08/11/07 (B420) US.INFO.STATE.GVT : Une nouvelle possibilité de réconciliation existe en Somalie, dit Mme Frazer.

L’interview de la secrétaire d’État adjointe aux affaires africaines à la Voix de l’Amérique

Washington – Le gouvernement fédéral de transition de la Somalie a maintenant une nouvelle occasion d’encourager la paix et la réconciliation et de faciliter le rapprochement des divers groupes dans ce pays, a déclaré la secrétaire d’État adjointe aux affaires africaines, Mme Jendayi Frazer, lors de l’entretien qu’elle a accordée le 6 novembre à la Voix de l’Amérique.

La démission récente du premier ministre somalien, M. Ali Mohamed Gedi, a créé « une nouvelle dynamique importante en Somalie que l’on doit prendre très au sérieux », a-t-elle dit en exprimant l’espoir des États-Unis au sujet de la sélection d’une « personne très compétente qui puisse rapprocher tous les groupes ».

À propos de la démission de M. Gedi, elle déclaré : « Je pense que M. Gedi a pris une décision très louable et très honorable, car il s’est retiré de manière à ce qu’une autre personne capable de rapprocher les divers groupes puisse se présenter (…) Nous devrions tous féliciter le premier ministre pour avoir accepté de se retirer dans l’intérêt du pays (…) C’était la bonne chose à faire en temps opportun. »

Quant à ce que le président Abdullahi Yusuf Ahmed et le Parlement somalien devraient faire pour choisir un premier ministre qui aurait la confiance tant du président que de la communauté internationale, Mme Frazer a dit qu’il serait bon que le nouveau premier ministre ait la confiance des États-Unis, de la communauté internationale et du Parlement, mais qu’il fallait surtout qu’il ait la confiance des Somaliens. « C’est là la chose la plus importante car ce premier ministre doit constituer l’élément essentiel de la réconciliation nationale. »

« Nous avons dit à de multiples reprises que l’avenir de la Somalie, un avenir empreint de stabilité, dépendait de la réconciliation des divers groupes, qu’il s’agisse de groupes politiques et idéologiques, des clans, des groupes de la société civile, des intellectuels, des autorités religieuses. Il faut que tous ces groupes s’entendent. Il faut donc un premier ministre qui puisse les rapprocher, et c’est cela que les États-Unis recherchent. »

Pour ce qui est des qualités du futur premier ministre, Mme Frazer a déclaré que c’était au président Yusuf de décider. Elle a cependant ajouté qu’il convenait à son avis de trouver une personne qui ait à cœur l’intérêt national, qui soit résolue à se conformer à la charte fédérale de transition et à assurer une transition en 2009, qui soit dotée des compétences politiques nécessaires et enfin qui agisse dans l’intérêt de tous les Somaliens et non pas dans son intérêt personnel ou dans celui de son clan.

La secrétaire d’État adjointe a rappelé que la Somalie avait été sans gouvernement pendant plus de seize ans. « À l’heure actuelle, a-t-elle dit, le gouvernement fédéral de transition tente de mettre en place les institutions nécessaires à une transition qui aboutirait à la formation d’un gouvernement issu des élections en 2009. Les forces éthiopiennes n’ont pas été en Somalie pendant seize ans. Il ne convient donc pas de les blâmer pour ce qui se passe dans le pays, car cela reviendrait à exonérer les Somaliens de leur responsabilité. Nous espérons que les forces éthiopiennes pourront se retirer dès que possible au fur et à mesure du déploiement des forces de la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM). Nous nous employons à augmenter leur nombre et nous espérons que les Burundais enverront leur contingent ce mois-ci. »

Comme on lui demandait ce que les États-Unis faisaient pour aider les autres pays à fournir les troupes dont la Somalie avait besoin, Mme Frazer a déclaré : « Les Burundais ont déclaré à plusieurs reprises qu’il tenait à envoyer un contingent en Somalie et ils se sont engagés à le faire (…) Nous avons fourni jusqu’ici quelque 19 millions de dollars pour aider l’Ouganda et le Burundi dans ce domaine. Nous entraînons deux bataillons de soldats burundais ; nous leur avons fourni l’équipement nécessaire et nous faciliterons leur déploiement.

« Par ailleurs, nous œuvrons de concert avec d’autres États. La secrétaire d’État, Mme Condoleezza Rice, s’est entretenue avec le président du Nigéria, M. Umaru Yar’Adua, au sujet du déploiement de soldats nigérians, ainsi qu’avec le président du Ghana, M. John Kufuor, à propos de l’envoi de soldats ghanéens. Nous collaborons donc avec ces pays, mais il nous fait faire davantage au niveau de l’ONU pour obtenir sa participation. »