pauvreté et l’approfondissement de l’analyse dans des secteurs clés.

Ces missions se déclinent suivant 6 grands axes.

1 – L’obligation de rendre compte.

Les administrations publiques doivent être en mesure – surtout capables et désireuses – de montrer par leurs résultats ce en quoi leur action et leurs décisions sont conformes à des objectifs précis et convenus avec les instances compétentes de l’ONU.

2 – La Transparence.

L’action, les décisions et la prise de décision des administrations publiques devront être, dans une certaine mesure, ouvertes à l’examen des autres secteurs de l’administration, du Parlement, de la société civile et d’institutions et d’autorités extérieures.

3 – L’efficience et l’Efficacité.

Les administrations publiques sont censées s’attacher à une production de qualité, notamment dans les services rendus aux citoyens, et veillent à ce que leurs prestations répondent à l’intention des responsables de l’action publique.

4 – La Réceptivité.

Les autorités publiques doivent se donner les moyens et la flexibilité voulus pour répondre rapidement à l’évolution de la société. Pour ce faire il doit donc être tenu compte des réelles attentes de la société civile lorsqu’elles définissent l’intérêt général et elles sont prêtes à faire l’examen – critique et objectif – du rôle de l’Etat.

5 – La Prospective.

Les autorités publiques doivent être en mesure d’anticiper les problèmes qui se poseront à partir des données disponibles et des tendances observées, ainsi que d’élaborer des politiques qui tiennent compte de l’évolution des coûts et des changements prévisibles (démographiques, économiques, environnementaux, par exemple).

6 – La Primauté du Droit.

Les autorités publiques doivent faire appliquer les lois, la réglementation et les codes en toute égalité et en toute transparence.

Conclusion :

C’est un véritable « voyage dans le mensonge utopique » que propose la ministre djiboutienne déléguée à la Coopération Internationale, Mme Hawa Ahmed Youssouf en matière de « démocratie participative ».

L’histoire récente nous confirme – une fois de plus – que le paraître sans être et l’illusion sont mères de la tyrannie djiboutienne actuelle imposée par Ismaïl Omar Guelleh et servie sur un plateau par ses « serviteurs et servantes » à ses ordres….