25/12/08 (B479) AfarIssas -> opposition djiboutienne : Défi ou avenir ?

Depuis leur création, les partis d’opposition sont confrontés à un double défi:

– Défi de l’intégration, c’est à dire de l’action politique visant à assurer la symbiose des groupes et des forces constituantes des Partis, connus sous le vocable de sensibilités internes.

Défi de la problématique de la lutte politique dans le cadre d’une démocratie de façade n’ayant aucune concrétisation dans le domaine de la pratique.

Au plan intérieur, le développement des partis a été sérieusement pénalisé par le problème des sensibilités internes et des conflits entre groupes. Ces antagonismes ont constamment affaibli les Partis et constitué un frein au développement d’une action militante efficace sur la voie du changement démocratique recherché.

L’amélioration des conditions de vie de notre pays, c’est le respect de la souveraineté de Djibouti, de l’humain, c’est le retour à l’honneur que Djibouti a perdu. Les partis politiques à vrai dire n’ont pas convaincu par leur façon de faire. Parfois on s’interroge sur le sens politique de certains leaders de l’opposition djiboutienne.

La misère qui sévit au pays et la volonté d’avoir une kyrielle d’opinions a permis à Djibouti d’accéder non pas à la démocratie mais plutôt à la ploutocratie.

Au regard de la faiblesse des programmes politiques qu’ils proposent, plusieurs partis politiques de l’opposition donnent l’impression de n’être pas prêts. D’abord par le nombre et le contenu des programmes qu’ils publient et ensuite par le sens de l’organisation pour faciliter la compréhension de l’organisation politique par les populations. Il en découle parfois des positions plus ou moins opportunistes qui ont laminé tous les espoirs d’un peuple véritablement convaincu de la nécessité d’un changement.

C’est-à-dire ?

Nous le disons avec beaucoup de respect pour les efforts que nous avons notés mais aussi avec beaucoup de recul et de prudence en raison de son immaturité, l’opposition affiche une prédisposition à changer parfois de discours et à s’aligner en faveur du pouvoir et de son inorganisation.

Nous nous démarquons de cette opposition opportuniste de la « mangeoire ».

C’est ainsi que la notion d’opposition à Djibouti a été complètement dévoyée par de nombreux opposants. Au même titre que le pouvoir en place cette forme d’opposition est responsable du désespoir qui s’est ancré porgressivement mais profondément dans le peuple.

Souvenez-vous de l’alliance entre les partis d’oppositions d’Aden Robleh Awaleh, de Moumin Bahdon, puis d’un partie du FRUD avec l’UMP. Le retournement de cette dernière avait déjà porté le coup de grâce. Elle a dégradé ce qui était une opposition majoritaire pour la rabaisser au niveau d’une opposition minoritaire.

Que voulez vous que pense le citoyen qui a donné sa voix à l’opposition pour changer sa condition et qui constate que cette opposition va s’allier au parti qu’il a combattu ?

Le citoyen se sent en ce moment là, non seulement exposé, mais surtout trahi parce qu’aller voter aujourd’hui ouvertement contre le pouvoir à Djibouti, cela signifie de prendre des risques énormes.

Et quand on sait que l’on a pris le courage de se confronter à un adversaire en faisant confiance à un leader et que demain l’on constate que ce leader va traiter avec la personne contre laquelle on s’est exposé. Que dire, que penser ?

Quoi de plus naturel que de céder à la forte tentation de traiter directement avec la personne supposée être malfaisante pour le peuple, mais bonne pour les leaders du peuple.

Quand on voit que le lendemain vous allez avec elle, sans doute que cette attitude cachait plutôt quelque chose que vous vouliez obtenir.

Voilà pourquoi à un moment donné, les djiboutiens (nes) ont pris du recul vis-à-vis de l’opposition actuelle à Djibouti.

Cette opposition là qui est prête à la moindre occasion de se mettre à table pour partager ce qu’on appelle chez nous le ‘gâteau national’, cette opposition là, elle pose un problème et on s’en démarque de cette opposition.

Le peuple djiboutien a besoin d’une opposition sincère et courageuse, d’une opposition qui refuse de cautionner les conditions qui asservissent notre peuple et qui le condamnent à la misère.

Il en a assez de cette opposition, à la limite préfabriquée, qui quémande de l’argent et des postes. Désormais, il s’en méfie. Ce qu’il faut ? C’est prendre l’initiative de proposer aux djiboutiens des idées et des hommes neufs et crédibles.

Un parti politique doit être clair. Il doit toujours penser qu’il a des obligations et des devoirs envers le peuple, qu’il lui doit des informations claires sur sa vision pour améliorer le sort de chacun.

Je ne pense pas que ce soit quelque chose que l’on retrouve dans la majorité des partis politiques djiboutiens d’aujourd’hui.

Cela étant, je dois saluer le combat de la minorité de l’opposition djiboutienne. Je dois rendre hommage à l’opposition, car son combat est énorme et difficile face à ce régime dictatorial. L ême s’il est vrai qu’il faille faire un tri, entre ceux qui pêchent par la tentation d’aller vers la facilité et ces hommes et ces femmes ordinaires courageux et sincères que l’on abuse parfois. Car certains sont tenaces pour essayer d’obtenir un avantage ou un pouvoir abusent d’elles et d’eux.

Au total, le peuple a l’impression que l’opposition s’agite dans l’incohérence avec manque de détermination et de socle idéologique.

Il faut également condamner les opposants qui utilisent le peuple pour se faire acheter.

Le peuple voit tout :

Imaginez ce que peut ressentir un citoyen pauvre de Djibouti qui a été voté pour un parti politique dans l’espoir de voir sa propre situation s’améliorer quand il constate, le lendemain, que le dirigeant de ce parti qui était pauvre comme lui, la veille, revient au volant d’une grosse voiture avec beaucoup d’argent.

La situation de ce dirigeant a considérablement changé dans un environnement misérable. Tandis que la situation de ceux qui l’ont amené à être député ou ministre n’a pas évolué.

Que voulez vous que ce citoyen pense ?

Sa tentation de suivre le régime devient plus forte et pourtant les dirigeants de ce système ne font pas autre chose que créer les conditions de la misère qui mine le pays tout entier.

Donc, il y a un aggiornamento à faire dans l’opposition. Le parti au pouvoir fait preuce de la plus grande irresponsabilité et il achète des consciences et des oppositions.

Voilà pourquoi il faut susciter une véritable prise de conscience. Montrer au peuple comment on peut faire la différence entre une opposition de circonstance et une opposition totalement engagée pour défendre contre vents et marées, des convictions affirmées et des idées pour une meilleure gouvernance. Le peuple mérite un destin meilleur mais pas en se faisant tromper par une soi-disant opposition qui prêche une identité tribale qui divise les fils et les filles du pays (Politique que pratiue IOG depuis des années).

Je n’ai nullement l’intention dans ces écrits, d’affaiblir l’image de l’opposition djiboutienne mais je fais allusion à la réalité existante (un constat). Il est temps que l’opposition djiboutienne se rassemble sans distinction tribale et joue son rôle de façon cohérente, transparente et avec beaucoup de convictions.

Que la lutte continue.

« Quand on pointe la lune du doigt, l’imbécile regarde le doigt. » Confucius

AFARISSA
afarissas@live.be