27/05/09 (B500) Nouvelles de Somalie … (5 articles en Français et en Anglais)

________________________ 5 – Google avec AFP

Une journaliste canadienne retenue en otage en Somalie affirme être malade
De Dean Bennett

Une journaliste pigiste canadienne retenue en otage en Somalie affirme être malade et supplie le gouvernement fédéral de la ramener chez elle, selon une dépêche de l’Agence France-Presse (AFP).

"La situation ici est très désespérée et sérieuse, a affirmé Amanda Lindhout, dimanche, au cours d’une entrevue téléphonique avec l’AFP. Je suis en otage depuis neuf mois. Les conditions sont très mauvaises. Je ne bois pas d’eau potable. Je ne suis nourrie qu’une fois par jour, tout au plus."

Mme Lindhout et un collègue, Nigel Brennan, un photographe australien, figuraient parmi un groupe de personnes qui ont été kidnappées le 23 août près de la capitale de la Somalie, Mogadiscio. Hormis la journaliste et le photographe, les autres personnes enlevées, toutes des Somaliennes, ont depuis été libérées.

"Je suis malade depuis des mois, a poursuivi Mme Lindhout. A moins que mon gouvernement, les Canadiens, ma famille et mes amis ne parviennent à verser la rançon de 1 million $ US, je mourrai ici. Cela est certain."

Amanda Lindhout, une pigiste pour la télévision et la presse écrite originaire de Sylvan Lake, en Alberta, et M. Brennan seraient déplacés par leurs ravisseurs de maison en maison. De plus, les négociations pour obtenir leur libération auraient été interrompues à plusieurs reprises.

Lundi, aucun porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Canada n’a pu être joint pour commenter la situation. Le ministère a à maintes fois refusé de commenter cette affaire, affirmant ne pas vouloir miner les efforts pour obtenir la libération d’Amanda Lindhout.

La dépêche de l’AFP indique également que Mme Lindhout semblait lire ou réciter une déclaration.

Lorsque l’agence de presse a demandé à la journaliste de lui donner des détails sur son état de santé, Mme Lindhout a refusé.

"Je ne peux répondre à aucune de vos questions, a-t-elle affirmé. Je vous ai dit tout ce que j’avais le droit de vous dire."

Le bureau africain de l’organisme Reporters sans frontières tente d’en savoir davantage, mais a indiqué qu’il était difficile de confirmer s’il s’agissait bel et bien des voix de Mme Lindhout et de M. Brennan, respectivement âgés de 27 et de 37 ans au moment de leur enlèvement.

Amanda Lindhout a passé les deux dernières années à réaliser des reportages dans certains des pays les plus ravagés par la violence, dont l’Irak.

________________________ 4 – IRIN (ONU)

SOMALIE: Arrêt de l’aide humanitaire à Mogadiscio

Les organisations non-gouvernementales (ONG) locales de Mogadiscio, capitale de la Somalie, ont formé un groupe de travail pour tenter de mobiliser une aide d’urgence au profit de milliers de civils déplacés.

« La situation est tellement grave que si rien n’est fait, beaucoup de gens vont mourir », a déclaré à IRIN Asha Sha’ur, activiste de la société civile, le 25 mai. « Nous appelons les organisations humanitaires internationales à aider ces populations désespérées avant qu’il ne soit trop tard ».

A Mogadiscio, les opérations d’aide humanitaire se sont presque arrêtées en raison de l’intensification des violences. Selon les estimations, entre 57 000 et 60 000 personnes ont fui leurs domiciles depuis les derniers affrontements, le 8 mai, selon le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

Selon Ali Sheikh Yassin, vice-président de l’Elman Human Rights Organisation (EHRO), sise à Mogadiscio, 207 personnes ont été tuées depuis les derniers affrontements, le 8 mai. Dans la seule journée du 22 mai, a-t-il rapporté, quelque 59 personnes ont été tuées dans la capitale, mais ce bilan porte uniquement sur les décès qui ont pu être confirmés par l’organisme. « Un grand nombre de personnes ont été enterrées là où elles sont mortes ».

Selon M. Yassin, le bilan des morts inclut sept policiers tués par un kamikaze, le 24 mai.

Les violences ont forcé Médecins sans frontières à fermer son dispensaire, dans la zone de Yaaqshid. Le centre de santé rouvrira ses portes dès qu’un niveau de sécurité minimum sera assuré, a déclaré l’organisme.

« Même les ONG locales ont peur d’intervenir en raison de cette situation de sécurité incertaine », selon un travailleur humanitaire de la région.

La semaine dernière, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a rapporté que son complexe de Jowhar, à 90 kilomètres au sud de Mogadiscio, avait été pillé lorsque la milice Al-Shabab avait pris le contrôle de la ville.

Dans le centre-sud de la Somalie, plus de 50 000 enfants atteints de malnutrition grave et au moins 85 000 enfants souffrant de malnutrition modérée ont été pénalisés par l’interruption de l’approvisionnement en vivres et en médicaments.

Le pillage du 17 mai a abouti à la destruction des réserves, des biens et de l’équipement humanitaires. « L’équipement de la chaîne du froid [nécessaire à l’entreposage des vaccins] a été endommagé : des milliers de doses de vaccins contre la rougeole, la polio et autres, qui devaient permettre d’immuniser les enfants somaliens, ont été détruites », a déclaré l’UNICEF.

Mme Sha’ur ainsi que d’autres leaders de la société civile ont appelé la communauté internationale et les Somaliens de la diaspora à aider des milliers de personnes désespérées, déplacées par les violences qui opposent les forces du gouvernement aux insurgés.

« Nous avons formé ce groupe de travail pour nous assurer d’accompagner [les organisations humanitaires] partout où elles souhaiteront aller », a expliqué Mme Sha’ur. « Nous nous sommes rendus dans certains de ces camps [situés à la périphérie de la ville] et nous avons découvert que les conditions de vie des populations y étaient déchirantes ».

Les nouveaux déplacés vivent en effet dans des conditions déplorables. « Bon nombre d’entre eux n’ont pas où loger, alors ils s’entassent avec d’autres gens dans des espaces exigus ; et ils n’ont pas grand-chose (voire rien) à manger », a rapporté Mme Sha’ur. « Ils ont besoin d’aide dans tous les domaines, mais l’hébergement est leur besoin le plus urgent ».

Nasteho Osman, 29 ans, élève seule ses quatre enfants ; la semaine dernière, elle est retournée aux camps de déplacés qu’elle avait quittés il y a à peine un mois.

« J’étais au marché de Bakara lorsque les affrontements ont éclaté [le 8 mai] ; j’ai dû retourner à la maison en précipitation pour m’assurer que mes enfants étaient en sécurité », a raconté Mme Osman. « Je suis partie il y a dix jours, en n’emportant que ce qu’on pouvait porter ».

La situation s’aggrave dès qu’il pleut. « Nous n’avons qu’une petite cabane qui nous sert d’abri, et quand il pleut, personne n’arrive à dormir », a-t-elle ajouté.

 

________________________ 3 – Romandie News avec AFP

Somalie: L’ONU autorise le maintien de l’Amisom
Le Conseil de sécurité a autorisé mardi la prorogation du mandat de la mission de l’Union Africaine en Somalie (Amisom) et une aide logistique onusienne à cette mission, différant de nouveau l’éventuelle décision de déployer une force de l’ONU pour la remplacer.

Le Conseil a adopté à l’unanimité une résolution, numérotée 1872, dans laquelle il "autorise les Etats membres de l’Union africaine (UA) à maintenir l’Amisom jusqu’au 31 janvier 2010" en Somalie, pays où la guerre civile fait rage depuis 1991 et dont la capitale est un champ de bataille.

Il demande au secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, de "continuer à fournir un ensemble d’appui logistique à l’Amisom comprenant du matériel et des services", jusqu’à la même date.

L’ambassadeur britannique John Sawers a indiqué à la presse que ce soutien logistique serait de 200 à 300 millions de dollars.

Le Conseil prie M. Ban de mettre en oeuvre l’approche prudente, en trois phases, qu’il avait recommandée dans un rapport le 22 avril, pour une possible relève de l’Amisom par une force de l’ONU.

La première phase doit consister pour l’ONU à maintenir son engagement actuel, approuvé dans la résolution 1863 du Conseil de sécurité du 16 janvier: Appui à l’Amisom, à l’édification d’institutions sécuritaires somaliennes, au processus politique et aux activités humanitaires.

Après plusieurs mois et si les conditions de sécurité le permettent, une 2e phase serait engagée, où l’ONU aurait une "empreinte légère" à Mogadiscio, réinstallant son Bureau politique pour la Somalie (Unpos) pour l’aide au processus politique, ainsi que les structures d’appui de l’ONU à l’Amisom pour superviser l’aide humanitaire et les projets de relèvement et développement.

Ces deux phases transitoires permettraient d’évaluer les progrès de l’action du gouvernement fédéral de transition (GFT) somalien en faveur de la sécurité et de la mise en place de ses propres institutions de sécurité, et de jauger l’acceptabilité d’une présence des Nations unies à Mogadiscio.

Le Conseil de sécurité déciderait alors éventuellement du passage à une 3e phase, qui verrait la mise en place d’une opération de maintien de la paix de l’ONU avec 22.500 militaires appuyés par une composante navale.

Le chef de l’ONU fondait son rapport sur le constat que les conditions de sécurité en Somalie ne permettent pas actuellement d’y déployer une opération de maintien de la paix.

L’ONU avait échoué dans une tentative de ramener la paix dans le pays dans les années 90.

La résolution 1872 demande aux parties somaliennes de respecter l’accord de Djibouti conclu entre le GFT et des groupes islamistes modérés mais rejeté par les islamistes radicaux.

Le 7 mai, les insurgés ont lancé à Mogadiscio une offensive sans précédent, menée par la milice "Hezb al-Islamiya" du chef islamiste radical cheikh Hassan Dahir Aweys, et les islamistes radicaux des shebab, pour renverser le président Sharif Cheikh Ahmed, un islamiste modéré élu en janvier.

Les shebab ont admis le 12 mai pour la première fois que des combattants étrangers étaient engagés à leurs côtés.

________________________ 2 – BBC (En Anglais)

Les troupes éthiopiennes de retour en Somalie. Elles ont traversé la frontière, selon des témoignages // Ethiopia troops ‘back in Somalia’
Ethiopian military forces have crossed back into Somalia, four months after leaving, witnesses told the BBC.

Their reported return comes as Islamist militants continue to seize towns from the fragile Western-backed government.

One resident said he saw Ethiopian troops digging trenches in Kalabeyr, a town 22km (14 miles) from the Somali-Ethiopian border.

An Ethiopian spokesman denied the reports. Its troops left Somalia in January after two years in the country.

They entered Somalia in 2006 to help oust Islamist forces from the capital Mogadishu but withdrew under a UN-backed peace deal.

When its troops left, Ethiopia made it clear it did still reserve the right to intervene in Somalia if its interests were directly threatened.

There have been several reports of the Ethiopian military crossing into Somali territory for hot-pursuit operations, or to check vehicles moving in the border area.

The BBC’s Elizabeth Blunt in Addis Ababa says the latest reported troop movements may well be part of a similar, limited operation.

But Ethiopian foreign ministry spokesman Wahade Belay denied the reports.

"This is a totally fabricated story. We have no plans to go into any of Somalia’s territory," he told Reuters news agency.

Language

However, Kalabeyr resident Fadumo Du’ale told the BBC’s Mohamed Olad Hassan on Tuesday: "They have crossed the border late last night and they are here now. They look to be stationing here."

Another resident, Tabane Abdi Ali, told the BBC: "We recognise them because of their military uniform and the language they were speaking."

Bus driver Farah Ahmed Adaan told our correspondent he had spotted "a lot" of Ethiopian troops with 12 military vehicles.
"Some of them were digging trenches while others were guarding the whole area," he said.

"They stopped me and checked my car and then ordered me to move."

On Sunday, fighters from the al-Shabab group, which is linked to al-Qaeda, took the key town of Jowhar from government forces.

This is the home town of President Sheikh Sharif Sheikh Ahmed and now that the country’s rainy season has arrived, Jowhar is the only passable route into central Somalia from the capital.

Since withdrawing at the beginning of the year, Ethiopian troops have kept up a strong presence along the Somali border.

Ethiopia, a US ally, invaded its war-torn neighbour in December 2006 to prop up the transitional government and initially everything went according to plan.

Rebel resistance melted away before the 3,000-strong Ethiopian advance and the Somali government was able to set up in Mogadishu.

But the government did not extend its control and the Islamists continued to launch deadly attacks on both Ethiopian and Somali government forces.

About 4,300 Ugandan and Burundian peacekeepers from the African Union have arrived in Mogadishu, where they have taken up positions vacated by the Ethiopians in January.

But analysts say they are only in effective control of the presidential palace, airport and seaport in Mogadishu, while the Islamist guerrillas control chunks of the capital, along with swathes of central and southern Somalia.

________________________ 1 – RFI

Aweys, l’homme qui veut renverser Cheikh Ahmed

Le président somalien Cheikh Charif Cheikh Ahmed appelle à l’aide la communauté internationale et exhorte les Somaliens à résister. Selon lui, la Somalie « est envahie par des combattants étrangers qui veulent faire ressembler la Somalie à l’Irak ou l’Afghanistan ». Depuis le 7 mai les insurgés ont lancé une offensive à Mogadiscio. Les miliciens shebab ont été rejoints par le vétéran de la mouvance islamiste somalienne, Cheikh Hassan Dahir Aweys, que le président a accusé de vouloir faire un coup d’Etat.

C’est un peu la guerre du père contre le fils. Cheikh Hassan Dahir Aweys, l’homme qui depuis le début du mois a lancé l’offensive à Mogadiscio, a juré de renverser Cheikh Charif Cheikh Ahmed, le président. C’est pourtant Aweys qui a joué un grand rôle dans l’ascension de Cheikh Ahmed.

Aweys qui fut l’inspirateur de la mouvance islamiste radiale en Somalie est l’un des fondateurs des tribunaux islamiques. C’est même lui qui a favorisé la montée en puissance de Cheikh Ahmed au sein de l’union.

En 2007, après la défaite des tribunaux islamiques face à l’armée éthiopienne, les deux hommes se retrouvent en Erythrée et fondent l’ARS (Alliance pour une nouvelle libération de la Somalie).

Inflexible

Plus âgé que Cheikh Ahmed, plus expérimenté, Aweys est aussi plus inflexible. Il incarne l’aile dure, tandis que Cheikh Ahmed représente l’aile modérée. Alors que ce dernier accepte les pourparlers de paix à Djibouti en 2008, Aweys refuse tout compromis. Il est vrai que la communauté internationale veut minimiser son influence.

Accusé de terrorisme par les Etats-Unis, recherché par Interpol, il fait figure d’épouvantail pour les Américains. Mais Aweys digère mal la montée en puissance de son poulain. Lorsque Cheikh Charif devient président, il rejette sa main tendue et l’accuse d’être le jouet des puissances étrangères.

Aweys forme alors sa propre milice, Hizbul Islam, et s’allie avec les shebab pour lancer une offensive contre le président. En cinq mois Aweys a réussi à démontrer la faiblesse de l’actuel président. Et surtout à se positionner comme un interlocuteur incontournable.