17/09/07 (B413) AFP : Crise entre l’Ethiopie et l’Erythrée: Asmara doit « changer sa position actuelle », selon Meles (Info lectrice)

ADDIS ABEBA (AFP) — Le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi a estimé que la crise avec l’Erythrée ne sera résolue que si Asmara « change de position », dans une interview avec les médias publics diffusée lundi sur la chaîne nationale ETV.

Interrogé sur le travail de la commission onusienne chargée de délimiter la frontière entre l’Ethiopie et l’Erythrée, le Premier ministre a répondu: « peu importe si la Commission termine son mandat ou non. Elle peut délimiter la frontière sur le papier, mais une démarcation ne peut être viable que si elle est appliquée sur le terrain ».

« Il se peut que nous ayions besoin d’une autre institution à l’avenir, mais même dans ce cas, une solution ne sera trouvée que si l’Erythrée change sa position actuelle », a-t-il ajouté.

Le 10 septembre, le gouvernement éthiopien avait dénoncé la procédure de démarcation de sa frontière avec l’Erythrée par cette Commission frontalière Ethiopie-Erythrée, qui avait rendu en avril 2002 une décision mettant fin à deux ans d’une guerre entre ces deux pays de la Corne de l’Afrique.

« L’Erythrée ne changera jamais de position et la frontière sera délimitée conformément à la loi », a réagi lundi après-midi le ministre érythréen de l’Information, Ali Abdu, demandant à l’Ethiopie de se conformer à la décision de la commission.

En septembre 2003, le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi avait rejeté la décision de la commission, qui selon lui, avantage l’Erythrée en lui attribuant la localité de Badmé et appelé à une révision du tracé fixé en 2002. Mais l’Erythrée a constamment rejeté cette demande.

Le Premier ministre éthiopien a accusé une nouvelle fois l’Erythrée de soutenir les extrémistes islamistes en Somalie, ainsi que l’opposition somalienne qui a mis en place la semaine dernière à Asmara un mouvement politique baptisé Alliance pour une nouvelle libération de la Somalie (ARS), visant à chasser les soldats éthiopiens du pays.

« Bien que l’économie érythréenne se dégrade jour après jour, les ressources sont détournées pour réaliser des objectifs terroristes et de déstabilisation », a-t-il affirmé.

L’armée éthiopienne appuie les institutions de transition somaliennes depuis qu’elle a mis en déroute en décembre 2006 – janvier 2007 les Tribunaux islamiques qui contrôlaient depuis plusieurs mois la majorité du centre et du sud du pays, dont Mogadiscio.