11/10/06 (B364) LDDH : inquiétudes dans les Universités dont la rentrée est encore retardée et dont l’accès est refusé aux familles pauvres.
Le Président |
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Tell all the Truth
but tell it slant
Success in Circuit lies
Too bright for our infirm Delight
The Truth’s superb surprise
As Lightning to the Children eased
With explanation kind
The Truth must dazzle gradually
Or every man be blind.
Emily Dickinson.
Retards
pour la rentrée universitaire 2006-2007.
Les
cours seront-ils bâclés pour permettre la réalisation
des examens blancs prévus avant les vacances de Noël ?
Tout laisse
à croire que la rentrée universitaire 2006 est mal partie, d’autant
plus que malgré les aides de la Coopération Française,
Américaine, et autres Institutions Internationales, tous ces supports
financiers n’arrivent pas, apparemment, à satisfaire des responsables
politiques en particulier les spécialistes quémandeurs.
C’est
à se demander quand dans le temps la marche, contre la corruption et
les détournements des Deniers Publics et des Biens Sociaux, sera-t-elle
un combat de tous les jours, pour nous tous ?
Topo d’une
vue d’ensemble de l’Université.
L’Université
de Djibouti comprend actuellement trois Facultés :
– Faculté
des lettres, langues et sciences humaines ;– Faculté
de droit, économie, gestion et filières technologies tertiaires
;– Facultés
des sciences et filières technologies industrielles.
C’est
par un simple Décret (et non par une Loi conformément à
l’article 57 de la Constitution), que l’Université de Djibouti a été
créée tout en succédant au Pôle Universitaire,
qui fonctionnait depuis cinq ans et qui aurait « mis en place les premiers
éléments d’un enseignement supérieur » gratuit
permettant, ainsi, aux plus démunis de poursuivre leurs Etudes Supérieures,
malgré l’inflation galopante pour les denrées de premières
nécessités, comme le pétrole lampant et d’autres marchandises
alimentaires. Cette gratuité vient d’être éliminée
par un simple Décret présidentiel, du 23 août 06, juste
quelques mois après la création de l’Université de Djibouti,
avec un nouveau Recteur, renforcée d’une nouvelle division plus adéquate
semble-t-il.
Aujourd’hui
et certainement avec la mauvaise gestion de certains hauts responsables du
Port, on a l’impression de revenir à la vente de fagots de bois pour
pouvoir cuisiner, car encore (depuis quelques jours) le prix du carburant
lampant a augmenté et pour les familles aisées les bombonnes
de butagaz font défaut depuis plusieurs semaines (paraît-il à
cause du manque de transparence dans des appels d’offres).
C’est
donc, dans ce contexte de crises sociales à tous les niveaux, dans
un contexte où le chômage frise plus de 80% des jeunes de moins
de trente cinq ans, c’est dans ce contexte alarmant que la lutte contre la
Pauvreté en République de Djibouti reste si souvent et seulement
prononcée dans des réunions ou colloques financés, parrainés
par des Fonds extrabudgétaires, cette lutte contre la Pauvreté
est régulièrement médiatisée avec en première
ligne les Autorités Djiboutiennes ;
C’est
dans ce contexte imposé, que la grande majorité des programmes
d’assistances, par des fonds financiers importants, restent jusqu’à
présent sans aucune transparence dans la distribution effective de
ces « mannes internationales » ;
C’est
dans ces différents contextes d’obscurités sociales :
– Que
par un simple Décret présidentielle (du Cabinet de la Présidence),
sans distinction pour tous les étudiants(es) (riches ou pauvres de
la capitale) des frais non planifiés et rapidement exécutoires
sont exigés pour entamer et continuer ses études universitaires
;
– Que
depuis pratiquement un mois, la rentrée universitaire et encore bloquée
et les Forces de Police continuent d’assiéger les deux ailes de l’Université
de Djibouti ;
– Que
la rentrée universitaire a été officieusement reportée
d’abord au 7 octobre 2006 puis au 14 octobre, peut-être . pour le 7
janvier 2007, date anniversaire de la parution du Décret créant
l’Université de Djibouti.
Témoignage
Le message, ci-après publié, d’une jeune étudiante
est significatif.
Afin d’éviter
la répression contre cette jeune étudiante certains détails
ne seront pas donnés. Il était de notre devoir de censurer quelques
termes estimés un peu trop violents, vu son état de stress.
Message d’une jeune universitaire qui galope encore pour trouver de l’argent.
Je
m’appelle . étudiante en 3ème année de la Faculté
de .. à l’université de Djibouti.
De
famille très pauvre, ma mère, avec une pension retraite de vingt
deux mille francs Djibouti par mois, juste à peine de quoi payer le
loyer et la nourriture pour neuf (9) enfants, est obligée en plus des
travaux ménagers de se retrouver tous les jours devant le lycée
de Bal Bala pour vendre sous une chaleur torride des petits amuse-gueules
aux lycéens pendant les récréations.
Nous
sommes déjà deux à l’université et les autres
sont au lycée, au collège et au primaire. Les charges sont lourdes
pour notre pauvre maman, avec les livres scolaires à payer, avec le
prix du bus pour deux (je me rappelle que l’année dernière,
ma sour et moi-même étions parfois obligées de rester
assises le ventre creux sous les escaliers de l’Université – le Pôle
pour l’année dernière – lorsque nous n’avions pas d’argent pour
retourner par bus le midi à la maison et revenir l’après-midi
pour suivre les cours).
C’est
face à ces contraintes de la pauvreté extrême dont souffre
ma famille, que brusquement et sans aucun avertissement préalable,
un décret signé par le Directeur de Cabinet de la présidence
de la République fut lancé. Le Chef de l’Exécutif sachant
l’impopularité de ce Décret n’a pas osé le signer et
a donc chargé son Directeur, car il veut conserver son titre de bienfaiteur,
mais maintenant on commence à le connaître comme un « missleader
» ou plus exactement « un leader raté à cause des
mensonges ».
Dés
début septembre ma sour et moi-même avons décidé
de trouver du travail à mi-temps si possible en donnant des cours en
particulier aux enfants de Bal Bala où d’Ambouli, dont les parents
seraient disposés à payer un prix modique, qui permettrait à
ma sour et moi de payer nos frais d’études. J’avais trouvé un
certain nombre d’enfants mais malheureusement les pannes anarchiques de l’EDD
et surtout les rafles intempestives de la Police ont paralysé notre
volonté de gagner de l’argent pour pouvoir poursuivre nos études.
Un
responsable de notre administration m’a suggérée de faire les
trottoirs.
Quelles
humiliations avec cette insulte inadmissible pour une fille vierge qui n’aspire
qu’à réussir ses études.
Quant
à la solidarité tribale elle fonctionne qu’avec ceux qui se
prostituent physiquement et politiquement.
Je
ne sais plus quoi faire et je n’ai pas le courage de servir de bombe humaine,
encore moins m’immoler.
Souhaits
de la LDDH.
Après
avoir effectué discrètement des recherches sur les causes profondes
de ces mesures prises apparemment à la hâte avec des promesses
de projets de Campus, certainement pas gratuits, qui certes permettront aux
plus riches d’être indépendants de leurs parents, il est primordial
de décrire, d’abord, certains des malaises qui bloquent la compréhension,
puis ensuite d’émettre quelques souhaits qui pourront peut-être
soulager les plus démunis.
a)
Défaillances propres aux fonctionnements.
La
Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) pose un certain nombre de questions
qui permettront de connaître certaines défaillances inhérentes
à la machine administrative de l’Université.
- Peut-on savoir le
nombre de Professeurs professionnels capables d’enseigner dans n’importe
quelle autre université ? - Est-ce que la Bibliothèque
est en passe d’assurer une certaine autonomie d’utilisation des livres
afin de combler le déficit de livres accessibles financièrement
parlant aux étudiants(es) ? - Comme vous pouvez
le constater les étudiants(es) de l’université de Djibouti
à Djibouti sont sans bourses pour les plus pauvres, et le montant
exigé pour les Djiboutiens (certains parents riches des régions
de l’Intérieur sont exonérés de ces frais universitaires.Pour les pauvres on comprendrait à condition que se soit une mesure
générale), s’élèvent à 20.000 FD x
2 x 2000 = 80.000.000 FD (quatre vingt millions de Francs Djibouti) soit
environ 10% des 800.000.000 FD (huit cent millions de Francs Djibouti)Ce montant des dépenses de l’université n’est pas à
notre connaissance budgétisé par loi. Quant aux dons et
legs, sont-ils bien conservés loin de l’opinion publique et des
mass média : probablement ?
b) Souhaits.
La
Ligue Djiboutienne des Droits humains (LDDH) est très préoccupée
par les récents dérapages consécutifs suite à
des mesures provocatrices sur le plan social en général ;
- La Ligue Djiboutienne
des Droits Humains (LDDH) dénonce toutes les mises en application
des Décrets anticonstitutionnels qui continuent encore d’être
pris à la hâte, sans aucune plainte des membres de l’Assemblée
Nationale de la République de Djibouti auprès du Conseil
Constitutionnel et/ou de la Cour Suprême du Tribunal de Djibouti,
en conformité au respect des dispositions de la Constitution dans
son ensemble, en particulier en son article 57 La LDDH considère
que le Décret du 23 août 2006 est non seulement discriminatoire
et anticonstitutionnel, mais en violation aux Conventions Internationales
relatives aux Droits Economiques et Sociaux. Sur le plan pratique, et
dans l’esprit des dispositions de l’Arrêté présidentielle,
pris par le Directeur de Cabinet, du 20 août 2006 (ci-joint en annexe)
fixant le montant des contributions des établissements publics
à la bourse d’excellence :
- la LDDH encourage
le Recteur de l’université de Djibouti en parfait accord avec le
Ministre de l’Education de lancer et de saisir le Chef du Gouvernement
pour inciter la Société privée chargée des
recouvrements issus des Hydrocarbures (ancien Etablissement Public des
hydrocarbures – EPH- actuellement société privatisée
au nom de certains fonctionnaires – privatisation originale dans son genre
– mais dont la mainmise est normalement assurée) de prendre en
charge les 80 000 000FD en guise des contributions prioritaires aux étudiants
de l’Université de Djibouti.
M.
NOEL ABDI Jean-Paul