17/09/07 (B413) AFP / Somalie: accord à Djeddah, appel à l’envoi d’une force arabo-africaine

DJEDDAH (AFP) — Des dirigeants somaliens ont signé dimanche à Djeddah, en Arabie saoudite, « un accord » de réconciliation nationale issu de la conférence de Mogadiscio lors d’une cérémonie marquée par un appel à l’envoi en Somalie d’une force arabo-africaine devant suppléer les troupes éthiopiennes, dont la présence est contestées par l’opposition.

« L’accord (de réconciliation) a été signé dimanche en Arabie saoudite, sous le parrainage du roi Abdallah (…), soucieux de la stabilité de la Somalie soeur, de sa sécurité et de sa prospérité », a annoncé en fin de soirée l’agence officielle saoudienne Spa.

L’Arabie saoudite exhorte « toutes les parties concernées à respecter ce qui a été convenu et à soutenir les déclarations du président somalien (appelant à) remplacer les forces étrangères par des forces arabes et africaines, placées sous l’égide de l’Onu, afin de garantir la stabilité et un avenir radieux à la Somalie soeur », a ajouté l’agence.

Ryad semble ainsi avoir obtenu du gouvernement somalien de transition son accord pour déployer en Somalie des forces arabo-africaines, sous l’égide de l’Onu, afin de suppléer les forces éthiopiennes, contestées par l’opposition, notamment islamiste.

Intervenant lors de la cérémonie de signature, le président somalien Abdullahi Yusuf Ahmed a proposé l’envoi en Somalie de troupes arabes et africaines, sous l’égide de l’Onu, pour le maintien de la paix dans ce pays, où les forces gouvernementales sont épaulées par l’armée éthiopienne.

« Pour consolider le processus d’une réconciliation nationale globale (…), nous appelons depuis cette tribune à l’envoi de troupes arabes et africaines communes, sous l’égide de l’Onu, pour assumer la responsabilité du maintien de la paix et de la sécurité en Somalie », a dit M. Ahmed, dont les propos sont publiés par l’agence Spa.

« C’est un accord honorable qui sauve la Somalie soeur de la tragédie dont elle a souffert pendant de longues années », a déclaré le souverain saoudien lors de la cérémonie de signature de l’accord.

Y étaient présents le président Ahmed, son Premier ministre Ali Mohamed Gedi, et le président du Parlement, Aden Mohamed Nur, arrivés dans l’après-midi à Djeddah en compagnie de plusieurs chefs de tribus.

Plusieurs hauts responsables saoudiens, dont le prince héritier, Sultan Ben Abdel Aziz, ont pris part à la cérémonie.

« L’accord ouvre la voie à un avenir radieux » à la Somalie, déchirée par la guerre, a souligné le roi Abdallah, qui a averti toutefois que la conclusion de l’accord « marque un premier pas, qui doit être suivi d’un engagement total à respecter ses clauses et d’un travail sérieux pour sa mise en application ».

Il s’est dit « optimiste » que l’accord ouvrira « une nouvelle ère qui apportera sécurité et prospérité aux Somaliens et renforcera la paix et l’amitié entre la Somalie et ses voisins ».

Aucune indication n’a été fournie dans l’immédiat sur la teneur exacte de l’accord, la conférence de réconciliation nationale de Mogadiscio s’étant achevée le 30 août sans aucun résultat tangible après six semaines de discussions, marquées par l’absence des leaders des tribunaux islamistes, principaux opposants au gouvernement.

Le numéro deux des tribunaux islamiques, cheikh Sharif Cheikh Ahmed, a été élu à la tête du nouveau mouvement de l’opposition somalienne lors d’une conférence qui s’est terminée vendredi à Asmara, la capitale érythréenne.

Cette conférence de neuf jours a vu la création de l’Alliance pour une nouvelle libération de la Somalie (Alliance for re-liberation of Somalia – ARS), qui vise en priorité le départ des troupes éthiopiennes de Somalie.

L’armée éthiopienne et les forces somaliennes ont défait fin 2006-début 2007 les tribunaux islamistes qui avaient contrôlé pendant plusieurs mois la majorité du centre et du sud du pays, dont Mogadiscio.

Le gouvernement de transition, mis en place il y a trois ans, ne peut exercer son contrôle sur la Somalie, dirigée par des clans depuis la chute en 1991 du président Mohamed Siad Barre, qui a marqué le début d’une guerre civile qui perdure.