08/12/06 (B372) Deux décisions ont été prises aux Nations Unies : l’envoi d’une force internationale en Somalie et la fin de l’embargo. Cette décision ne semble pas plaire aux Tribunaux islamiques, alors qu’elle satisfait les revendications du GNT (et de l’Ethiopie).

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Note de l’ARDHD
A la suite d’une difficulté informatique
résolue maintenant, nous n’avions pas été en mesure d’ajouter
des informations pendant une journée.

Les Nations Unies ont décidé finalement d’envoyer une force
multinationale de paix en Somalie et de lever l’exception d’embargo sur les
armes. Ces deux points ont le soutien du GNT, comme l’avait confirmé
le Ministre des A.E. du GNT lors de la conférence qu’il avait donné
à Paris.

En revanche,
il semble que les tribunaux islamiques n’accueillent pas l’information avec
autant de satisfaction. Bien au contraire.

On nous
a signalé, qu’en signe de protestation, ils auraient pu avoir lancé
mercredi dernier une attaque contre la capitale du Puntland et que leur offensive
se serait soldée par un échec, un repli rapide et la perte de
matériel de Guerre (L’embargo ne semblait pas être un obstacle
à l’armement des forces des tribunaux islamiques)

Les Tribunaux
islamiques réagissent vigoureusement à ces décisions
(ci-dessous AFP).

La question
qui se pose est de savoir maintenant ce que va faire l’Ethiopie, qui voit
d’un mauvais oeil, un développement islamique intégriste à
sa porte.

Le risque de conflit armé dans la Région
a encore gravi un échelon

Plusieurs
mouvements djiboutiens d’opposition nous ont fait part de leur satisfaction
quand à ces deux décisions prises par l’ONU, sachant aussi que
Guelleh s’est présenté à plusieurs reprises, comme un
soutien des Tribunaux islamiques, se rangeant du côté des Erythréens
qui ont fait le même choix.

____________________________________________ AFP

Force
de paix en Somalie: "une nouvelle crise" en vue, selon les islamistes

MOGADISCIO
(AFP) – jeudi 07 décembre 2006 – 16h30 – Le mouvement islamiste en
Somalie a prévenu jeudi que le déploiement d’une force de paix,
approuvé la veille par le Conseil de sécurité de l’ONU,
allait provoquer une "nouvelle crise" dans ce pays où des
missions internationales s’étaient terminées dans le sang il
y a une décennie.

De son
côté, le très fragile gouvernement somalien de transition
a appelé au "déploiement le plus rapidement possible"
de cette force.

Mercredi,
le Conseil de sécurité a autorisé la création
d’une force de paix en Somalie, pays en guerre civile depuis 1991, et introduit
une exception à l’embargo sur les armes, pour permettre d’armer cette
force.

L’embargo,
imposé à la Somalie depuis 1992 par l’ONU, est de fait violé
par au moins une dizaine de pays qui soutiennent soit les institutions somaliennes,
soit les islamistes, selon un rapport récent des Nations unies.

Sans
surprise jeudi, les islamistes ont de nouveau rejeté fermement l’idée
d’une force de paix étrangère.

"Nous
n’accepterons jamais le déploiement de troupes étrangères",
a déclaré à l’AFP à Mogadiscio le porte-parole
du mouvement islamiste, cheikh Abdurahim Muddey.

"La
décision d’amener des troupes étrangères en Somalie va
provoquer une nouvelle crise. Je vous dis que cette approbation de l’ONU va
énormément augmenter le nombre de victimes et le nombre de tombes
dans ce pays", a-t-il prévenu.

Les
radicaux islamistes ont dans le passé promis de mener une "guerre
sainte" contre les troupes étrangères sur le sol somalien.

"Tout
ce que l’ONU approuve est une agression contre nous et nous sommes prêts
à défendre notre religion et notre terre contre l’invasion de
l’ennemi", a complété le numéro 2 de la sécurité
au sein du mouvement islamiste, Cheikh Mukhtar Robow. "Nous disons aux
soldats de la paix que devant eux les attendent des grenades et de l’artillerie",
a-t-il mis en garde.

A
l’inverse, la résolution de l’ONU a été accueillie avec
satisfaction par le gouvernement somalien, qui réclame depuis des mois
une telle force.

"Cette
résolution est un outil qui doit être correctement utilisé
pour prévenir une expansion encore plus grande des actions terroristes
dans la Corne de l’Afrique et le continent africain", a déclaré
le Premier ministre Ali Mohamed Gedi à Nairobi.

L’Ethiopie,
qui soutient ouvertement le gouvernement somalien, a elle demandé à
ce que la résolution soit "mise en oeuvre sans délai".

La Somalie,
pays de la Corne de l’Afrique, est en guerre civile depuis le renversement
de Mohamed Siad Barre en 1991 et ne dispose pas depuis de gouvernement central
effectif. Le conflit a fait directement ou indirectement entre 300.000 et
500.000 morts.

Les institutions
de transition, mises en place en 2004, se montrent incapables de contrer la
montée en puissance, depuis 2006, des islamistes, qui contrôlent
une grande partie du centre et du sud du pays.

Dans
ce contexte, les risques de conflit régional sont grandissants, l’Ethiopie
se disant prête à intervenir militairement chez son voisin.

Dans
la résolution de l’ONU, il est d’ailleurs stipulé que les voisins
immédiats de la Somalie ne participeront pas à la force de paix.

La résolution
intervient près de quatre mois après que l’organisation régionale
d’Afrique de l’Est de l’Igad (Autorité intergouvernementale pour le
développement) eut décidé d’envoyer en Somalie une force
de paix d’environ 8.000 hommes.

Cette
force, appuyée par l’Union africaine (UA), aurait dû commencer
à être déployée fin septembre, mais elle est jusqu’à
présent restée lettre morte, notamment faute de financement.

La communauté
internationale reste traumatisée par ses précédentes
missions en Somalie, organisées de 1992 à 1995 pour venir en
aide aux victimes de la famine et rétablir la paix, et qui s’étaient
terminées dans la débâcle. Près de 140 Casques
bleus et 18 soldats américains avaient été tués.