03/11/07 (B420) Agence Net Press (Bujumbura): Relations entre Paris et Kigali – l’exemple djiboutien pourrait faire jurisprudence. (Info lectrice)

En 1995, un juge français du nom de Borel était retrouvé mort à Djibouti, sans que l’on connaisse au départ les commanditaires de son assassinat.

Plus tard, les soupçons se dirigèrent vers les proches du pouvoir, d’où la demande insistante depuis lors de la part de la famille Borel que des mandats d’arrêt internationaux soient délivrés à l’encontre des personnes mises en cause.

Néanmoins, le ministère français mis des affaires étrangers est en train de faire actuellement pression sur la justice afin que ces mandats d’arrêt ne soient pas envoyés à Djibouti.

La démarche du Quai d’Orsay qui ne peut être entreprise à l’insu de l’Elysée, s’explique par les intérêts très étroits qui lient la France à son ex-colonie. En effet, cet ancien Territoire français des Afars et des Issas devenu République de Djibouti à son indépendance en 1977, a conservé une des plus importantes bases militaires françaises en Afrique.

C’est donc par crainte de la réaction très hostile des autorités djiboutiennes qui aboutirait à la fermeture de cette base que la justice française est invitée à fermer les yeux sur le dossier Borel.

En effet, cette décision priverait la France de la possibilité de surveiller de près tout ce qui se passe au Proche et au Moyen Orient ainsi que sur l’ensemble de l’Océan Indien.

Comme quoi quand le pouvoir politique le juge opportun, la pression sur le pouvoir judiciaire devient possible, contrairement à ce qu’on répète à Paris depuis la rupture des relations diplomatiques entre la France et le Rwanda en novembre 2006.

Signalons enfin que l’actuel patron du Quai d’Orsay n’est autre que Bernard Kouchner, celui-là même qui pourrait rendre possible la détente entre Paris et Kigali, en renvoyant le juge Bruguière aller quêter justice ailleurs.