14/09/08 (B465) Un Thonier français pris pour cible par les pirates somaliens, réussit à s’échapper, en dépit de tirs de mortiers. La fin de la pêche française au large de la Somalie (3 dépêches – Info lectrice)
_______________________ Le télégramme de Brest
Afrique. Au lance-roquettes sur un thonier breton
Un thonier breton a été pris pour cible, hier, alors qu’il se trouvait très au large des côtes de Somalie. L’arme utilisée : le lance-roquettes. Les marins ont décidé de regagner leur port d’attache aux Seychelles.
Hier matin, un thonier français, a été victime, d’un acte de piraterie. L’information a été confirmée par le ministère des Affaires étrangères qui précise qu’il n’y a aucun blessé. Selon Armand Quentel, responsable des thoniers tropicaux au syndicat maritime Bretagne CFDT et d’après des informations reçues de personnes sur place, le thonier serait le Drennec, basé à Concarneau, et aurait subi « des tirs de lance-roquettes à 420 milles des côtes somaliennes ».
On ignore l’étendue des dégâts sur le bateau mais, hier, il faisait route vers son port d’attache aux Seychelles. L’équipage a par ailleurs récupéré une roquette non explosée. « Cet incident fait suite à une série d’actes de piraterie sur les thoniers tropicaux. Jeudi, un thonier espagnol, le Playa de anzoras avait également été attaqué à 320 milles des côtes de la Somalie », souligne Armand Quentel, du syndicat maritime Bretagne CFDT.
Les marins rentrent au port d’attache
Face à cette atmosphère d’insécurité, les marins des thoniers tropicaux français et espagnols ont décidé de rentrer à leur port d’attache, aux Seychelles. « Lundi, une quarantaine de bateaux et leurs marins seront revenus à terre pour demander la mise en place d’un protocole pour permettre aux marins de pêcher en toute sécurité. Ils sont très inquiets », explique Armand Quentel. « Les marins vivent et travaillent dans la terreur.
Nous nous engageons à alerter le gouvernement et la communauté européenne sur ce problème. Il y a une montée en puissance du phénomène », souligne Sylvie Roux, du syndicat maritime Bretagne CFDT.
Sophie Desplancques
_________________________________ AFP
Des pirates somaliens bouleversent le trafic maritime dans le golfe d’Aden
Une série d’attaques de pirates somaliens sur des navires dans le golfe d’Aden et l’océan Indien bouleverse le trafic maritime dans cette zone alors qu’un thonier et un pétrolier ont échappé de justesse samedi à deux nouvelles attaques.
Samedi, un thonier français, Le Drennec, a été attaqué par des pirates alors qu’il se trouvait à 420 milles des côtes somaliennes, a indiqué Pierre-Alain Carré, directeur d’exploitation de l’armement CMB, basé à Concarneau (ouest de la France).
Le même jour, un tanker de 137 m, le Golden Elizabeth, avec 13 marins philippins à bord, battant pavillon panaméen et affrété par une compagnie japonaise, a échappé à l’une de ces attaques, selon Andrew Mwangura, le responsable du bureau kényan du Programme d’assistance aux marins, organisation basée à Mombasa (sud-est du Kenya).
Une vingtaine de navires de pêche français, dont 16 gérés par la CMB, sont actifs dans cette zone de pêche, où se concentrent les bancs de thon en cette saison, selon M. Carré. A ces navires, s’ajoutent une trentaine de bateaux espagnols. Le 11 septembre au soir, l’un d’entre eux, le Plaja Anzora, avait été victime d’une attaque similaire.
En réaction, dimanche, les navires français et espagnols qui pêchaient au large de la Somalie ont décidé de cesser leur activité et de rentrer à Mahé, leur port d’attache dans les Seychelles.
La Somalie est devenu le point chaud de la piraterie planétaire ces derniers mois. Les pirates y détiennent plusieurs navires et leurs équipages.
Après Le Ponant en avril, un autre voilier français a été intercepté le 2 septembre par des pirates qui retiennent les deux personnes qui se trouvaient à bord. Ce voilier est ancré près du village de Bargal, dans le nord de la région semi-autonome du Puntland (nord-est de la Somalie), a indiqué dimanche à l’AFP un haut responsable du Puntland, Bile Mohamoud Qabowsade.
« Nous avons envoyé un groupe d’anciens et de responsables régionaux dans ce village où les deux Français sont détenus afin d’engager des discussions, mais il semble qu’il soit trop tôt pour discuter d’un quelconque résultat », a ajouté ce responsable.
« Nous avons des informations indiquant que les pirates réclament une rançon et la libération de certains de leurs collègues capturés par des commandos français », a-t-il ajouté.
Un commando des forces spéciales françaises était intervenu en territoire somalien le 11 avril, peu après la libération des trente membres d’équipage du Ponant et avait capturé six hommes qui sont depuis en détention dans la région parisienne.
Hared Ise Omar, Un responsable du village de Alula (Puntland) a indiqué qu’il avait été demandé aux pirates de bien traiter les otages français.
« De source proche des pirates, ceux-ci demandent 2 millions de dollars pour les relâcher mais nous n’avons pas d’information plus précise », a précisé ce responsable à l’AFP.
Les eaux somaliennes sont considérées comme les plus dangereuses du monde. Selon le Bureau maritime international (BMI), pas moins de 24 attaques de piraterie ont eu lieu au large des côtes de ce pays au cours du premier semestre 2008.
Les navires sont souvent retenus pendant plusieurs semaines et sont généralement relâchés après le paiement de rançons importantes payées par les gouvernements ou les propriétaires des navires.
______________________________ AFP
Attaques de pirates: arrêt de la pêche française au large de la Somalie
Les navires français qui pêchaient au large de la Somalie ont décidé de cesser leur activité et de rentrer à Mahé, leur port d’attache dans les Seychelles, après l’attaque de pirates contre l’un d’entre eux, a-t-on appris dimanche auprès de l’armement CMB basé à Concarneau.
Joint au téléphone par l’AFP, Pierre-Alain Carré, directeur d’exploitation de l’armement CMB, a confirmé l’attaque dont a été victime samedi matin l’un de ses thoniers, le Drennec, alors qu’il se trouvait à 420 milles des côtes somaliennes. Une vingtaine de navires de pêche français, dont 16 gérés par la CMB, sont actifs dans cette zone de pêche, a-t-il précisé.
Cet acte de piraterie est le deuxième en deux jours, un thonier espagnol, le Plaja Anzora, ayant été victime d’une attaque similaire le soir du 11 septembre. « Tous les bateaux, français et espagnols, rentrent à Mahé. Il s’agit d’une décision commune des capitaines de navire pour protester contre le manque de moyens pour assurer la sécurité », a déclaré M. Carré.
« On est des pêcheurs, pas des guerriers. On comprend leur décision, on est tous des anciens marins. Pêcher la peur au ventre, ce n’est pas ce qu’on leur demande », a-t-il ajouté. Des pirates ont tenté samedi, sans succès, d’aborder un thonier de Concarneau en pêche dans l’archipel des Seychelles, a révélé France-Info dimanche matin.
A bord d’une vedette rapide, ils ont tenté de monter à bord du thonier le Drennec.
Ne pouvant y arriver en raison de l’état de la mer, ils ont tiré deux roquettes sur le bateau sans faire de victimes ni provoquer de dégâts importants.