06/07/09 (B506) Nouvelles de Somalie. (4 articles en Français et en Anglais)

_____________________________ 4 – Shabelle (En Anglais)

Le leader des milices Al Shebbab lance un ulitmatum aux soldats fidèles au Gouvernement pour qu’ils déposent les armes avant 5 jours. // Harakat Al-shabab Mujahideen leader calls for government soldiers to hand over their weapon with in 5 days

Sheik Moktar Abu Zubeyr, the (Amir) leader of Harakat Al-shabab Mujahideen has sent message to the media at overnight and called for the transional government soldiers to hand over their weapons to the Islamist forces with in 5 days.

Sheik Abu Zubeyr talked more matters in his recorded message as what the American government wants to be Somalia and the latest clashes between the allied forces of Harakat Al-shabab Mujhideen and Hisbul Islam and the transitional government troops calling for the soldiers to give away the arms to the Islamist forces with in 5 days and leave the frontline of the warring zones.

Sheik Abu Zubeyr said that the officials of the TFG will also be brought before an Islamic court to be convicted.

On the other hand the transitional government had boycotted the message of Harakat Al-shabab Mujahideen saying that it will take no notice on such statement.

Sheik Yusuf Mohamed Si’ad better known as (Inda Adde), a minister of state of the transitional government for the defense ministry replied that the government soldiers will not surrender any weapons to the Islamist forces pointing out that it was impossible statement to the TFG.

The statements of the both the transitional government and Harakat Al-shabab Mujahideen officials comes as there has been bitter fighting between the both sides in the Somali capital Mogadishu that caused more civilian casualties, deaths, injures and large displacement.


_____________________________ 3 – Le Point

Au coeur du chaos somalien – La guerre civile fait rage à Mogadiscio. Et l’Union africaine est impuissante.

Nicolas Hénin et Mohamed Ibrahim

Le marché de Bakara ne connaît plus la foule des grands jours. Dédale de ruelles autrefois encombrées d’étals, de carrioles tirées par des ânes et de camionnettes débordant de cartons, ce bazar était le poumon de Mogadiscio. C’est, désormais, l’épicentre des combats qui font rage entre les « soldats » du gouvernement fédéral de transition (TFG)-en fait, un assortiment de miliciens dépareillés-et les insurgés de l’opposition, membres du parti Hizbul Islam, à forte composante clanique, ou jeunes djihadistes du mouvement Chabaab.

Pourtant, au début de l’année, la Somalie semblait avoir une chance de tourner la page de dix-huit ans de guerre civile. Cheikh Charif Cheikh Ahmed, considéré comme un modéré par la communauté internationale depuis qu’il s’est allié à l’Ethiopie, était élu président. Un nouveau gouvernement était nommé, avec, au programme, un processus de paix et de réconciliation. Las, cheikh Hassan Dahir Aweys, ancien associé du président Charif mais resté fidèle à l’Erythrée, a pris la tête d’une insurrection, ralliant une bonne partie des membres de son clan, les Hawye, et le mouvement djihadiste Chabaab.

Et, aujourd’hui, dans les ruelles encombrées de gravats et de détritus du marché de Bakara, les deux camps se toisent. Se chassent. S’épient. Et se combattent furieusement. Rafales d’armes de tous calibres et de toutes origines, accumulées au fil des années de guerre. Echange d’obus de mortier, dont les tirs sont responsables de la plupart des destructions et des victimes civiles.

Et, côté insurgés, utilisation de moyens terroristes inspirés de ceux mis en oeuvre en Irak et en Afghanistan : voitures piégées, kamikazes bardés de ceintures d’explosifs, enlèvements et assassinats. Et si, dans le marché de Bakara, les magasins d’armes ont fermé, ce serait plutôt faute de demande. Ici, tout le monde a une arme. Les moins riches, un kalachnikov. Les autres, un pistolet. Discrètes, les armes de poing sont très appréciées des hommes d’affaires pour se protéger, des Chabaab pour se fondre, armés, dans la population. Et tuer quand ils le souhaitent.

Mogadiscio est désormais divisée en deux.

Au sud-ouest, une maigre bande côtière de 3 ou 4 kilomètres est sous le contrôle des forces du TFG et de la Mission de l’Union africaine (Amisom), venues périlleusement préserver une paix qui n’existe que sur le papier.

C’est dans cette zone que se trouvent les infrastructures essentielles du fragile Etat : le port, l’aéroport et la Villa Somalia, un complexe de bâtiments qui abrite notamment le président et le Premier ministre, et qui ressemblerait à la « zone verte » de Bagdad si elle n’était à portée de lance-roquettes des insurgés. Le reste de la ville, au nord, comme presque l’ensemble du pays, est contrôlé par les rebelles. Ou, pire, par personne.

Le drame de la Somalie d’aujourd’hui, c’est que chaque camp a juste assez de forces pour empêcher l’autre de l’emporter, mais n’est pas en mesure d’imposer son autorité. Dans cette compétition entre acteurs faibles, manquant de soutien populaire, de consensus clanique, d’organisation militaire, le chaos ne peut que perdurer.

Et, malgré toute sa bonne volonté, ce n’est pas la force africaine de maintien de la paix qui permettra de trancher le noeud gordien. En sous-effectif (4 300 soldats au lieu des 8 000 prévus initialement), mal équipée, l’Amisom est trop occupée à se protéger elle-même pour exercer une pression quelconque sur les insurgés.

D’autant que son mandat est bancal, prévoyant un soutien « aux institutions » et non « au gouvernement », afin de ne pas apparaître comme partisane. Elle a des règles d’engagement très restrictives, ne pouvant théoriquement ouvrir le feu qu’en cas de légitime défense. Malgré tout, avec leurs tanks, les soldats ougandais et burundais qui circulent en ville ont un certain pouvoir dissuasif. « Si l’on abandonne nos positions, les insurgés seront victorieux le jour même », admet l’un de ses commandants, le major ougandais Joav Ndahura.

Les soldats de l’Amisom ne s’aventurent pas à pied dans la ville. Ils limitent leurs déplacements au strict minimum, dans des convois mobilisant chaque fois au moins cinq véhicules blindés, et s’interdisent les sorties après 16 heures. Lorsqu’elles circulent dans les rues défoncées de la ville, les colonnes blanches frappées du sigle « AU » bousculent tout le monde sur leur passage. Pas question de s’attarder, de courir le risque de sauter sur une mine ou qu’un mitrailleur dans sa tourelle vienne s’offrir en cible à un tireur embusqué.

De toute façon, les officiels de l’Union africaine sont tout à fait conscients que la solution ne viendra pas d’eux. « Lors de l’opération « Restore Hope », en 1993, les Nations unies avaient 35 000 hommes bien équipés et ces derniers n’ont pas réussi à l’emporter », juge Nicolas Bwakira, émissaire spécial de l’Union africaine pour la Somalie. Comprendre : on pourra toujours envoyer sur le terrain les effectifs qu’on voudra, seul un compromis politique entre Somaliens permettra de mettre un terme au conflit.

« Nous sommes ici pour garder la paix alors qu’il n’y a aucune paix à garder ! Nous devons d’abord l’instaurer, cette paix, mais ce n’est plus tout à fait du boulot de gardien de l’ordre prévu par notre mandat ! » renchérit le général ougandais Francis Okello, commandant l’Amisom. L’officier reconnaît à son ennemi quatre atouts essentiels : « La mobilité, la terreur, les finances et la propagande. Il a pour lui la vitesse. Il peut mener plusieurs attaques en un temps réduit, ce qui donne l’impression qu’il est partout. »

Kalachnikovs et Youtube

Lorsque nous retrouvons le major Berigye Ba-Hoku, porte-parole de l’Amisom, il est pendu à son téléphone. Rien d’anormal, dira-t-on, c’est sa fonction. Sauf que la plupart des appels qu’il reçoit n’émanent pas de journalistes venus aux nouvelles. Mais de Chabaab. Des insurgés qui le harcèlent pour l’agonir d’injures, dans un anglais approximatif. « Des menaces ? J’en reçois des centaines par jour. Ils ont donné mon numéro de portable à tous leurs partisans. » Le major met le haut-parleur : « Je suis Chabaab et vous allez mourir, sales envahisseurs ougandais. »

Nouvel appel.

Le major commence à raisonner son interlocuteur. Puis il s’énerve et lance à l’insurgé : « Ta soeur, je la baise ! » Exaspéré, l’officier finit par raccrocher. Mais un bip lui annonce l’arrivée d’un SMS lapidaire : « T’es un pédé. »

Car la guerre en Somalie ne se joue pas que dans les échanges de tirs et la conquête de quartiers. Action psychologique et propagande sont aussi un terrain d’affrontement majeur, et les insurgés ne sont pas en reste. Les Chabaab disposent de leur site Internet, plein des récits de leurs faits d’armes. Ils utilisent aussi bien Facebook que YouTube.

Et, surtout, ils sont pratiquement les seuls à parler aux médias somaliens. « Vous avez dans ce pays trois chaînes de télé privées, des dizaines de radios et près de 300 sites Internet , explique l’envoyé spécial de l’Onu, le diplomate mauritanien Ahmedou Ould-Abdallah. C’est sur ce terrain qu’il faut répondre à la propagande des insurgés ! »

Dans les médias, les deux camps s’accusent de massacres. « Les Chabaab tirent régulièrement au mortier sur le marché de Bakara , explique le major Berigye Ba-Hoku. Après, ils disent que ces obus viennent de nos positions et qu’on assassine la population. » Pourtant, il n’y a pas que les Chabaab qui accusent la force africaine de tirer un peu au hasard sur les quartiers résidentiels, causant de nombreuses victimes civiles.

Imbroglio à l’ONU

L’ONG américaine Human Rights Watch a publié plusieurs rapports très sévères sur les règles d’engagement et le comportement des soldats de l’Amisom. Pourtant, les habitants de Mogadiscio n’en doutent pas : c’est avant tout l’Amisom et personne d’autre qui déclenche des tirs sur leurs habitations.

Quelle que soit la vérité, dans cette guerre de propagande, l’effet est là, dévastateur : l’Amisom s’est aliéné une partie de l’opinion publique. Et elle n’est pas la seule : lors de la contre-offensive des troupes gouvernementales, certains soldats se sont comportés en soudards, se livrant au pillage dans les zones reconquises.

Commentaire d’un habitant du quartier de Bakara : « Les Chabaab nous terrorisent mais, eux, au moins, ils sont honnêtes. »

L’administration américaine, encore traumatisée par l’expérience de son intervention en Somalie, voit dans l’Amisom un instrument pratique. Elle en est l’un des principaux contributeurs, fournissant notamment les moyens de communications radio et l’ensemble des cartes et images aériennes utilisées par les soldats africains.

Le Pentagone continue de considérer la Somalie comme l’une des principales menaces pour la sécurité nationale américaine. L’apparition sur Internet d’une vidéo montrant un Chabaab blanc, un converti venu des Etats-Unis ayant adopté le nom de guerre d’Abou Mansour al-Amriki, qui fait le coup de feu aux côtés des insurgés somalien a encore renforcé ces craintes. Chaque nuit, un C-130 de l’US Air force dessine de longs cercles dans le ciel noir de Mogadiscio. « Nous échangeons les renseignements avec leur base de Djibouti », confirme le général Katumba Wamala, chef d’état-major de l’armée de terre ougandaise.

Loin de Mogadiscio, dans les couloirs feutrés de l’Onu, à New York, se mène une autre bataille : celle pour le retour des Nations unies en Somalie et le transfert de la Mission de l’Union africaine sous la responsabilité du Conseil de sécurité. Beaucoup ne veulent pas en entendre parler.

Mais l’Union africaine compte bien, selon l’expression de Nicolas Bwakira, « changer la couleur du casque de [ses] soldats ». L’objectif est, aussi, de porter les effectifs de la mission à 20 000 hommes. Cela signerait un retour en force de la communauté internationale dans l’imbroglio somalien. Une démarche à haut risque.
_____________________________ 2 – Afrik.com

Somalie : douze civils tués par des obus de l’armée régulière

Plusieurs maisons habitées ont été touchées par des obus de l’armée gouvernementale somalienne alors qu’elle répliquait au pilonnage du palais présidentiel par les islamistes radicaux.

Le bilan est de douze morts, rapporte ce lundi BBC news. Depuis mai, la Somalie doit faire face à une insurrection d’islamistes radicaux qui contrôlent désormais la majeure partie du pays.

_____________________________ 1 – Casafree (Maroc)

Les USA promettent un soutien militaire accru à la Somalie

Les Etats-Unis ont indiqué samedi qu’ils accroîtraient leur soutien militaire au gouvernement somalien afin de l’aider à rétablir l’ordre et l’état de droit dans ce pays ravagé par la guerre.

S’exprimant au cours d’une conférence de presse à Nairobi, le sous-secrétaire d’Etat américain en charge des Affaires africaines, Johnnie Carson, a également indiqué que l’administration Obama a récemment octroyé 10 millions de dollars dans le cadre du soutien de Washington à la mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) .

Carson a indiqué que le processus de paix en Somalie fait face à d’énormes défis, notant que ceci pourrait être surmonté si les Etats de la région et la communauté internationale se mettent ensemble dans la recherche d’une paix durable en Somalie.

« Les Etats-Unis sont heureux que l’Union africaine et l’IGAD ( l’Autorité intergouvernementale sur le développement) aient abordé la question de la Somalie au cours du sommet en Libye et aient adopté une position forte sur le sujet (…) », a indiqué Carson.

« Les Etats-Unis continueront de rechercher des moyens pour soutenir le Gouvernement fédéral de transition (TFG)… Ceci comprendra un soutien militaire en termes d’armes et de ressources matérielles mais pas de soldats. »

Carson a indiqué que Washington a constaté un chômage généralisé et de vastes mouvements de populations à l’extérieur de Mogadiscio, qui a probablement perdu plus de la moitié de sa population ces deux dernières années ainsi que de gigantesques nombres de personnes déplacées.

Il a affirmé s’être rendu au sommet de l’UA, qui vient de s’achever, particulièrement pour rencontrer les dirigeants de l’IGAD et le président somalien Sheikh Sharif Sheikh Ahmed, dont il a assuré du soutien continu de Washington au processus de paix conduit par Djibouti.

Carson a indiqué que Washington pourra encourager les donateurs qui ont fait des promesses au nouveau gouvernement à Bruxelles au début de cette année à honorer leurs engagements soit matériellement ou financièrement.

Le chef de la diplomatie américaine a également exprimé la préoccupation de Washington au sujet du soutien continu de la milice des Shabaab qui orchestre des attaques quasi quotidiennement sur le gouvernement de transition et déplacé plus de 180.000 Somaliens et tué 250 autres depuis le 7 mai.

Carson a aussi annoncé avoir rencontré le ministre érythréen des Affaires étrangères, Osman Salehin, en marge du sommet de l’Union africaine en Libye à qui il a exprimé la préoccupation grandissante de Washington sur le soutien militaire d’Asmara à la milice des Shabaab.

« J’ai vivement recommandé au ministre érythréen des Affaires étrangères d’encourager son gouvernement à ne plus soutenir les Shabaab, à ne plus permettre que des éléments étrangers transitent par le territoire érythréen en direction de la Somalie », a-t-il affirmé.

« Nous espérons que le gouvernement érythréen travaillera pour stopper les combats en Somalie et travaillera pour soutenir un processus qui aidera à stabiliser la situation en Somalie et ne va pas l’empirer. »

Selon Carson, le ministre érythréen des Affaires étrangères a nié « tout soutien (d’Asmara) de quelque façon que ce soit aux Shabaab et a nié que l’Erythrée était la source d’approvisionnement en munitions et en armes vers la Somalie.

Les combattants des Shabaab et du Hezbul Islam, une faction alliée, ont intensifié les attaques contre les forces loyales au président Sheikh Sharif Sheikh Ahmed, un islamiste modéré élu en janvier par un parlement somalien élargi suite au succès des négociations de paix sous l’égide de l’ONU entre le gouvernement somalien et une faction conduite par Sheikh Ahmed.

Les Shabaab contrôlent maintenant réellement la plupart du centre et du sud de la Somalie à l’exception de quelques poches dirigées par le Hezbul Islam, qui contrôle en partie la ville de Beledweyn au centre de la Somalie, le dernier bastion des forces progouvernementales.

Carson a également appelé à un déploiement urgent des renforts en Somalie pour aider à renforcer la sécurité dans le pays ravagé par la guerre et a vivement recommandé à la communauté internationale de prêter main forte dans la garantie de la paix dans le pays.

Il a, toutefois, indiqué que Washington est heureux du fait que le Burundi ait promis d’envoyer un troisième bataillon le plus tôt possible en Somalie afin d’aider à la consolidation du gouvernement.

« La plupart des équipements et des livraisons sont déjà à Mogadiscio. Le gouvernement burundais a aussi indiqué qu’il se préparait à fournir des effectifs pour soutenir l’AMISOM », a-t-il indiqué.

L’émissaire américain a indiqué que le Processus de Djibouti doit être soutenu pour apporter la paix dans la région.

Il a également confirmé que les Etats-Unis fournissent un soutien militaire au gouvernement somalien pour l’aider à repousser l’assaut des rebelles islamistes. Il a noté que la démarche a fait suite à un appel urgent de la part du nouveau gouvernement , qui affronte depuis les milices islamistes.