27/09/07 (B414) LE MONDE : Deux civils abattus jeudi à Mogadiscio

Deux civils ont été abattus jeudi dans la capitale somalienne en proie à des violences et des meurtres ciblés quasi-quotidiens, a-t-on appris auprès de témoins.

Un homme a été tué dans le quartier sud de Wardhigley par deux inconnus.

« Deux hommes armés lui ont tiré à la tête juste devant ma maison. J’étais terrifiée et ma porte était couverte du sang de cet homme », a rapporté à l’AFP l’une des habitantes du quartier, Fatuma Ali Soyal.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, un autre homme a également été abattu dans l’une des zones les plus dangereuses de Mogadiscio, le marché de Bakara, un entrelacs de ruelles d’où les insurgés lancent régulièrement des attaques contre les patrouilles de la police somalienne.

« L’homme a été abattu par un jeune homme qui a tiré à deux reprises à la tête par derrière », a décrit Abdulkadir Nur, qui a assisté au meurtre.

Les motifs de ces deux meurtres, criminalité de droit commun ou attaques d’insurgés, n’étaient pas connus jeudi.

L’armée éthiopienne a défait fin décembre 2006 début janvier 2007 les tribunaux islamiques qui contrôlaient depuis plusieurs mois la majorité du centre et du sud du pays, dont Mogadiscio.

Depuis, une insurrection menée par des islamistes lance des opérations de type guérilla, notamment contre des cibles gouvernementales ou des soldats éthiopiens. Mais les victimes sont essentiellement civiles.

Jeudi, une délégation militaire de l’Union africaine s’est rendue à Mogadiscio pour évaluer la situation et étudier les moyens d’accélérer le déploiement de la force de paix de l’Union africaine (UA) en Somalie (Amisom), qui doit progressivement prendre le relais de l’armée éthiopienne.

« Nous sommes venus à Mogadiscio pour voir ce que l’Amisom réalise », a déclaré à l’AFP le général de division ougandais Benon Biraaro, en charge de la planification des opérations de maintien de la paix de l’UA.

« Nous voulons entraîner les forces somaliennes et faire en sorte que le pays dispose de sa propre armée, qui puisse faire face seule, car l’Amisom ne sera pas toujours là », a de son côté expliqué à la presse le général ougandais Katumba Wamala à l’aéroport de Mogadiscio.

Seuls 1.600 soldats ougandais sont arrivés pour le moment en Somalie, loin des 8.000 militaires prévus lors de la décision de déploiement prise par l’UA le 19 janvier.

Le Burundi s’est engagé à envoyer environ 1.800 soldats de la paix en Somalie mais a annoncé mi-juillet un nouveau report de son déploiement.

Le mandat de l’Amisom prévoit qu’elle appuie les institutions somaliennes de transition et les forces loyales au gouvernement du président Abdullahi Yusuf Ahmed.

Le gouvernement de transition somalien, mis en place il y a trois ans, ne peut exercer son contrôle sur ce pays dirigé par des clans depuis la chute en 1991 du président Mohamed Siad Barre, qui a marqué le début d’une guerre civile qui perdure.