05/10/07 (B415) LA NATION : deux articles rĂ©trogrades sur l’affaire Borrel (Info lecteur)

__________________________________ Note de l’ARDHD

Comme nous l’avions anticipĂ© il y a quelques semaines, dès que l’Affaire Borrel rebondit, La Nation repart, toujours « courageusement » pour livrer un Combat perdu d’avance …

Nous savons, par des informations donnĂ©es par plusieurs djiboutiens que Guelleh devient, comme un fou, dĂ©s qu’il entend le mot « Borrel ».

Aucun djiboutien ne se risquerait plus Ă  prononcer ce nom, car il sait qu’il serait immĂ©diatement interrogĂ© vigoureusement et qu’il risquerait un petit sĂ©jour de repos forcĂ© Ă  Gabode. On cite le cas d’un djiboutien qui aurait envoyĂ© un SMS avec le mot Borrel. Très rapidement, il a Ă©tĂ© convoquĂ© Ă  la Gendarmerie pour expliquer son geste ..

Bref, dans les plus hautes sphères de l’Etat djiboutien, c’est la panique.

Cette panique est-elle bien justifiée, au fond ?

D’abord l’analyse du dossier montre de plus en plus que l’affaire n’est ni djiboutienne, ni française, mais bien franco-djiboutienne. En tout cas, c’est le sentiment que nous avons au sein de l’ARDHD. En cela, La Nation n’a pas tout Ă  fait tort, lorsqu’elle Ă©voque un lien français … mais elle ne peut occulter les liens djiboutiens, sans se couvrir de ridicule.

Ensuite que risque vraiment Guelleh ?
Pas grand chose ! Au pire d’ĂŞtre « un jour lointain, probablement très lointain .. », renvoyĂ© devant une juridiction pĂ©nale pour s’expliquer sur les soupçons d’avoir commanditĂ© le meurtre … Pour cela, il faudra du temps et il faudra qu’il ait perdu son immunitĂ© de PrĂ©sident de la RĂ©publique. Comme il n’a pas envie de quitter le poste de si bonne heure, cela retarde l’Ă©chĂ©ance d’autant ..

Et mĂŞme s’il Ă©tait condamnĂ© en France ?
Certes, il ne pourrait plus se pavaner dans les grands hĂ´tels parisiens ou dans sa luxueuse rĂ©sidence du premier arrondissement de Paris … ni se rendre en Europe. C’est une sanction, certes, mais pas si grave que cela : il a toujours ses propriĂ©tĂ©s dans les Emirats, en Ethiopie et en Afrique du Sud (entre autres) oĂą il pourrait passer des moments agrĂ©ables.

Alors pourquoi faire tant de bruit dans La Nation ?
Pourquoi les journalistes de ce Canard unique (il n’y a plus de journaux d’opposition Ă  Djibouti) remettent-ils le couvert ? Pour quelles raison, alors qu’ils dĂ©fendent parfois des thèses ou des aspects cohĂ©rents, se laissent-ils aller Ă  mentir et Ă  travestir les faits, au risque d’ĂŞtre ridicules et surtout d’affaiblir leur dĂ©monstration.

On sait maintenant de façon certaine et incontestable, que le Juge a été assassiné.
C’est un fait sur lequel on ne peut plus revenir. Coup derrière la tĂŞte, pas de suie dans les voies respiratoires, deux carburants diffĂ©rents, etc…

Inutile donc de construire une argumentation sur le suicide. Ce point discrĂ©dite tout. Inutile donc de fouiller dans la vie de Bernard Borrel pour poser des questions qui n’ont aucun lien avec sa mort, puisqu’il a Ă©tĂ© assassinĂ©.

La Nation fait feu de tout bois : dans un mĂ©lange indescriptible, elle attaque Ă  la fois les protagonistes (voir ci-dessous), mais aussi les autoritĂ©s françaises, l’Ambassade, la CoopĂ©ration et indirectement l’ArmĂ©e … Tout le monde y passe. En oubliant les liens de collusion reconnus entre Guelleh et Chirac : ce dernier tentant tout ce qui est possible pour le dĂ©fendre … jusqu’Ă  trahir son propre pays en organisant une plainte de Djibouti contre la France devant le Tribunal de La Haye (si le dossier Ă©tait uniquement français, que vient faire cette plainte de Djibouti …)

Pourquoi s’attaquer Ă  Mme Borrel ?
Après tout, elle ne demande rien d’autre que la reconnaissance du crime et le renvoi des auteurs du meurtre devant la Justice criminelle. Mais son premier objectif est la rĂ©habilitation de la mĂ©moire de son mari, qui n’a pas fui ce monde de sa propre dĂ©cision, comme un lâche … Au contraire, il a fait face …. y compris devant des hommes armĂ©s et plus nombreux que lui !

Pourquoi s’attaquer Ă  Alhoumekani ?
Il n’a fait que tĂ©moigner d’une conversation qu’il a entendu au Palais et encore, il a attendu de recevoir une autorisation de sĂ©jour en Belgique pour se prĂ©senter Ă  la Justice. Contrairement Ă  ce que propage La Nation, ce n’est pas pour obtenir cette autorisation qu’il a tĂ©moignĂ©, car il craignait trop que son tĂ©moignage affaiblisse sa demande de rĂ©gularisation, comme le lui avaient laissĂ© entendre les autoritĂ©s françaises Ă  l’Ă©poque : ce n’est pas pour rien qu’il a prĂ©fĂ©rĂ© la Belgique Ă  la France comme terre d’accueil …

La Nation oublie de nous rappeller que si Djama Souleiman et Hassan SaĂŻd sont renvoyĂ©s devant la justice correctionnelle, c’est bien parce qu’il y a des faits Ă©tablis de subornation de tĂ©moins. Si Guelleh n’avait aucune responsabilitĂ© dans cette affaire et si elle Ă©tait franco-française, pour quelles raisons, aurait-il demandĂ© Ă  ses hommes de main de suborner deux tĂ©moins : cela ne tient pas la route !

En conclusion, en revenant sur le sujet avec des informations trompeuses, La Nation ne rĂ©ussit qu’une chose : c’est Ă  montrer l’embarras de Guelleh et ses craintes (probablement très exagĂ©rĂ©es par rapport Ă  une analyse lucide de la situation).

« Mais l’oeil Ă©tait dans la tombe et regardait CaĂŻn ». Ce ne peut ĂŞtre que l’expression de sa mauvaise conscience qui le ronge. Si c’est vrai, certains pourront dire que Guelleh n’est pas aussi mauvais qu’on le dit, car il ressent les affres du remord et que ce serait la preuve qu’il a une « conscience », contrairement Ă  ce que l’on pense gĂ©nĂ©ralement de lui ….

A-t-il aussi du remord pour tous les autres disparus mystérieusement à Djibouti et dont il pourrait avoir été le commanditaire ?

P.S. Pour quelles raisons, Moumin Bahdon aurait-il Ă©tĂ© rĂ©veillĂ© en pleine nuit, alors que la mort n’Ă©tait pas connu et serait-il sorti de chez lui. Etait-il dĂ©jĂ  informĂ© par les agents de Guelleh ????

__________________________________________ Extrait N° 1 de La Nation

Au commencement de la vĂ©ritĂ© …des mensongesÂ…

Pour bien comprendre ce qu’il est dĂ©sormais convenu d’appeler  » l’affaire Borrel « , il faut revenir au tout dĂ©but, les jours prĂ©cĂ©dant et suivant la mort du conseiller technique du ministre de la justiceÂ… Le temps des premières vĂ©ritĂ©s, et des premiers mensongesÂ…

Il y a eu dans cette affaire beaucoup des mensonges et de contradictions soigneusement camouflĂ©sÂ… pour arriver Ă  la version dĂ©lirante retenue aujourd’hui par une veulerie judicaire bien françaiseÂ…

D’abord, les mensonges de la veuve Borrel, ceux d’une vie bâtie en trompe-l’Âśil, ceux d’une fin de vie vouĂ©e Ă  fuir ses propres abĂ®mesÂ…

Ensuite, les mensonges des représentants officiels de la France à Djibouti (Ambassade, Consulat, FFDJ, Mission de Coopération, Eglise…….), des mensonges pour continuer à vivre et à profiter des avantages de la coopération, des mensonges pour camoufler le scandale imminent, des mensonges pour épargner une République française déjà souillée dans cette ancienne colonie.

Enfin, les mensonges du Gouvernement Français, des mensonges d’Etat destinĂ©s Ă   » surveiller et contrĂ´ler le bac Ă  sable de l’armĂ©e française « , des mensonges Ă  la hauteur du vent de panique qui s’empare de « la vieille classe politique locale  » et de  » leurs puissants protecteurs de la mĂ©tropole « , des mensonges Ă  l’approche d’un scrutin Ă©lectoral Ă  Djibouti qu’ils apprĂ©hendaient tous tantÂ…

Qu’est-ce qui tracasse Ă  la fin de ce mois de Septembre 1995, Bernard Borrel, après son retour de congĂ© de la mĂ©tropole ?

Quelle est la cause de « cette profonde dĂ©tresse et cette souffrance secrète  » diagnostiquĂ©e par le Dr Pouech, ami du couple et psychiatre militaire Ă  l’hĂ´pital Bouffard ? Est-ce ses relations exĂ©crables (selon Bernard Borrel) avec le ministre Djiboutien de la Justice ? Est-ce le zona dĂ©couvert par le mĂ©decin de la famille, le Dr Roblin? Est-ce le suicide de son ami avec une arme de scellĂ© dans son bureau de PrĂ©sident du Tribunal de Lisieux oĂą Bernard avait servi comme Procureur qui le rend si dĂ©pressif ?

AssurĂ©ment non Â…. Il s’agit peut-ĂŞtre de quelque chose de plus grave, de plus intimeÂ….

En effet, Bernard Borrel n’appelle t-il pas fin 1995, Jeanne Piquione, la belle antillaise de Toulouse, sa confidente et l’amour de sa vie, pour lui faire part de son dĂ©sespoir, en lui prĂ©cisant « qu’il ne s’agit ni des ses enfants, ni de son Ă©pouse, encore moins du suicide de son ami « …mais quelque chose d’autre qu’il ne peut lui dire au tĂ©lĂ©phone « .

Est-ce Ă  cause de la Mission de CoopĂ©ration Ă  Djibouti qui tardait Ă  lui notifier sa nouvelle affectation qu’il avait rĂ©clamĂ© avec insistance auprès de Jean-Jacques Mouline, le chef de la Mission, son supĂ©rieur hiĂ©rarchique direct ?

D’oĂą vient cette envie pressante, immanente Ă  Bernard Borrel de vouloir quitter Djibouti subitement, alors que de l’aveu mĂŞme de Elisabeth Borrel et de ses deux enfants, ils s’y sentaient heureux et ne voulaient pas partir?

Comment Elisabeth Borrel, devenue si intelligente pour dĂ©celer depuis 12 ans des complots partout, n’a-t-elle pas pu dĂ©celer la tentation suicidaire de son mari lorsque celui-ci, très agitĂ©, lui murmure un après-midi du 17 Septembre 1995,  » je ne suis pas digne de toi « ,  » il faut que je te parle mais je ne peux pas « ,  » quoi qu’il arrive, il ne faut pas que l’on se sĂ©pare  » ?

Comment des propos si sibyllins ont pu Ă©chapper Ă  une femme qui prĂ©tend aujourd’hui avoir toujours Ă©tĂ© proche de son mari ?

Pourquoi les proches du couple, le Claude Sapkas-keller, les Pouechs, les Auffrets, les Guillemots, par ailleurs voisins et surtout les représentants officiels de la France à Djibouti et notamment son supérieur hiérarchique direct, Jacques Mouline, le Chef de Mission de la Coopération, évitent-ils tous, Bernard Borrel les jours précédents sa mort alors même que dans le petit microcosme français, tout le monde savait que le conseiller Technique du Ministre Djiboutien de la Justice était  » désespéré  » ?

Que savaient ce  » Français privilégiés de Djibouti  » sur Bernard Borrel, sur la cause de son angoisse ?

Pourquoi Bernard Borrel retire-t-il, le matin du 19 Octobre 1995 Ă  la BCI l’Ă©quivalent en franc Djibouti de 50 000 FF, sans en informer son Ă©pouse ?

A quoi donc avait -il destinĂ© une somme d’argent aussi importante qui correspond au prix du sang en terre nomade ?

Faisait -il l’objet d’un odieux chantage ? En tout cas, Bernard Borrel rentrera le 19 Octobre 1995 dĂ©jeuner chez lui avec l’argentÂ…  » Il semblait soulagĂ©, après la sieste, comme quelqu’un qui a pris une dĂ©cision  » lancera quelques annĂ©es plus tard, Mme Elisabeth Borrel, mystĂ©rieusement. Bernard Borrel sera vu pour la dernière fois vers 17H 30 Ă  la station mobil oil oĂą il se fera servir 6 litre d’essence dans un jerrican lui appartenant.

Le Docteur Roblin sera, quelques minutes plus tard, le dernier français Ă  l’apercevoir, garant sa voiture dans la cour du palais de Justice, seul au volantÂ…

Mme Borrel ne commence Ă  s’inquiĂ©ter de l’absence de son mari vers minuit et appelle ses amis et voisins, les couples Prigents, les Auffrets, les Pouechs, les Guillemats qui se relent une partie de la nuit, pour ne pas la laisser seuleÂ…

Pendant que les femmes entourent Mme Borrel, les hommes cherchent partout en ville, dans les hĂ´pitaux, les commissariats, le port et mĂŞme les bars, sans trouver trace ni de sa voiture, ni du magistrat.

Vers 4 heures du matin, Mme Borrel se retrouve seule avec Claude Sapkas-keller, l’ami de la famille.

Il l’incite Ă  regarder partout dans l’appartement. « Cherchez, Bernard a dĂ» laisser un mot, quelque chose !  » insiste-il. Après avoir inspectĂ© la salle d’eau, Mme Borrel s’est aperçue de la disparition du jerrican noir qu’utilisait la famille pour des excursions.

SAPKAS la rassure comme il peut, en lui disant que son mari est parti en voyage.

Puis ils continuent Ă  chercher, dans la bibliothèque, sur une Ă©tagère et dans la chambre.  » Soudain, Madame Borrel a ouvert un des tiroirs d’un meuble du salon et a tirĂ© une chemise verte Ă  Ă©lastiques « , se souvient Sapkas. A l’intĂ©rieur beaucoup des liasses de billets en francs djiboutiens qu’ils comptent, et deux lettres manuscrites et signĂ©es par Bernard Borrel, la première intitulĂ©e  » ce que je dois  » avec une liste dĂ©taillĂ©e de chose Ă  payer et la seconde relative au  » meilleur moyen de vendre sa collection des mĂ©dailles militaires « .

 » J’ai tout de suite pensĂ© qu’il ne reviendrait pas « , raconte Sapkas-Keller. La brigade criminelle de Paris conclura que Bernard Borrel a mis en ordre ses affaires, sur un plan financier et sur un plan personnel, avant de commettre l’irrĂ©parable.

Aussitôt, Madame Borrel demande spontanément et sans explication, à Sapkas-Keller de ne rien dire, et le prie  » de ne jamais parler de cet argent et du mot à personne « .

InterrogĂ©e deux jours plus tard par la gendarmerie djiboutienne en prĂ©sence d’un gendarme français, elle rĂ©pĂ©tera son mensonge et cachera avoir retrouvĂ© la somme retirĂ©e par son mari et la lettre qui allait avec. « Je ne sais pas pourquoi mon mari s’est donnĂ© la mort, c’est son choix » conclura-t-elle devant les enquĂŞteurs.

Après cette Ă©pisode de la dĂ©couverte de l’argent et des lettres, Madame Borrel très Ă©prouvĂ©e s’est alors rĂ©fugiĂ©e dans sa chambre. Au lever du jour, elle est rĂ©apparue en sous-vĂŞtements dans le salon oĂą attendait Sapkas. Elle dĂ©lirait et disait vouloir  » rejoindre Bernard « , en tournant en rond autour de la fenĂŞtre de l’appartement situĂ© au troisième Ă©tage. PrĂ©venue par Sapkas, Marie Claude Pouech, la femme du psychiatre militaire viendra d’urgence lui faire une piqĂ»re pour la calmer.

Pourquoi voulait-elle se suicider ?

Une rĂ©action Ă©trange et inattendue alors que pour l’heure, Monsieur Borrel est toujours introuvable et que l’espoir de le retrouver vivant est encore permis.

La brigade criminelle parisienne insistera sur le changement d’attitude de Madame Borrel et conclura par la dĂ©couverte pendant la nuit  » d’une lettre plus intime et plus rĂ©vĂ©latrice dont Madame Borrel tairait l’existence pour des motifs inexpliquĂ©s « . Cette lettre expliquerait le suicide et son changement de comportement, constatĂ© au fils des heures par les tĂ©moins prĂ©sents. Et les contradictions sur le contenu des lettres et l’endroit oĂą l’argent a Ă©tĂ© trouvĂ©.

Jean-Jacques Mouline et le Consul de France sonnèrent chez Mme Borrel vers 8 heures du matin pour lui annoncer la dĂ©couverte par une patrouille de l’armĂ©e française de la voiture et du corps de Bernard Borrel au Ghoubet.

Mme Borrel refusera de voir le corps de son mari et la mise en bière se fera par Mme Foix, en présence du Consul général de France, M Guérin.

Mme Foix constatera avec le Consul que la rigiditĂ© cadavĂ©rique du corps en  » position recroquevillĂ©e  » empĂŞche celui-ci d’ĂŞtre placĂ© dans le cerceuil.

 » Je n’ai pas le choix, je dois forcer lança-t-elle au Consul « , qui sursauta aux bruits des craquements des osÂ…Ni Mme Borrel, ni la justice française n’estimeront nĂ©cessaire d’exiger une autopsie lorsque le corps arrive en FranceÂ…

Pourtant, le mĂ©decin militaire français de l’hĂ´pital militaire français de Bouffard, le Dr Trillat qui avait dĂ©livrĂ© le certificat de dĂ©cès avait aussi prĂ©conisĂ© qu’une autopsie soit rĂ©alisĂ©e dès le retour du corps en France (en l’absence de mĂ©decin lĂ©giste Ă  Djibouti).

Pire encore, le Maire de la commune de Frouzins procĂ©dera aussitĂ´t Ă  l’enterrement du corps du conseiller technique BorrelÂ…

Madame Borrel rentrera en France avec les lettres, et l’argent sera Ă©changĂ© contre des chèques en francs français Ă©mis par les amis du couple Ă  Djibouti. A nouveau, Madame Borrel leur suppliera de ne rien dire, les associant au mensonge qu’elle a elle -mĂŞme initiĂ© et qu’elle qualifiera de  » faux criminel  » Ă  Claude Sapkas Keller. Madame Borrel a imposĂ© un secret Ă  des personnes qui, d’une solidaritĂ© et conduite exemplaire, se sont mobilisĂ©es pour la soutenir et l’apaiser comme elles ont pu, jusqu’ a mĂŞme faire un faux tĂ©moignage pour couvrir le sien.

Il n’est pas Ă©tonnant qu’une fois en France, Madame Borrel se soit dissociĂ©e et se soit coupĂ©e de la communautĂ© des Français de Djibouti qui ne partage en rien sa conviction et contredit sa version. Elle les reniera et nourrira une animositĂ© Ă  leur Ă©gard comme le tĂ©moigne cette phrase :  » je veux que tous ces privilĂ©giĂ©s des colonies rendent des comptes « .

Un moyen aussi de dĂ©tourner l’attention et Ă©viter que l’on reparle de l’argent, des lettres et des circonstances autour de la mort de son mari.

En effet, les reprĂ©sentants officiels de la France Ă  Djibouti et notamment Jean-Jacques Moulin, Chef de la Mission de CoopĂ©ration Ă  Djibouti dĂ©clenchera après la dĂ©couverte du corps du magistrat un branle-le-bas combat non pas pour aider les enquĂŞteurs Djiboutiens Ă  Ă©claircir les circonstances de la mort mais pour le convaincre qu’il s’agissait d’un suicide et qu’il fallait clĂ´turer le dossier au plus vite!

Avaient-ils peur que les enquêteurs Djiboutiens découvrent quelque chose de plus effrayant dans le cadre des investigations menées sur la mort de Bernard Borrel ?

Qu’est-ce qui pouvait justifier (aux yeux du Chef de la Mission et des autres responsables français) une telle prĂ©cipitation et une telle angoisse dans l’enquĂŞte sur la mort d’un magistrat français ?

Pourquoi J Mouline, suppliait-il, Moumin Bahdon Farah, ministre djiboutien de la Justice, dans son bureau, en prĂ©sence du procureur gĂ©nĂ©ral et du procureur de la RĂ©publique de l’Ă©poque, deux heures seulement après la dĂ©couverte du corps du magistrat, de prĂ©parer sur le champ un communiquĂ© officialisant (leur thèse) du suicide ?

De façon prĂ©monitoire Jean-Jacques Mouline dĂ©clarait aux policiers que les difficultĂ©s professionnelles rencontrĂ©es par Bernard Borrel Ă  Djibouti, ne lui semblait pas suffisante pour expliquer son geste. Un geste de dĂ©sespoir extrĂŞme, d’une violence inouĂŻe dans un lieu dĂ©bordant de mysticisme. Comme si Bernard Borrel aurait voulu se purifier et expier une faute grave et inavouable pour un homme profondĂ©ment religieux comme lui. Une menace qui s’est concrĂ©tisĂ©e par un chantage odieux auquel il n’a pas voulu cĂ©der. Peut-ĂŞtre aussi, l’impĂ©rieuse nĂ©cessitĂ© de prĂ©server les autres expatriĂ©s et la FranceÂ…

__________________________________________ Extrait N° 2 de La Nation

Décès de B.Borrel
Les preuves d’une affaire franco-française
 

La façon dont les autorités françaises de Djibouti ont administré la mort du juge Borrel a longuement vocation de renseigner sur le fait que, ces dernières voulaient très vite se débarrasser de cette affaire et partant, avaient des raisons personnelles de se refuser à un traitement transparent et clair par rapport à ce sujet. Donnons quelques exemples pour illustrer cet avis.

L’adresse d’un tĂ©lĂ©gramme de l’Ambassade de France au Ministère de la CoopĂ©ration de Paris, annonçant le suicide de Bernard Borrel alors que le corps gĂ®t encore sur le terrain et qu’il n’ait Ă©tĂ© consultĂ© par aucun mĂ©decin,

Cette scène d’affolement rapportĂ©e, le matin de la mort du magistrat, sur un capitaine de l’armĂ©e française faisant très peu cas de la douleur et Ă©motion de la nouvelle veuve pour la presser de retrouver, Ă  la maison, un document qui Ă©tait en possession de B Borrel et dont le contenu Ă©tait très compromettant pour les autoritĂ©s de son pays,

Les dĂ©clarations de ce paramĂ©dical de l’HĂ´pital Bouffard du 19 octobre 1995 qui rĂ©vĂ©lera avoir signĂ© des documents Ă©tablissant le fait qu’il ne devait jamais s’exprimer sur des dĂ©tails se rapportant Ă  la dĂ©pouille de ce magistrat qu’il aura auscultĂ©,

Les rĂ©cents commentaires de ce responsable en chef adjoint de la DGSE de Djibouti Ă  l’Ă©poque des faits et qui, indiquera n’avoir jamais pu trouver le moindre dĂ©but d’indices allant dans le sens d’une incrimination de Djibouti dans la mort de B Borrel, ajoutant mĂŞme qu’il Ă©tait plutĂ´t d’avis qu’il s’agissait d’une affaire franco-françaiseÂ….

Autant d’indices et de points allant dans le sens de montrer que les autoritĂ©s françaises ont non seulement gĂ©rĂ© de façon unilatĂ©rale la mort du juge Borrel mais aussi que, elles ont Ă©tĂ© Ă  l’origine de l’interprĂ©tation qui a Ă©tĂ© donnĂ©e Ă  ce dĂ©cès.

Les allĂ©gations selon lesquelles notre pays serait Ă  l’origine de la thèse du suicide de B Borrel, relève d’une pure invention. Elle consiste en une contre-vĂ©ritĂ© qui a dĂ©sormais acquis force de conviction sous l’effet d’une saltimbanque mĂ©diatique, organisĂ©e contre Djibouti depuis plusieurs annĂ©es maintenant.

Et qu’il ne faille surtout pas s’attendre Ă  ce que, ceux qui jouissent de toute latitude pour restaurer la vĂ©ritĂ© sur ce point le fassent. Cela fait effectivement des annĂ©es que les affabulations et les faux procès se succèdent Ă  l’endroit de Djibouti sans que jamais, aucune des institutions françaises de notre territoire qui, ont prĂ©alablement concouru Ă  la nomination du type de mort (suicide) donnĂ©e Ă  celle de B Borrel, n’ait jamais daignĂ© se fondre d’un communiquĂ© officiel reconnaissant leur paternitĂ© sur ce propos. 

Mais le plus drĂ´le rĂ©side en le paradoxe dans lequel se complait Mme Borrel elle-mĂŞme. La perspicacitĂ© et le sens de persĂ©vĂ©rance rapportĂ©e sur elle dans la panoplie de portraits psychologiques qu’une certaine littĂ©rature (Daniel Nicolas) qui ne tarit d’Ă©loges Ă  son compte ne cesse de  produire Ă  la pelle,  n’existeraient-ils que dans la mesure oĂą il lui importe d’Ă©tablir le rĂ©quisitoire de Djibouti ?

Pour magistrate qu’elle est, qui plus entend rendre honneur Ă  la mĂ©moire de son mari qu’elle dĂ©crit comme un as du droit, pourquoi se refuse-t-elle au principe de l’enquĂŞte Ă  charge et dĂ©charge ?

A l’Ă©vidence, beaucoup de gens indisposeraient madame dans son sens de repartie pour qu’elle se rĂ©solve en toute passivitĂ© et indolence aux dĂ©clarations opportunistes de cet ex-officier Djiboutien.

Opportunistes, les dĂ©clarations d’Houmekani le sont dans la mesure oĂą, elles rĂ©pondaient Ă  la nĂ©cessitĂ© pour ce dernier d’avoir un crĂ©neau lui permettant de s’Ă©tablir en Europe, suite Ă  son limogeage au sein des Forces de l’Ordre de Djibouti et Ă  sa certitude de ne plus retrouver du travail au pays pour avoir dĂ©froquĂ© la chronique avec sa lĂ©gendaire irresponsabilitĂ© et son attrait aigu pour la grande dĂ©linquance.

A moins donc que son portraitiste ne lui jette gratuitement  » des fleurs « ,  Mme Borrel aurait eu la clairvoyance d’apporter un bĂ©mol aux astuces bon marchĂ© d’Houmekani si, elle n’Ă©tait pas sous le coup de la manipulation de milieux hostiles Ă  Djibouti qui, entendent l’utiliser malicieusement.

S’il importe rĂ©ellement Ă  Mme Borrel d’accĂ©der Ă  la seule connaissance des circonstances relatives au dĂ©cès de son Ă©poux, alors nous semble-t-il, qu’il ne lui rapporte rien de prĂŞter son image aux traditionnels dĂ©tracteurs de Djibouti. De mĂŞme, pensons-nous, qu’elle n’a rien Ă  gagner en se posant en fer de lance dans l’invective mĂ©diatique contre notre pays. Qu’elle demande de prendre congĂ© auprès de tous ces courtisans aux objectifs bien distincts du sien et attende, en toute quiĂ©tude, les dĂ©libĂ©rations. Un point c’est tout.Â