15/09/08 (B465) AFP / Piraterie au large de la Somalie: une réunion interministérielle « dans les prochains jours »
Le ministre de l’Agriculture et de la Pêche Michel Barnier a indiqué lundi que la réunion interministérielle qu’il a demandée au Premier ministre après l’attaque d’un thonier français samedi au large des côtes somaliennes, aurait lieu « dans les jours qui viennent ».
Cette réunion devrait réunir, outre lui-même, « le ministre de la Défense, le ministre des Affaires étrangère et celui du Tourisme et des Transports », a indiqué M. Barnier sur Europe 1.
Il y a « plusieurs actions possibles qu’il faut mettre en ordre maintenant », a-t-il ajouté : « une action diplomatique vis-à-vis des pays qui sont riverains de ces mers et où se réfugient à coup sûr ces pirates », « une action européenne », notamment pour qu’on agisse dans le cadre de « l’organisation maritime internationale ou des Nations Unies pour donner un programme de lutte contre la piraterie dans ces eaux ».
Quant à l’armée, elle « doit se sentir concernée » mais, a fait remarquer le ministre, son action est rendue difficile par le fait qu' »il s’agit des eaux internationales ».
Selon M. Barnier, « il y a plusieurs méthodes pour limiter ou maîtriser les risques » : faire en sorte que « ces bateaux pêchent de manière un peu plus collégiale et non pas de manière isolée », « faire des surveillances aériennes » ou « des missions de protection » comme pour les convois d’aide humanitaire.
Interrogé sur la date de la réunion interministérielle autour du Premier ministre François Fillon, il a indiqué qu’elle aurait lieu « dans les jours qui viennent ».
Dimanche, les armements français de pêche au thon s’étaient alarmés d’une recrudescence de la piraterie au large des côtes somaliennes, après l’attaque d’un de leurs navires, et avaient demandé aux marines occidentales de traquer les pirates dans cette zone stratégique pour eux.
Après deux attaques de pirates en trois jours contre des thoniers espagnol et français, les armements avaient réclamé une réunion avec les pouvoirs publics.
La cinquantaine de navires de pêche européens actifs au large des côtes somaliennes, une zone riche en poissons mais réputée dangereuse, avaient décidé de rentrer à leur port d’attache de Mahé, aux Seychelles. « Il s’agit (…) de protester contre le manque de moyens pour assurer la sécurité », a déclaré Pierre-Alain Carré, directeur d’exploitation de la CMB, l’armement du thonier français Le Drennec qui a subi samedi matin une attaque à la roquette.
Yvon Riva, président d’Orthongel qui regroupe les producteurs de thon congelé, avait réclamé l’aide de la Marine nationale pour « surveiller la zone ».
Selon lui, les pêcheurs européens sont dans une impasse car ils ne peuvent se priver des ressources de thon de l’ouest de l’océan Indien, qui représentent environ 30% de la ressource mondiale, contre 55% pour le Pacifique et 15% seulement pour l’Atlantique.
La vingtaine de navires français qui pêchent le thon albacore et listao dans les eaux tropicales de l’océan Indien emploient près d’un millier de pêcheurs, dont plus de la moitié originaires des pays riverains. A cela, s’ajoutent une trentaine de navires espagnols.
La CGT des marins du grand Ouest avait réclamé dimanche soir plus de moyens pour la protection des bateaux français, dans un communiqué.