10/08/09 (B511) Nouvelles de Somalie… (5 articles en Français)

___________________ 5 – L’Expression (Algérie)

L’Afrique dans le collimateur de la nébuleuse

Le terrorisme est capable de frapper au coeur de tous les pays, à une échelle de violence sans précédent.

De l’est à l’ouest, l’Afrique fait face à la menace terroriste. La Mauritanie vient de découvrir, à ses dépens, les attentats kamikazes. Cet attentat rappelle que la menace terroriste est persistance en Afrique, notamment au niveau de la bande sahélo-saharienne. Pour ce faire, Al Qaîda n’hésite pas à intégrer dans ses rangs les militants locaux dans le djihad mais aussi d’amener les puissances occidentales à intervenir dans ces régions. Plaque tournante de puissants contrebandiers dont la connexion avec Al Qaîda est avérée, cette région est convoitée de par ces richesses naturelles.

Le terrorisme d’Al Qaîda et l’extrémisme islamiste en Afrique de l’Est date des années 90. Le chaos en Somalie avait créé des brèches qui ont été exploitées par des groupes radicaux ayant des liens avec Al Qaîda. l’Afrique de l’Est fut un sanctuaire et une base pour des opérations terroristes islamistes depuis le début des années 90 et reste un domaine prioritaire d’Al Qaîda dans sa stratégie globale.

La proximité géographique et sociale, culturelle et religieuse, des affinités entre l’Afrique de l’Est et la péninsule arabique sont autant de passerelles à l’infiltration par des islamistes radicaux et des idéologies du Moyen-Orient.

Ces possibilités ambiantes ont été exploitées par des groupes radicaux ayant des connivences avec Al Qaîda, en particulier les milices Shabaab, qui ont pris le contrôle du sud de la Somalie et menacé même le Gouvernement fédéral de transition à Mogadiscio, dirigé par un islamiste modéré, Sheikh Sharif Sheikh Ahmed, et soutenu par les États-Unis, l’Éthiopie, le Kenya, l’Ouganda et dans d’autres pays africains. Dans les années 90, l’Afrique de l’Est a été le théâtre d’opérations d’Al Qaîda.

En 1992 et 1993, après le renversement du dictateur somalien Mohammed Siad Barre avec l’aide Al Qaîda, Mohammed Atef, alors vice-chef militaire a fait plusieurs voyages en Somalie.

L’objectif premier d’Al Qaîda était d’établir des relations étroites avec des militants somaliens et de mettre en place des camps d’entraînement dans la région de l’Ogaden en Éthiopie et en Somalie.

Le Kenya a été plus propice pour la réalisation de ce genre d’opérations. Mais, c’est en août 1998, qu’Al Qaîda réalise ses deux spectaculaires attaques terroristes: les attentats suicides contre les ambassades américaines à Nairobi, au Kenya et Dar Es-Salam, en Tanzanie, avant de récidiver en novembre 2002, en menant deux attaques quasi simultanées à la voiture piégée contre l’hôtel Paradise au Kenya et l’échec de l’attaque aux missiles sol-air sur un avion charter israélien qui décollait de l’aéroport de Mombasa.

L’Afrique de l’Ouest n’est pas en reste.

La Mauritanie, le Mali, le Niger et même le Nigeria sont devenus le théâtre de plusieurs attaques terroristes. Aussi, il est plus qu’urgent de rappeler l’importance de la mise au point d’une stratégie africaine de stabilisation et de sécurisation en appelant à une forte coopération entre les forces de sécurité des pays africains pour mettre fin aux différents trafics (stupéfiants, armes..) et autres crimes qui sévissent dans la région sahélo-saharienne.

Mohamed BOUFATAH

___________________ 4 – CasaFree (Maroc) avec XINHUA (Chine)

Le gouvernement somalien lance un site internet officiel

Un nouveau site internet a été lancé par le gouvernement somalien pour promouvoir et informer l’opinion et le monde sur ses politiques.

Le site du gouvernement fédéral somalien de transition (TFG), www.tfgsomalia.com, représente le seul média du gouvernement assiégé pour informer sa population et ses partenaires à travers le monde.

Le site, superficiel et luxueux d’apparence, reste encore en construction avec l’essentiel des liens qui sont encore non-opérationnels.
Cependant, le ministre de l’Information Farhan Mohamoud promet que le site sera bientôt amélioré.

Le site internet « est toujours en permanente amélioration en termes de contenu, de contexte et de conception », a indiqué le ministre dans un mail envoyé aux médias.

Le gouvernement somalien, qui est confronté à une insurrection persistante et mortelle depuis sa formation, n’a pas de radio, ou de télévision ni de journaux pour faire la concurrence avec la dizaine de radios et télévisions indépendantes et journaux à Mogadiscio.

Les groupes de l’opposition ont leur propres sites internet où ils distillent des attaques contre les forces gouvernementales somaliennes et les soldats de paix de l’Union africaine et propagent leur idéologie.

Le site officiel du gouvernement, disponible à la fois en anglais et en somalien, a des rubriques sur le président, le Premier ministre, le parlement et les dernières informations.

Il y a aussi des liens vers divers ministères avec une section sur les documents officiels du gouvernement, tels que la Charte fédérale de transition de l’actuel gouvernement.

___________________ 3 – Balades’s Blog (Point de vue)

Universalisme en pays somali

En décembre 1992, la France des droits de l’homme se rendait au chevet d’une population somalienne à bout de force. Son représentant, Bernard Kouchner, sous les flash d’une presse opportunément à ses cotés, charriait sur une plage de Mogadiscio un sac de riz. La bande annonce nous montrait des enfants exsangues au bord de la mort. Redite biafraise pour le bon docteur.

Cet acte de communication fut une des premières caricatures de cet humanisme occidentale, dernier avatar en date d’une évangélisation forcée. Et si désormais les pères blancs ont changé de visages et de défroques, la volonté d’asservir au nom de valeurs universelles est toujours vivace. Le dominicain Bartolomé de Las Casas, plus de cinq siècles après avoir dénoncé la brutalité espagnole dans le nouveau monde, doit se retourner dans sa tombe. Rien n’a vraiment changé.

En Somalie aussi, le temps semble s’être immortalisé : le chaos est toujours là, et le tout jeune gouvernement du président Sharif Ahmed parait bien démuni devant les milices islamistes Al Chaabab qui menacent de plus en plus la capitale somalienne. Les “conseillers” de toutes nationalités qui hantent depuis de nombreuses années les rues de Mogadiscio seraient-ils impuissants à changer quoi que ce soit ? Etonnant.

Ce sont sans doute ces mêmes conseillers qui suggèrent depuis 1991 à l’ONU de ne pas reconnaître l’indépendance d’une province du Nord du Pays, le Somaliland. A mesure que les années passent, ce territoire qui ne peut demander aucune aide de quelque sorte que ce soit à la communauté internationale, voit une part de plus en plus importante de sa population sombrer dans cet islamisme qui agite tant de cols blancs.

Pourquoi refuser au Somaliland une légitimation officielle, alors que c’est l’une des rares régions dans ce pays à ne pas crouler sous la violence ? La crainte d’une contagion de revendication d’indépendance [2], qui est l’éternel argument des politiques et des médias, ne tient pas longtemps. Une telle attitude ne fait que reporter le problème plus loin ou plus tard. Ces empêcheurs de souveraineté le savent bien d’ailleurs : ce sont les mêmes qui ont donné l’indépendance au Kosovo. Mais bon, s’agissant de l’Afrique avec sa ribambelle de tribus, ce serait évidemment ouvrir la boîte de Pandore des ethnies. Drôle d’universalisme.

Hillary Clinton en balade ces derniers jours au Kenya, après s’être désolée que son beau pays ne soit pas signataire du traité instituant la Cour pénale internationale (CPI), ne s’est pas démontée en fustigeant l’Erythrée qui aiderait financièrement les milices Al Shaabab de Somalie. Elle a bien précisé qu’il est inadmissible qu’un pays s’insurge dans les affaires d’un autre. Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais, en Somalie comme ailleurs. Il est vrai que pour une fois, il est probable que les Etats-Unis ne voudront plus intervenir militairement dans ce pays : L’humiliation qu’ils ont subi en 1993 [1] a dû laisser des souvenirs amers chez certains stratèges du Pentagone.

Qui saurait dire aujourd’hui quand et comment la Somalie retrouvera un semblant de paix ? Les pirates qui ratissent les eaux territoriales du pays ont sans doute de bonnes années devant eux. Et que ces corsaires de circonstance s’en prennent aux richesses qui passent sans aucun scrupule [3] le long de leurs côtes est finalement préférable aux bateaux-usines du monde entier qui profitent d’un état absent pour déverser des déchets de toutes sortes dans les eaux territoriales somaliennes. Pour le coup, je parierais sans trop de risque qu’au Somaliland aucune ordure industrielle n’a jamais été vue… enfin pour l’instant.

La Somalie est l’un des seuls états africains à avoir fait table rase des langues coloniales. En favorisant l’émergence d’une langue nationale commune, le Somali, elle a aussi compliqué tout contact avec le monde extérieur en commençant par celui avec les anciennes puissances coloniales. Cela expliquerait-il pourquoi le bel universalisme humanitaire et occidental peine tant à s’affirmer dans ce pays ? Ce serait un peu tiré par les cheveux mais ce qui est certain c’est qu’ici comme dans de nombreux pays cette nouvelle religion humaniste, qui se complait à tout mélanger et à ne pas vouloir sortir de ses certitudes, fait de beaux dégâts.

SylvainD.

___________________ 2 – CasaFree (Maroc) avec XINHUA (Chine)

Somalie : Un bombardement à Mogadiscio fait 11 morts

Onze personnes ont été tués et 20 autres blessées samedi après la chute d’un déluge d’obus sur des zones résidentielles essentiellement à l’intérieur et autour du marché principal de Bakara à Mogadiscio, la capitale somalienne, d’après une source médicale.

Le dernier échange de tirs d’obus fait partie d’une violence de près d’une journée entre les forces gouvernementales somaliennes soutenues par les soldats de la paix de l’Union africaine et les insurgés islamistes qui combattent pour renverser le gouvernement internationalement reconnu.

« Nos ambulances ont transporté 20 blessés vers différents hôpitaux à Mogadiscio, » a confié à Xinhua Ali Muse, auxiliaire médical d’un service d’ambulance local. « Notre personnel a aussi rapporté avoir vu près de 11 corps tués dans des bombardements au marché de Bakara. »

« Les gens ont commencé à courir dans tous les sens avec certains qui criaient après que plusieurs bombardements consécutifs ont frappé diverses parties du marché, » a confié à Xinhua Hawa Mohamed, un commerçant qui fuyait le bombardement.

Plus tôt samedi, un chef du groupe islamiste radical Sheikh Hassan Dahir Aweys a dénoncé ce qu’il a qualifié de politique à deux vitesses des Etats-Unis à l’égard de la Somalie qui traverse deux décennies de conflit civil.

La déclaration d’Aweys, qui est recherché par les Etats-Unis pour des liens avec le terrorisme international, survient deux jours après la rencontre entre le président somalien Sheikh Sharif Sheikh Ahmed et la chef de la diplomatie américaine Hillary Clinton en marge du forum économique Afrique-Etats-Unis à Nairobi, la capitale kenyane.

La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton a promis de soutenir le gouvernement somalien dirigé par le président Sheikh Sharif et a condamné les rebelles islamistes en Somalie qui tentent de renverser le gouvernement internationalement reconnu.

Hillary Clinton a mis l’Erythrée en garde contre ses offres d’armes aux mouvements armés en Somalie, en menaçant de prendre des mesures contre Asmara si cela se poursuit.

L’Erythrée a catégoriquement nié les allégations des Etats-Unis.


_____________________________ 1 – Le Figaro avec AFP

Somalie : huit civils tués à Mogadiscio

Au moins huit civils ont été tués et 17 blessés aujourd’hui dans des combats opposants les insurgés islamistes radicaux aux troupes gouvernementales appuyées par la force de l’Union africaine (Amisom).

Les combats ont éclaté lorsque les insurgés islamistes ont tiré des obus de mortiers en direction de l’aéroport et du palais présidentiel, où le président somalien Sharif Cheikh Ahmed était attendu après une visite officielle au Kenya où il a rencontré jeudi la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton.

La quasi-totalité des victimes se trouvait dans le marché de Bakara, le plus grand de la ville.