12/01/07 (B377) REUTERS / Trois suspects manqués lors du raid américain en Somalie lundi.
Par C. Bryson Hull
NAIROBI (Reuters) – L’aviation américaine
a manqué ses principales cibles – trois membres présumés
d’Al Qaïda – mais a tué une dizaine de leurs alliés au
cours d’un raid opéré lundi dernier dans le sud de la Somalie,
a déclaré jeudi un responsable américain.
Un avion américain a attaqué
lundi un village du sud de la Somalie pour tenter de supprimer une cellule
d’Al Qaïda accusée d’être à l’origine d’attentats
contre les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie en 1998 et
contre un hôtel à capitaux israéliens de Mombasa (Kenya)
en 2002.
Le raid a causé la mort de huit à
dix "cibles terroristes", mais les Etats-Unis recherchent toujours
les trois principaux suspects, a dit le responsable à des journalistes
sous le sceau de l’anonymat.
Cette attaque, la première de l’armée
américaine en Somalie depuis 1994, visait le Comorien Fazul Abdullah
Mohammed, le Soudanais Abou Talha al Soudani et le Kenyan Saleh Ali Saleh
Nabhan, dont on soupçonnait la présence parmi des combattants
islamistes en fuite.
Le responsable américain, qui est installé
dans la région, a rejeté des allégations somaliennes
faisant état de dizaines de civils tués, assurant que tous les
morts faisaient partie d’un groupe d’une vingtaine d’activistes pris pour
cibles lundi.
"Tout ce que je puis dire (…) est qu’il
s’agissait d’une attaque ciblée contre des gens liés ou affiliés
à Al Qaïda, a-t-il dit. Les Ethiopiens, nous et tous les autres
cherchons à bannir les terroristes."
INTERROGATOIRES
L’Ethiopie, alliée de Washington qui
a effectué en fin d’année une offensive éclair pour évincer
les islamistes qui menaçaient le gouvernement intérimaire de
Somalie, a poursuivi des raids aériens mardi et mercredi contre des
miliciens en fuite.
Le Pentagone a démenti avoir opéré
de nouvelles frappes après lundi et le responsable américain
a rejeté des allégations selon lesquelles des unités
spéciales américaines se trouveraient en territoire somalien.
Les autorités kenyanes ont arrêté
deux femmes et trois enfants de deux des hommes soupçonnés d’appartenir
à Al Qaïda, a-t-on indiqué jeudi à Reuters de source
proche des services antiterroristes kenyans.
Les femmes et les enfants de Mohammed et Nabhan
ont été interceptés alors qu’ils tentaient de franchir
la frontière kenyane en provenance de Ras Kamboni, dans l’extrême
sud de la Somalie, où est soupçonnée depuis longtemps
la présence d’un camp d’entraînement d’activistes.
"Ils ont été arrêtés
lundi à Kiunga. Ils étaient transférés aujourd’hui
à Nairobi par un hélicoptère de police aux fins d’interrogatoire",
a-t-on rapporté de source kenyane.
La police kenyane n’a fait aucun commentaire
officiel.
Le gouvernement américain offre une
récompense de cinq millions de dollars pour la capture de Mohammed,
inculpé par un tribunal fédéral pour son rôle présumé
dans les attentats de 1998 et 2002.
Quatre autres suspects de sexe masculin, trois
Kenyans et un homme en possession d’un passeport rwandais, ont été
arrêtés alors qu’ils tentaient d’entrer au Kenya avec des manuels
d’instruction militaire. Ils ont été transférés
à Nairobi pour y être interrogés, a-t-on ajouté
de source kenyane.