02/03/00 (LIB 23) DEUX PROCESSUS DE PAIX EN DANGER ?

Depuis
quelques semaines, nous avons assisté à plusieurs représentations
médiatiques, à l’instigation de M. Guelleh, autour du
thème de la Paix : la Paix en Somalie et la Paix à Djibouti.

M.
Guelleh, qui avait certainement besoin de détourner l’attention
de l’opinion internationale sur des affaires qui pourraient le concerner
de près, de très près .. a initié deux processus
de Paix .

Qui
pourrait lui reprocher d’oeuvrer pour la Paix ?
Personne … et de nombreusesinstitutions internationales lui ont apporté
leur appui et leur soutien.

Malheureusement
le bilan, aujourd’hui, est décevant :

  • le processus
    en Somalie ne rencontre pas l’adhésion des différentes
    parties et il pourrait se conclure sur un échec.
  • l’accord avec
    le Frud n’est suivi d’aucune mesure concrète ni dans le domaine
    de la démocratie ni sur le plan des Droits de l’Homme. La déception
    fait progressivement place à l’enthousiasme des premiers jours
    : le blocus dans le Nord n’a pas été levé, ….,
    nous n’enregistrons aucune avancée dans les faits (libertés
    individuelles, liberté de la presse, etc.. le seul point positif
    est la libération de 29 prisonniers politiques et la condamnation/libération
    de 10 autres.

La Paix est exigente
: c’est une démarche difficile qui impose une « bonne dose »
de sincérité. Il faut la conduire sérieusement
et avec conviction, sinon les tentatives sont vouées à
l’échec. Utiliser la Paix pour des considérations personnelles
peut se révéler dangereux : elle peut se retourner contre
la fourberie !

Si M. Guelleh
avait besoin de calmer une urgence politique / judiciaire, était-il
pour autant animé par une volonté sincère de faire
la Paix et de développer le climat politique, social et judiciaire
nécessaire ? La réponse à cette question pourrait
expliquer les échecs prévisibles qu’il devrait alors assumer.

Nous serons rapidement
fixés … sur l’avenir de ces deux processus de Paix !

En dépit
de nos doutes, nous voulons toujours y croire, car la cause des Droits
de l’Homme n’a rien à gagner dans un échec de ces processus
de Paix. C’est la raison pour laquelle nous demandons une nouvelle fois
au Gouvernement djiboutien de prendre les mesures nécessaires
pour rassurer l’opinion en montrant qu’il y a une évolution véritable
du régime :

  • arrêt
    définitif de toutes les violations des Droits de l’Homme : torture,
    arrestations arbitraires, en particulier dans le Nord à l’encontre
    des populations civiles,
  • restauration
    des libertés fondamentales : liberté de voyager librement
    à l’intérieur et à l’extérieur, liberté
    de s’exprimer, liberté de la Presse,


  • libération
    de tous les prisonniers politiques et vote d’une amnistie générale
    pour tous afin de mettre un terme aux instructions menées contre
    eux dans des conditions plus que critiquables,
  • rétablissement
    d’un système juridique équitable avec des juges et des
    avocats libres et indépendants,
    cessation des harcèlements policiers à l’encontre des
    personnalités de l’opposition et des responsables des Associations
    de Défense des D.H.
    ,
  • (a suivre)