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20/03/2014 (Brève 377) Alwihda Info : Djibouti : « Le régime de Guelleh vit ses derniers moments », (Hassan Mokbel)

(Alwihda Info) Rédigé par  – 18 Mars 2014 modifié le 18 Mars 2014 – 21:21
– Lien http://www.alwihdainfo.com/Djibouti-Le-regime-de-Guelleh-vit-ses-derniers-moments–Hassan-Mokbel_a10293.html

Interview de Monsieur HASSAN MOKBEL, responsable des relations extérieures du FRUD.

Alwihda Info : Pouvez vous nous brosser brièvement un tableau de la situation actuelle à Djibouti ?

Hassan Mokbel : Djibouti s’enfonce du jour en jour dans la crise. Le pays va de mal en pis, à cause d’un  seul homme, Ismail Omar Guelleh. La plupart des observateurs y compris dans le camp du pouvoir estiment que le régime de Guelleh vit ses derniers moments, les plus optimistes parlent de 2016 (fin du  3ème mandat). La République de Djibouti peut être qualifiée sans exagération d’État «failli», mais ce régime peut encore durer, parce que maintenu artificiellement par la communauté internationale. D’où le rôle important de  la diaspora pour convaincre cette Communauté de prendre conscience de la gravité de la situation dans ce petit pays où l’on s’achemine vers ce que le politologue camerounais Achile Mbembe appelle la sénilité croissante des pouvoirs nègres. 

L’impasse politique postélectorale, a paralysé en grande partie le fonctionnement de l’État et de certaines institutions. 

Conflit plus ou moins larvé au nord et au sud-ouest. 

Situation sociale catastrophique, en particulier les populations rurales et de certains quartiers de la capitale lancent un véritable cri d’alarme pour que les aides humanitaires leur soient directement distribuées. Les habitants du Nord et du Sud Ouest sont encore plus durement touchés  à cause de durcissement de restrictions alimentaires décidés  ces derniers mois par le gouvernement. Ce n’est pas un hasard si les révoltes et manifestations  surviennent dans ces quartiers pauvres (Balbala, Arhiba) et des régions victimes de la violence de l’Etat. 

Malgré les pressions internationales, le dialogue est au point mort entre le pouvoir et l’opposition.

Est-ce à dire que l’alternance par les urnes est définitivement exclue ? 

Le président djiboutien aurait déclaré, l’effet du « khat » (plante euphorisante consommée dans la région) aidant, que ceux qui croient me déloger à coup du bout de papier n’ont rien dans la tête, alors que j’ai maintenu ce pouvoir contre vents et marées et surtout face aux partisans armés. 

Les dernières élections législatives furent une illustration éclatante du refus de verdict des urnes. Alors que le ministre de l’intérieur était sur le point de proclamer la victoire  de l’opposition aux élections du 22 février 2013, le président s’est déplacé en personne pour inverser les résultats obtenus par l’opposition au profit de son parti. 

Le changement par les urnes semble pour le moment impossible. Les fraudes massives, sauveur suprême des dictateurs ! 

Battus dans les urnes pourtant confectionnés à sa mesure le pouvoir de Guelleh n’arrive pas à sortir de ce trauma, surtout que la défiance est quasi générale sur le territoire. 

Il a comme seule légitimité la force et comme seul soutien son lignage. 

Le régime de Guelleh commence même à désespérer ses protecteurs occidentaux, inquiets de sa fuite en avant, dans une situation  régionale préoccupante.

Quelles sont les réactions du pouvoir suite au regain d’activités du FRUD, notamment depuis août 2013 ? 

Les populations martyrisées des régions du nord et du sud ouest sont une nouvelle fois prises comme cible par Ismael Omar Guelleh. Il  a dépêché en novembre 2013 des délégations dans les 3 districts de Tadjourah, d’Obock et de Dikhil, composées du premier Ministre, des Ministres de l’Intérieur, de la Jeunesse et du chef d’État major de la gendarmerie pour qu’elles les intimident; les harcèlent, les menacent de représailles si elles n’arrêtent pas leur soutien au FRUD. Joignant l’acte à la parole le pouvoir a interdit au Programme alimentaire mondial (PAM), de distribuer les aides alimentaires dans ces régions.

Suite à la dernière attaque du FRUD contre les symboles de l’État à Tadjourah, le régime a traité les assaillants de mercenaires Érythréens ? Comment réagissez-vous ? 

Les années passent mais les discours sur la résistance ne changent pas, comment peut il en être autrement, quand on sait que les 2 personnages  les plus en vue de la petite République, trônent d’une manière inamovible sur la destinée de ce pays : il s’agit du Président actuel  et de son compère de toujours Ismael Taani. Le chef de l’État par la voix de son premier ministre a traité les combattants du FRUD  y compris le plus ancien prisonnier politique -Mohamed Ahmed dit Jabha-(détenu depuis 4 ans après avoir été férocement torturé) de mercenaires érythréens, le 1er mars à l’Assemblée nationale. 

Ce n’est pas la première fois  que les résistants du FRUD sont qualifiés d’étrangers. Dès le déclenchement de la lutte armée en novembre 1991, ils furent assimilés aux miliciens éthiopiens. Les arguments massue à l’époque étaient qu’il  suffisait de se référer aux noms d’Abatté ou  d’Ougouré Kiflé  qui ne pouvaient être qu’éthiopiens. Le premier est aujourd’hui un  des leaders de l’opposition,  le second, un dissident du FRUD  qui est passé par la case ministre. Étranger un jour et ministre le lendemain quelle cohérence ! 

Ces propos irresponsables  et provocateurs renvoient cependant à la vision du pouvoir qui s’est installé en 1977,  et qui n’a pas changé d’un iota malgré 2 accords de paix, consistant à traiter en « ennemi intérieur » les habitants de ces régions réputées hostiles. C’est ce qui explique que de dizaines de milliers de personnes sont exclues de la citoyenneté  de Djibouti y compris de proches parents du premier ministre. Il faut dire que ce poste  de la primature est devenu un collier de misère pour ses 3 derniers titulaires.

Au delà du cas emblématique  de Mohamed Ahmed dit Jabha, il y a donc un véritable problème de citoyenneté à Djibouti ? 

Mohamed Ahmed Jabha est un combattant du FRUD des premières heures qui a consacré vingt ans de sa vie à la lutte pour la démocratie et la liberté. Il a contribué à toutes les conquêtes des droits démocratiques du FRUD (adoption de la constitution, quadripartisme, multipartisme),  et enfin dans une ultime étape, détermination en bandoulière il s’est engagé, pour faire aboutir  un État national et  véritablement démocratique que ses camarades vont parachever.  

Il est aussi Djiboutien que le chef de  l’État en tout cas il est moins Éthiopien que lui. 

Mais cette question de citoyenneté  est au cœur  des problèmes à Djibouti. 38 ans après la proclamation de l’Indépendance, le fait que la citoyenneté soit soumise au fait de prince, aux desiderata  du chef de l’État, est pour le moins symptomatique  du refus de création d’un État national. Les exemples sont nombreux des personnes qui sont exclues arbitrairement de leur nationalité et d’autres qui en ont bénéficié abusivement.

Dans les années 90, de milliers de personnes ont été expulsées d’Arhiba, de Hanlé, de Daoudawya , leur cartes  d’identité djiboutiennes déchirées (comme ce qui a été fait en 1967 à l’encontre des indépendantistes par le colonisateur) et ont été expulsées en Ethiopie. Elles ont rejoint la vingtaine de milles de ressortissants djiboutiens qui se trouvent en Ethiopie, qui ne sont pas reconnus comme réfugiés. En 2008, 300 citoyens djiboutiens  de Syarou ont été expulsés vers l’Ethiopie après avoir été durement réprimés. 7 membres de la famille  de Mohamed Saleh Alhoumekani ont subi le même sort et ont été expulsés au Yémen, uniquement parce que ce dernier est témoin dans l’assassinat du Juge Borel. Plusieurs personnes ont été arbitrairement déchues de leur nationalité  comme Omar Absieh (ancien chef de la police) dans les années 80, plus récemment, Ahmed Aïdahis , ancien blessé FRUD,  détenu pendant 6 mois et torturé, avant d’être expulsé en Ethiopie, et enfin tout dernièrement  Mohamed Robleh Daher , sympathisant du MODEL, torturé et expulsé en Somalie.

Quelles sont les relations  du FRUD avec l’ensemble de l’Opposition ? 

Il nous faut préciser dans cette phase actuelle et cruciale de la lutte que la contradiction principale se situe entre les groupes qui soutiennent ce pouvoir dont les rangs se rétrécissent comme une peau de chagrin et l’ensemble  de la population djiboutienne ainsi que les forces politiques et associatives qui aspirent au changement. Les contradictions  au sein de la population et au sein des forces de changement sont secondaires et peuvent être dépassées par des discussions. C’est la raison pour laquelle chaque fois qu’il y a un conflit, un litige entre le pouvoir et l’opposition, le FRUD est du côté  de cette dernière. C’est pourquoi  nous  sommes solidaires de toutes les luttes que mène le peuple pour une véritable démocratie, ainsi que celles  de l’USN et  des autres forces qui contribuent au changement

Car l’aspiration du peuple  est l’unité, le plus large rassemblement de l’opposition et l’utilisation de toutes les formes de lutte pour créer les conditions du départ d’Ismael Omar Guelleh. Le FRUD n’a pas ménagé ses efforts pour créer les conditions de l’unité de l’opposition. Nous avons contribué à tous les rassemblements de l’opposition. Nous avons crée avec d’autres forces en février 2012 la Coordination Nationale pour la Démocratie à Djibouti (CNDD) qui offre un cadre ouvert à toutes les forces qui veulent aller le plus loin dans leur convergence. Le FRUD a contribué à la création de la coalition de l’USN.

S’ il est nécessaire  comme le fait l’USN depuis un an de  mener  des manifestations  et autres actions pacifiques, le FRUD reste convaincu que la résistance armée face à la violence et à la terreur de l’Etat est  juste, légitime et aussi nécessaire. 

Ceux qui au sein de l’opposition même s’ils sont de plus en plus minoritaires, veulent  mener  la lutte uniquement dans l’espace pacifique, sont  en retard sur l’histoire.

C’est Boris Vian qui disait «y en marre de ces gens qui pensent par exclusion, moi je pense par addition ».

Comment envisage le FRUD la suite  des évènements à Djibouti ?  

Jusqu’ à maintenant, une grande partie de l’opposition essaie d’arracher des réformes démocratiques au régime tout en envisageant de laisser en l’Etat le président omnipotent jusqu’en 2016. Mais l’attitude du chef de l’Etat   qui s’est confirmée lors du dernier congrès  de son parti, en tournant le dos au dialogue avec l’opposition, ne fait qu’illustrer le fait qu’une bande est difficilement réformable. Les arrestations arbitraires en particulier  de jeunes qui sont systématiquement torturés, la répression et les restrictions alimentaires dans les campagnes, le refus de libérer les prisonniers politiques démontrent si besoin étaient  que Guelleh est à des années de lumière de dialogue et de l’ouverture politiques parce qu’il est les sources des problèmes.

Les forces de l’opposition  doivent agir sur 3 axes :

  • Préparer dès à présent  les convergences qui seront nécessaires pour gérer la période de transition. Le FRUD  va travailler en ce sens avec l’USN et avec les forces de la diaspora.
  • Mobiliser toutes les ressources politiques et de la résistance pour mettre au pied du mur ce régime ;
  • Sensibiliser la communauté internationale  sur la situation à Djibouti.

En vous voyant décrire vos trois axes, on a l’impression que le FRUD bénéfice réellement d’un soutien étranger comme de l’Ethiopie ou de l’Érythrée comme d’ailleurs certains proches de l’État djiboutien le disent ? 

Une des caractéristiques fondamentales de l’organisation FRUD, est qu’il n’a jamais bénéficié des soutiens des États, encore moins des États voisins. Dans les premières années du conflit, c’est le pouvoir de Djibouti qui a bénéficié de soutiens et de l’Éthiopie et de l’Érythrée. Ces derniers temps , le pouvoir de Guelleh accuse le FRUD, d’être le bras armé de l’Érythrée comme si cette dernière avait besoin de notre modeste mouvement pour cela. Cette accusation permet à Guelleh de quémander le soutien militaire et sécuritaire de l’Éthiopie, parce que l’armée djiboutienne (affectée par la crise politique et sociale) n’est pas en mesure ou n’est pas motivée pour faire face aux combattants du FRUD.

Si le FRUD était soutenu par l’Érythrée ou par tout autre pays, nous ne serions pas encore dans l’opposition. Mais nous disons à l’Éthiopie de ne pas tomber dans ce piège grossier. Elle ne doit pas se comporter en soutien inconditionnel d’un régime finissant, car aucune force de l’opposition ne menace les intérêts vitaux de l’Éthiopie.

Le FRUD contribuera à l’établissement de bonnes relations avec tous les États voisins. ​

Quelle est la position de la France -ex-puissance coloniale- par rapport à votre lutte ? ​ 

La France qui dispose d’une importante base militaire à Djibouti est un partenaire et un soutien importants du régime de Guelleh. Pendant les 5 premières années, elle a financé l’armée djiboutienne. C’est grâce à l’interposition des troupes françaises en février 1992, que ce régime a été sauvé in extremis d’une défaite face au FRUD, ce qui a permis aux éléments les plus extrémistes comme le président actuel de monopoliser le pouvoir et de mener le pays à la dérive.​ 

La France ainsi que les autres puissances militairement présentes à Djibouti n’ont aucun intérêt à ce que ce pays se transforme en nouvelle Somalie ou en Centrafrique, ce qui risque d’arriver avec le statut quo actuel. 

Le FRUD et toute l’opposition demande que la France, l’UE et les autres pays conditionnent leurs aides à Djibouti au respect des droits humains ( libérations des prisonniers politiques, arrêt des arrestations , des tortures , des viols et des blocus alimentaires des zones rurales) et l’ouverture d’un véritable dialogue inclusif.

12/01/07 (B377) AP / Ethiopie : l’ex-dictateur Mengistu condamné à la prison à vie pour génocide. (Info lectrice)


Après 12 ans de procédure, l’ancien dictateur communiste éthiopien
Mengistu Haïlé Mariam, reconnu coupable le 12 décembre
de génocide pendant la "Terreur rouge" en 1977-78, a été
condamné jeudi à la réclusion à perpétuité.
Jugé par contumace, il encourait la peine de mort.

Onze des
hauts responsables de son régime ont également été
condamnés à la prison à vie tandis que 47 autres collaborateurs
ont écopé de peines pouvant aller jusqu’à 25 ans d’emprisonnement.

Toutefois,
il est peu probable que Mengistu passe la moindre journée derrière
les barreaux alors qu’il vit confortablement en exil au Zimbabwe dont le président,
Robert Mugabe, a d’ores et déjà fait savoir qu’il ne l’extraderait
pas aussi longtemps que Mengistu s’abstiendra de toute activité politique.

Mengistu,
69 ans, est l’un des rares ex-dirigeants africains à rendre des comptes
dans son pays. Il a été jugé, par contumace, pour son
implication présumée dans la mort de près de 2.000 personnes
tuées lors de l’opération de 1977-78 connue sous le nom de "Terreur
rouge".

Le 12
décembre, dans une salle de tribunal pleine à craquer, les juges
ont reconnu coupable l’homme qui avait renversé l’empereur Haïlé
Selassié et dirigé l’Ethiopie de 1974 à 1991, d’incitation
au génocide, de commission de génocide, d’emprisonnement illégal
et d’abus de pouvoir.

Mengistu
a été jugé aux côtés de 72 de ses anciens
conseillers, même si 34 personnes seulement se trouvaient le 12 décembre
au tribunal. Quatorze sont mortes au cours du procès-fleuve, et 25
ont été jugées par contumace. Toutes, à l’exception
d’un homme, ont été reconnues coupables d’au moins un chef d’accusation.

Les rebelles
qui ont renversé Mengistu étaient déterminés à
ce qu’il soit traduit devant la justice. Le procès s’est ouvert en
1994 mais avait été ralenti par des requêtes de la défense
et de l’accusation. Des centaines de témoins clefs sont morts, compliquant
un peu plus la procédure.

Depuis
1994, les tribunaux éthiopiens ont condamné 1.018 personnes
pour leur participation à la "Terreur rouge" -purge au cours
de laquelle 150.000 étudiants, intellectuels et personnalités
politiques auraient été tués, selon certaines estimations.
Il reste 6.426 personnes en attente de procès, dont plus de 3.000,
comme Mengistu, vivent en exil.

12/01/07 (B377) INTERNATIONAL : Le négus rouge condamné à la prison à vie. (Le Temps – Suisse / Info lectrice).

Auteur:
Marie-Laure Colson

ETHIOPIE.
L’ex-dictateur Mengistu, qui vit en exil au Zimbabwe, était poursuivi
pour génocide.

L’ancien
dictateur éthiopien Mengistu Hailé Mariam a rejoint jeudi le
petit groupe d’ex-dictateurs africains condamnés par la justice de
leur propre pays et coulant des jours tranquilles en exil au Zimbabwe. Il
est poursuivi pour génocide pendant la «Terreur rouge»
(1977-1978), et la Haute cour fédérale d’Ethiopie l’a condamné,
en même temps qu’une cinquantaine d’autres accusés, à
la prison à vie par contumace à l’issue d’un procès qui
s’est ouvert le… 13 décembre 1994.

Surnommé
le négus rouge, en référence au sang versé sous
son régime et à la coloration marxiste de sa dictature, Mengistu,
69 ans, risquait la peine de mort. «Etant donné l’âge de
l’accusé […] et son état de santé, le tribunal a rejeté
la demande du Parquet de le condamner à mort et a choisi la réclusion
à perpétuité», ont décidé les juges,
afin que leur verdict ne puisse être assimilé à une «vendetta».

Le
Parquet a fait appel.

Extradition
exclue

Le Zimbabwe
qui l’a accueilli il y a seize ans, en mémoire d’un temps où
l’Ethiopie marxiste entraînait et armait les camarades qui luttaient
pour la libération de l’ex-Rhodésie, a exclu hier d’extrader
cet «invité spécial». Mengistu avait trouvé
refuge dans le pays de Robert Mugabe après avoir été
chassé du pouvoir par des insurgés conduits par Meles Zenawi,
l’actuel premier ministre éthiopien.

Des dizaines
de milliers de morts dans des purges démentes ou des conflits contre
la Somalie ou la rébellion érythréenne, des déplacements
de populations et des famines qui ont endeuillé ses quatorze années
au pouvoir, Mengistu n’a jamais rien renié. «Le soi-disant génocide
était une guerre de défense de la révolution»,
affirmait-il dans une interview donnée en 1999 à des médias
sud-africains. Arrivé au pouvoir en 1974 après avoir renversé
Hailé Sélassié, négus vieillissant à la
tête du plus vieil empire du monde, il instaure en 1977 un régime
militaro-marxiste.

Un régime
si violent que personne ne s’accorde sur le nombre de ses victimes. Parmi
elles, Hailé Sélassié, étouffé dans son
lit en 1975 et enterré sous les latrines de son palais. Le petit officier
de carrière s’en prend aux aristocrates, aux étudiants qu’il
envoie dans les campagnes. Les terres sont collectivisées, plus de
700000 paysans sont envoyés de force dans des fermes d’Etat. En 1984,
Mengistu nie que la famine ravage le nord du pays.

Durant
la Terreur rouge, des opposants sont exécutés par le supplice
du garrot ou fusillés. Leurs corps ont été ensuite jetés
à la rue. Les familles qui veulent récupérer leurs morts
doivent payer le prix de la balle qui les a exécutés.

©
Le Temps. Droits de reproduction et de diffusion réservés. www.letemps.ch

12/01/07 (B377) Journal l’Humanité : frappes américaines en Somalie (Info lectrice)

Corne
de l’Afrique . Présents dans cette région clé de
leur « guerre contre le terrorisme », les États-Unis ont
bombardé des islamistes en fuite.

L’implication
américaine en Somalie a franchi lundi une nouvelle étape. Un
avion américain a « mené une attaque contre des cibles
d’al Qaeda » dans le sud du pays, a déclaré hier
Abdirahman Dinari, porte-parole du Gouvernement transitoire somalien, confirmant
les informations fournies la veille par des télévisions américaines.

Cette
première attaque directe des États-Unis dans un pays qu’ils
ont quitté en 1993 après la mort de 18 de leurs soldats, aurait
visé le village de Badel, à proximité de la frontière
avec le Kenya, dans la zone où se sont réfugiés les combattants
des Tribunaux islamiques somaliens après leur défaite début
janvier contre l’armée éthiopienne. « Beaucoup de
cadavres étaient étendus dans la zone mais nous ne savons pas
qui », a indiqué Dinari. Le décès d’au moins
quatre civils durant les raids effectués hier sur Afmadow, apparemment
par des appareils américains, a en revanche été confirmé
par des habitants de la localité interrogés par AP.

Le 3 janvier,
les États-Unis avaient déjà confirmé l’envoi
de bâtiments au large des côtes somaliennes, destinés à
empêcher les islamistes de fuir par la mer. Ils auraient de plus fourni
des renseignements pour les Éthiopiens dans leur offensive sur Mogadiscio.
Washington a pesé de tout son poids pour obtenir la défaite
des islamistes somaliens, accusés d’héberger des membres
d’al Qaeda, dont certains auraient été impliqués
dans les attentats perpétrés en 1998 contre les ambassades américaines
au Kenya et en Tanzanie. Depuis cette date, la Corne de l’Afrique est
un des centres de la « guerre contre le terrorisme » de l’Amérique.

En 2002,
à la suite des attentats contre le World Trade Center, les États-Unis
ont ouvert à Djibouti une base de 1 500 hommes chargés de surveiller
la région. Mais, là comme ailleurs, la victoire militaire ne
suffit pas. Comme le souligne un chercheur américain interrogé
par l’AFP, « il serait plus utile de s’attaquer à
plus long terme aux raisons qui permettent aux terroristes de prospérer
dans ces États vacillants ».

Camille
Bauer

12/01/07 (B377) LDDH : Amnesty condamne les bombardements US en Somalie.


Le Président

COMMUNIQUÉ
DE PRESSE
DU 10 JANVIER 2007

La
LDDH désapprouve
les bombardements aériens Américains
contre des villages somaliens !

Amnesty International
a écrit au Gouvernement des Etats-Unis pour exprimer
leur profonde préoccupation après les massacres de 30 civils
suite aux
bombardements des Forces américaines à
partir de Djibouti.

Par-devers
des Autorités Officielles, ici encore en place à Djibouti,
gardent « le silence relatif » à tous les lots d’un silence
« payés »
portant sur les massacres de centaines de civils toujours et aujourd’hui
encore victimes de bombardements (terre-mer-air) en Somalie voisine. (Même
avec et après les Conférences de Paix en Somalie.)

Les souvenirs
des dernières Conférences d’Arta et de Nairobi sur des projets
de démantèlement (?) ne peuvent que continuer, malheureusement,
à favoriser
les chemins des violences mafieuses dans la Corne d’Afrique.

M. NOEL ABDI Jean-Paul

Press
release, 10/01/2007

SOMALIA:
CIVILIANS MUST NOT BE A CASUALTY OF THE CONFLICT IN SOMALIA

Amnesty
International today wrote to the US government expressing deep concern about
reports that at least 30 civilians have been killed in recent US air attacks
in southern Somalia.

Amnesty
International wrote to US Secretary of Defense Robert Gates urgently
requesting information about the airstrikes and an explanation of what
measures were taken by US forces to avoid civilian casualties during the
attacks.

"We
are concerned that civilians may have been killed as a result of a
failure to comply with international humanitarian law," said Claudio
Cordone, Senior Director of Amnesty International’s Research Programme.

"What
we want to know from the US government is whether their forces took
the necessary precautions to distinguish between civilians and combatants
when they chose the means and methods of their attack."

International
humanitarian law prohibits direct attacks on civilians or
civilian objects; attacks that do not distinguish between military targets
and civilians or civilian objects (indiscriminate attacks); and attacks
that, although aimed at a military target, have a disproportionate impact
on
civilians or civilian objects (disproportionate attacks.)

US authorities
have not released detailed information on the airstrikes in
Somalia. According to a Pentagon spokesperson, a US Air Force AC-130 gunship
was used in an airstrike on 7 January to target the "principal al-Qa’ida
leadership" operating in the southern part of Somalia.

Reports
suggest that the attack on Hayo village near Afmadow town targeted
three named al-Qa’ida operatives suspected of involvement in bombings of US
embassies in Kenya and Tanzania in 1998. It is unclear whether the three men
were killed in this attack. They were said to be located with fighters of
the Union of Islamic Courts, defeated in Mogadishu by Ethiopian forces
backing the Transitional Federal Government in fighting in late December.
Amnesty International also wrote to Kenyan authorities, urging them to
re-open their border — closed since 2 January — to refugees fleeing from
the conflict.

Tens of
thousands of people have been internally displaced by the ongoing
conflict in the south of Somalia, which is still badly affected by the late
2006 flood-related humanitarian crisis.

The Kenyan
government said that it was closing the border to prevent
fighters of the Union of Islamic Courts from entering Kenya pretending to
be
refugees.

"The
Kenyan government must distinguish between fighters and civilians and
abide by its obligations to genuine asylum-seekers under international law,"
said Claudio Cordone