28/12/06 (B375) Reuters : Pas d’accord sur la Somalie au Conseil de sécurité de l’Onu.

Par
Irwin Arieff

NATIONS
UNIES (Reuters) – Malgré un plaidoyer en ce sens du Guinéen
François Lonseny Fall, émissaire du secrétaire général
de l’Onu Kofi Annan en Somalie, le Conseil de sécurité s’est
séparé mardi sans parvenir à un accord sur un arrêt
immédiat des combats dans ce pays de la Corne de l’Afrique.

Le Qatar,
seul pays arabe siégeant au Conseil, a en effet insisté pour
les Quinze lancent aussi un appel à un retrait immédiat de toutes
les forces étrangères, dont celles de l’Ethiopie, de Somalie.

Les autres
Etats membres ont quant à eux soutenu un texte appelant au retrait
des seules forces « non autorisées », une formulation ne s’appliquant
pas, selon eux, aux troupes d’Addis-Abeba présentes sur le sol somalien
à la demande du gouvernement provisoire de ce pays.

Après
plus de trois heures de discussions, les diplomates ont indiqué que
faute d’unanimité sur la question, leurs efforts étaient suspendus
à mercredi après-midi.

Dans le
même temps, la Ligue arabe, l’Union africaine et l’Autorité intergouvernementale
pour le développement (Igad), qui avaient parrainé l’installation
en 2004 du fragile gouvernement provisoire somalien, devraient se consulter
mercredi à Addis-Abeba pour débattre de la situation, a annoncé
l’émissaire de Kofi Annan.

L’absence
de règlement politique grâce à une reprise des discussions
entre les islamistes somaliens et le gouvernement provisoire « serait
désastreuse pour le peuple de Somalie, qui souffre depuis longtemps,
et pourrait aussi avoir de graves conséquences pour la région
tout entière », avait plaidé le diplomate guinéen.

Il a fait
cette déclaration au Conseil de sécurité alors que l’Ethiopie
se disait « à mi-chemin » d’une victoire sur les islamistes.

NOUVEAUX
REFUGIES

Le représentant
de la Somalie à Addis-Abeba a déclaré que les forces
éthiopiennes se trouvaient à 70 km de Mogadiscio, bastion de
l’Union des Tribunaux islamiques (UTI), et qu’elles pourraient la prendre
d’ici 24 à 48 heures.

Fall a
fait état d’informations selon lesquelles les forces gouvernementales
progresseraient sur deux fronts en direction de la capitale. « Elles continuent
néanmoins de rencontrer dans plusieurs secteurs une forte résistance
des miliciens de l’Union des Tribunaux islamiques et de leurs alliés »,
a-t-il dit.

Il a ajouté
que les combats s’étendaient rapidement à des régions
jusqu’ici tenues par l’UTI et que le gouvernement provisoire prenait le contrôle
ou progressait vers de nombreuses villes en dehors de son bastion de Baïdoa.

Selon
Fall, de nombreux civils sont pris dans les combats qui, selon certaines informations,
ont fait de nombreux morts et blessés et ont contraint beaucoup d’habitants
à fuir leur domicile.

Sans pouvoir
donner de bilan détaillé, Fall a dit que le Comité international
de la Croix-Rouge avait recensé 760 blessés de guerre dans le
sud de la Somalie.

Le Kenya
accueille déjà 35.000 nouveaux réfugiés somaliens
et des jeunes gens fuyant Mogadiscio ont dit à des ONG que des enfants
étaient recrutés de force comme soldats.

Les combats
affectent aussi les dispositifs d’aide en faveur des deux millions de personnes
touchées par la guerre ou par des inondations dans le sud et le centre
de la Somalie, a noté Fall.

Tout
le personnel humanitaire de l’Onu et d’ONG internationales a été
évacué de la région, a-t-il dit.

Les
agences de l’Onu et les ONG vont tenter de reprendre leurs distributions d’aide
grâce à du personnel local, mais elles ne pourront le faire que
si elles peuvent accéder aux régions affectées et faire
leur travail dans la sécurité, a prévenu Fall.