03/06/09 (B501) Nouvelles de Somalie … Troisième jour d’affrontements à Mogadiscio (Ouest France)
Des soldats loyalistes du gouvernement fédéral de transition (TFG) patrouillent dans le nord de Mogadiscio. : Reuters
Des combats à l’arme lourde ont lieu dans la ville somalienne de Mogadiscio. Ils opposent les forces gouvernementales et les milices islamistes qui tentent de renverser le gouvernement de transition (TFG). Selon des témoins, les affrontements se sont intensifiés au sud-ouest de la ville.
Les milices islamistes
Minoritaires en 2006, les milices Al-Chabab (« La jeunesse ») constituent désormais le fer de lance de l’insurrection. Elles sont alliées au Hizbul islam (« Parti de l’islam ») qui est dirigé par Cheikh Hassan Dahir Aweys.
Cet ex-dirigeant des tribunaux islamiques au pouvoir en 2006, rentré en avril de son exil érythréen, ne cache pas qu’il veut renverser le régime et obliger la force d’interposition africaine de l’Amisom à se retirer.
Par ailleurs, la présence de la flotte internationale de lutte contre la piraterie somalienne pénalise les trafics (armes, drogue) des milices. C’est donc via l’Érythrée (au lieu du port de Kismayo) qu’ont lieu ces trafics, ainsi que l’entrée des centaines de combattants étrangers qui ont rejoint les milices radicales.
Le régime somalien
Le président Cheikh Chariff Ahmed, autre ex-dirigeant des tribunaux islamiques, dirige le gouvernement fédéral de transition (TFG) dont l’autorité ne s’exerce plus que sur quelques quartiers de Mogadiscio et son aéroport.
Son rêve d’unifier les milices islamistes, les clans des chefs de guerre et les anciennes forces gouvernementales a échoué. Il est désormais bloqué dans Mogadiscio (la capitale du TFG étant Baidoa) et attend que des forces loyalistes, entraînées en Éthiopie, le dégagent.
Son ministre de la Sécurité serait à la tête de 3 000 hommes qui viennent de pénétrer en territoire somalien et se trouveraient à Beledweyne, 300 km au nord de la capitale.
La force africaine
Le TFG est soutenu par la Mission de l’Union africaine en Somalie. Créée en janvier 2007, elle compte 3 750 hommes (2 050 Ougandais et 1 700 Burundais). Mais son mandat ne lui permet pas de passer à l’offensive contre les milices islamistes. L’Amisom est chargé d’assurer la protection des institutions fédérales de transition, de veiller à la sécurité des infrastructures clefs et de contribuer à la création des conditions de sécurité nécessaires à l’acheminement de l’aide humanitaire.
Vigilance du côté de l’Éthiopie
L’armée éthiopienne s’est retirée de Somalie en janvier/février 2009, après avoir subi de lourdes pertes. Mais des informations récentes font état de sa présence en territoire somalien, près de Beledweyne. L’Éthiopie ne peut rester indifférente à ce qui passe en Somalie puisqu’elle contrôle la province de l’Ogaden où vivent 4 millions de Somaliens et qui est revendiquée par Mogadiscio.