17/10/07 (B417) LE MONDE : La juge Clément dément toutes pressions dans l’affaire Borrel
La juge Sophie Clément, chargée d’instruire l’affaire sur la mort à Djibouti en octobre 1995 du juge français Bernard Borrel, a démenti avoir subi des pressions sur ce dossier.
Entendue à sa demande le 1er octobre par les juges Fabienne Pous et Michèle Ganascia, chargées de vérifier si le pouvoir politique a exercé des pressions sur la justice dans la conduite de cette enquête, Sophie Clément a indiqué que des discussions avaient pu avoir lieu au sein des ministères concernés. Mais la magistrate a estimé "injuste" que l’on puisse insinuer que le parquet général et le parquet de Paris aient tenté d’interférer dans ses investigations.
En avril, Mmes Pous et Ganascia avaient mené des perquisitions au quai d’Orsay et à la chancellerie. De nombreuses pièces et documents avaient été saisis. Parmi eux figuraient une lettre de l’actuel procureur général de Paris, Laurent Le Mesle, alors qu’il occupait les fonctions de directeur de cabinet du garde des sceaux, demandant la transmission du dossier judiciaire aux autorités de Djibouti.
D’autres pièces découvertes par les deux juges avaient permis d’établir que l’affaire Borrel avait fait l’objet en 2005 de discussions entre le président de la République Jacques Chirac et le chef de l’Etat djiboutien, Omar Guelleh. Une note émanant du quai d’Orsay avait été saisie. Elle suggérait que la France et Djibouti unissent leurs efforts "pour une gestion conjointe de cette affaire".
Enfin, un document saisi au quai d’Orsay faisait état d’un propos de l’ambassadeur de Djibouti à Paris selon lequel "son pays avait reçu des assurances formelles du ministère de la justice français".