20/07/09 (B508) Les otages français. Toujours le flou ou la désinformation. Un bras de fer est en train de se jouer entre la France et les milices islamistes. (4 articles en Français)
_________________________ 4 – AFP
Otages français en Somalie: Kouchner fait état de "bruits terriblement contradictoires"
Le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner a fait état lundi à Varsovie de "bruits terriblement contradictoires" à propos de deux agents français détenus par des extrémistes islamistes en Somalie.
"Il y a des bruits terriblement contradictoires et dans cette situation nous faisons tout ce que nous pouvons pour essayer de sortir d’affaire ces deux hommes", a déclaré M. Kouchner à la presse après une rencontre avec son homologue polonais Radoslaw Sikorski.
M. Kouchner a refusé de confirmer ou de démentir l’existence de contacts avec les ravisseurs mêmes.
"Permettez-moi de rester discret (…) Les contacts sont aussi nécessaires que multiples. Les bruits les plus divers circulent, auxquels il ne faut pas attacher beaucoup d’importance", a-t-il ajouté.
Les services de sécurité somaliens avaient précisé dimanche que les contacts étaient rompus entre les autorités somaliennes et les ravisseurs de deux agents français.
A Paris, le secrétaire général de la présidence française, Claude Guéant, a assuré dimanche que "des messages" passaient entre la France et le groupe qui détient les Français mais que des négociations n’étaient "pas engagées à proprement parler".
M. Kouchner, qui a assisté lundi avec M. Sikorski à une réunion annuelle des ambassadeurs de Pologne, a appelé les autres pays à s’engager aussi dans la formation de militaires en Somalie.
"Ces deux envoyés kidnappés à Mogadiscio représentaient un engagement de la France à la formation d’un certain nombre de militaires somaliens. Cette formation a d’ailleurs commencé. J’aimerais que les autres pays s’engagent à nos côtés pour que la formation soit complète", a-t-il dit.
Les insurgés islamistes mènent actuellement une offensive sans précédent pour renverser le gouvernement somalien de transition soutenu par la communauté internationale.
Les deux Français, "mis à disposition par la Défense", participaient à la préparation "d’un groupe pour assurer la sécurité du président somalien", a précisé M. Guéant.
_________________________ 3 – Libération
Inquiétude pour les otages français
Le sort des deux agents français kidnappés mardi à Mogadiscio s’est nettement dégradé ce week-end. Auparavant séparés entre deux groupes islamistes distincts, ils sont désormais tous deux aux mains du groupe extrémiste Al-Shebab, qui entretient des liens avec Al-Qaeda et ont été déplacés dans un lieu inconnu hors de la capitale du pays.
Un haut responsable de la milice a, en outre, annoncé samedi à l’AFP que les deux hommes seraient bientôt «jugés et punis selon la charia» pour «espionnage», et pour «être entrés en Somalie pour aider les ennemis d’Allah». Les agents français étaient en mission d’assistance à la sécurité du gouvernement fédéral de transition, en butte aux attaques de la guérilla islamiste.
Les déclarations contradictoires et cacophoniques des autorités somaliennes n’aident pas à y voir clair dans cette prise d’otages, qui a désormais clairement pris un tour politique. Un ministre affirmait ainsi que l’un des chefs d’Al-Shebab réclamait la libération de pirates détenus en France et appartenant à son clan ou à sa famille.
«Les contacts sont rompus», a affirmé, hier, une source gouvernementale à l’AFP. Le secrétaire général de l’Elysée, Claude Guéant, a déclaré pour sa part sur Europe 1 : «Les messages passent mais les négociations ne sont pas engagées à proprement parler.»
Le Premier ministre somalien, Omar Abdirashid Sharmarke, a assuré à Reuters : «Nous n’avons reçu jusqu’à présent aucune demande de rançon […] Toutes les options sont sur la table, et rien ne sera exclu.» Y compris l’envoi par Paris de commandos, a-t-il ajouté. Une action militaire semble toutefois très risquée dans ce pays en proie au chaos depuis 1991.
____________________ 2 – Afrique Avenir avec APA
Un Zimbabwéen parmi les agents enlevés au nord du Kenya
Harare (Zimbabwe) Un citoyen zimbabwéen serait parmi les agents humanitaires étrangers travaillant pour le compte d’une ONG américaine qui ont été enlevés vendredi au Kenya par de présumés miliciens somaliens, ont annoncé dimanche les médias d’état.
Selon le ‘Sunday Mail’, un ressortissant zimbabwéen dont l’identité n’a pas été divulguée et qui travaille pour l’ONG américaine Action Against Hunger, figurerait parmi les personnes enlevées en toute vraisemblance au nord du Kenya par des membres du groupe islamiste radical somalien, AlShabaab.
Ces travailleurs humanitaires, originaires des EtatsUnis, du Pakistan et du Zimbabwe ont été kidnappés vendredi dernier et conduits en Somalie par des individus armés, alors qu’ils se trouvaient dans une maison à Mandera, une ville près de la frontalière entre le Kenya et la Somalie.
Les enlèvements ciblant les travailleurs des agences humanitaires et les reporters étrangers sont fréquents en Somalie, et la plupart des victimes de tels rapts sont libérés sains et saufs, contre le versement d’une rançon.
____________________ 1 – Le Progrès de Lyon avec AFP
Somalie : l’inquiétude grandit sur le sort des otages français
Enlevés mardi dans leur hôtel de Mogadiscio par des insurgés islamistes, ils ont été « éloignés » hier de la capitale somalienne; ce qui préoccupe les autorités
Les deux agents français, enlevés mardi à Mogadiscio en Somalie, vont être jugés selon la loi coranique (charia), ont annoncé hier les extrémistes islamistes qui les détiennent. « Les hommes que nous avons pris aidaient le gouvernement apostat (somalien) et leurs espions (…) Ils feront face au tribunal pour espionnage et être entrés en Somalie pour aider les ennemis d’Allah », a déclaré sous couvert d’anonymat un haut responsable des Shebab.
Ces insurgés mènent une offensive sans précédent pour renverser le gouvernement somalien de transition soutenu par la communauté internationale.
« La décision sur leur sort dépendra (…) du tribunal islamique qui entendra les charges pesant contre eux », a encore prévenu le responsable des Shebab. Ils sont bien aux mains des Shebab, affirme le ministre somalien des Affaires sociales alors que Paris a confirmé vendredi que les deux hommes étaient détenus par un seul groupe somalien, sans vouloir l’identifier. « On s’achemine vers des tractations de libération un peu tortueuses et qui peuvent durer », s’est borné à souligner Claude Guéant, secrétaire général de la présidence française.
« Les Shebab font le commerce des être humains. Soit ils les tuent, soit ils demandent une énorme rançon. C’est dans leurs habitudes. Malgré tout, le gouvernement somalien suit l’affaire, envoie des émissaires aux shebab », a encore affirmé le ministre somalien des Affaires sociales.
« La raison principale de l’enlèvement (des deux agents français) est que certains shebab ont des proches emprisonnés en France, les pirates », a-t-il ajouté. La France détient une quinzaine de pirates somaliens interpellés depuis avril 2008 lors d’opérations pour libérer des otages détenus au large des côtes de la Somalie.
Par ailleurs, on apprenait hier que les deux otages français ont été transportés de la capitale somalienne vers une autre ville. « Tant qu’ils étaient ici (à Mogasdicio, ndlr), il y avait des contacts. Des intermédiaires étaient en contact avec des shebab et nous savions qu’ils étaient en bonne santé. Mais depuis ce matin, ils ont été éloignés. Il faut s’en préoccuper et prendre des initiatives fortes », a affirmé le même ministre somalien faisant part de son inquiétude.
Selon lui, la France exerce des pressions sur l’Erythrée qui soutient et arme les shebab et autres extrémistes, ici en Somalie.