07/09/09 (B515) Nouvelles de Somalie (4 articles en Français)

____________________________ 4 – Le Figaro

La nombre de déplacés en Somalie dépasse 1,5 million de personnes

Le nombre de déplacés en Somalie, pays déchiré par les violences depuis 1991, a dépassé 1,5 million de personnes, a indiqué lundi le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR).

"Le nombre de personnes déplacées à l’intérieur de la Somalie est désormais supérieur à 1,5 million de personnes", a déclaré le HCR dans un communiqué.

"La principale raison expliquant l’augmentation de ce nombre (par rapport au 1,3 million de personnes recensées au premier trimestre 2009) est liée au renouvellement des violences à Mogadiscio, qui a entraîné le départ de plus de 250.000 personnes depuis le 7 mai", a-il-ajouté.

____________________________ 3 – Lulupo.blog

Qui affronte qui en Somalie?

En Somalie, les conflits se succèdent depuis 1991, date à laquelle le gouvernement du président Mohamed Siad Barre, aujourd’hui décédé, a été renversé par les forces de l’opposition. Jusqu’en 2006, les combats opposaient principalement des chefs de guerre appartenant à différents clans, qui se disputaient des territoires et des ressources. Ces affrontements incessants ont conduit à l’une des plus graves crises humanitaires du monde.

En 2006, à Mogadiscio, de violents combats ont opposé des groupes islamiques à une force née de l’alliance des différents chefs de guerre, se terminant par la défaite de cette dernière. Les milices islamiques, regroupées au sein de l’Union des tribunaux islamiques (UIC), ont au départ bénéficié d’un soutien considérable des civils et des milieux d’affaires, les Somaliens étant lassés de l’insécurité régnant dans les zones contrôlées par les chefs de guerre, notamment la capitale.

L’UIC comptait dans ses rangs à la fois des éléments radicaux – al-Shabab – et des membres modérés, mais les radicaux représentaient une petite minorité. De juin à décembre 2006, sous le contrôle de l’UIC, Mogadiscio, ainsi que d’autres régions du sud et du centre de la Somalie, ont connu un calme sans précédent.

En décembre 2006, les forces éthiopiennes, soutenues par les Etats-Unis – qui considéraient l’UIC comme une organisation terroriste – sont entrées en Somalie et ont mis en place, à Mogadiscio, le gouvernement fédéral de transition (TFG), qui avait été créé en 2004 après deux ans de négociations au Kenya, mais qui n’avait eu jusque là aucune existence effective. Suite à cet événement, des affrontements sanglants ont eu lieu entre les forces restantes de l’UIC, c’est-à-dire notamment al-Shabab et ses partisans, et les forces alliées de l’Ethiopie et du TFG. Des centaines de milliers de civils ont été forcés de fuir leurs habitations.

En décembre 2008, les Ethiopiens se sont retirés de la Somalie, laissant à une Union Africaine bien modeste (l’AMISOM) le soin de défendre le gouvernement. En janvier 2009, un accord de paix a été signé à Djibouti entre le TFG, soutenu par les Nations Unies, et une faction de l’opposition, l’Alliance pour une nouvelle libération de la Somalie (ARS), conduisant à la création d’un parlement qui élut Sheikh Sharif Sheikh Ahmed comme président du TFG. L’ancien président de l’UIC était considéré par beaucoup comme un islamiste modéré.

Les Somaliens étaient nombreux à espérer que l’élection du président Ahmed et le retrait des troupes éthiopiennes mettraient un terme à la violence et inaugureraient une nouvelle ère de paix dans le pays.

Ce ne fut pas le cas.

Le président Ahmed a été confronté à l’opposition d’une faction dissidente de son propre mouvement, l’ARS, dirigée par son ancien allié, Sheikh Hassan Dahir Aweys. Ce dernier, qui était basé à Asmara, en Érythrée, est revenu en Somalie pour y créer le Hisbul Islami (Parti de l’Islam). L’accord de paix de Djibouti a également été rejeté par al-Shabab, qui s’était depuis longtemps séparé de l’UIC. Alors qu’auparavant, les luttes pour le pouvoir en Somalie étaient dictées par un système clanique complexe, le conflit actuel correspond, en apparence du moins, à une guerre entre des groupes ayant différentes interprétations de l’Islam.


____________________________ 2 – Bismi Infos

La Somalie deviendrait-elle le nouvel Afghanistan ?

La Somalie deviendrait-elle le nouvel Afghanistan ? Tout porte à le croire. La Corne de l’Afrique est un nid d’islamistes, de pirates, de milices radicales armées, de combattants étrangers et de guerres sans fin. Dans cette région du continent africain, la Somalie supporte l’ensemble de ces désastres et les informations qui nous parviennent confirment l’aggravation actuelle de la situation.

La Somalie est en guerre civile depuis 1991 et la chute par les armes du régime dictatorial de Syad Barré. Depuis, Al Queda avance ses pions dans ce pays en ruine.

Pour mémoire, en 1993, la milice Al-Itihaad Al-Islaami (liée à al Queda) abat deux hélicoptères et tue 18 soldats US, évènement connu sous la triste appellation "Black Hawk Down", elle commettra plusieurs attentats en Ethiopie voisine. En 2005 un rapport de l’ONU précise qu’elle dirige une quinzaine de camps d’entraînement au djihad. Peu après la milice islamiste d’origine égyptienne Al-Takfir Wal-Hijra développe sa branche somalienne, en particulier dans les villes de Mogadiscio et de Bosaaso. Elle dirige le camp d’entraînement terroriste islamiste de Raas Kaambooni. Ses liens ont été prouvés avec Al Qaeda et l’organisation d’Abou Moussab al Zarqaoui en Irak.

Al Qaeda est toujours présente dans les attentats d’août 1998 contre les ambassades américaines du Kenya et de Tanzanie, encore en 2002 contre l’hôtel Paradise au Kenya, puis dans la tentative ratée d’attaque au missile sol-air d’un avion de ligne israélien décollant de Mombasa (Kenya).

Depuis 2006, la milice islamiste Al Shabaab, liée à Al Qaeda, tente de prendre le pouvoir dans le pays. Elle y serait parvenue sans l’intervention armée de l’Ethiopie (2006 – janvier 2009) qui renversa le " gouvernement " des Tribunaux islamistes mis en place à Mogadiscio. A noter que, en juin 2006, Al Shabaab a expédié pas moins de 720 volontaires au Sud Liban pour soutenir le hezbollah lors de l’attaque défensive d’Israël.

Depuis le 7 mai dernier, la milice Al Shabaab alliée au groupe Hizbul Islam tente à nouveau de faire tomber le gouvernement transitoire en place de Sheikh Sharif Ahmed. L’attaque de Mogadiscio est si violente que, pour la première fois, les forces africaines de maintien de la paix en Somalie (Amisom), dépêchées par l’Union africaine (UA) sous la couverture d’un mandat des Nations unies (ONU), ont dû intervenir dans l’affrontement. Il est prouvé que des combattants étrangers participent aux actions d’Al Shabaab, venant du Tchad, du Kenya, du Soudan, d’Erythrée mais aussi et surtout du Pakistan !

Le Président somalien a accusé Al Qaeda de soutenir, d’entraîner, de financer et d’armer les milices islamistes Al Shabbab et Hizbul Islam, le Président du Parlement somalien, Sheik Aden Mohamed Nur " Madobe " en appelle à ses voisins pour une intervention étrangère dans le pays (il semble que l’Ethiopie ait déployé un demi-millier de ses soldats en soutien).

Le Président kenyan s’inquiète d’une possible attaque des Shabbab, lancée sur son territoire en direction de Nairobi. Hillary Clinton promet à la Somalie une aide de 40 tonnes d’armement et de munition, le Président Obama déclare en juin, à Accra, devant le Parlement Ghanéen : "Nous encourageons la vision d’une architecture régionale de sécurité qui soit forte et qui puisse produire une force transnationale efficace quand il le faut. L’Amérique a la responsabilité de favoriser cette vision, pas seulement par les mots, mais par un soutien qui renforce les capacités africaines.

Quand on a un génocide en cours au Darfour ou des terroristes en Somalie, il ne s’agit pas seulement de problèmes africains, ce sont des défis lancés à la sécurité internationale, et ils réclament une réponse internationale".

_____________________________ 1 – 20 Minutes avec AFP

Six civils tués dans de nouveaux combats à Mogadiscio

Au moins six civils ont été tués et dix-huit blessés dans des combats qui ont suivi l’attaque par des rebelles des locaux du gouvernement et des forces de l’Union africaine (UA) à Mogadiscio.

Les combats ont éclaté samedi tard dans la soirée, peu après l’annonce par le ministre somalien des Affaires étrangères Ali Ahmed Jama que le gouvernement avait pris des contacts directs avec les rebelles.

Une maison a été touchée par un obus de mortier, cinq membres d’une même famille ont été tués, parmi eux des enfants, ont indiqué des témoins.

«Presque tous les membres de la famille ont été tués ou très grièvement blessés», a confirmé à l’AFP Ali Muse, chef des services d’ambulance de Mogadiscio.

«Nous avons également recueilli 19 civils blessés dans plusieurs points de Mogadiscio et l’un d’entre eux est mort lors de son transport vers l’hôpital», a-t-il ajouté.

Des témoins ont indiqué que les échanges de tirs à l’arme lourde dans les quartiers résidentiels de la capitale avaient été particulièrement dévastateurs en survenant à l’heure où les familles étaient rassemblées pour le repas de rupture du jeûne du ramadan.

Samedi, le ministre des Affaires étrangères avait annoncé que le président Sharif Sheikh Ahmed était engagé dans des discussions de réconciliation avec les deux principaux groupes de rebelles pour mettre fin à ce conflit meurtrier.

«Le gouvernement maintient ses plans de réconciliation et nous avons commencé à discuter avec les groupes rebelles du Hezb al-Islam et des shebab,» a déclaré le ministre devant des journalistes à Mogadiscio.

Aucun des groupes de rebelles n’a réagi à ces déclarations.

Les shebab, un groupe qui s’inspire d’Al-Qaïda, et le mouvement du Hezb al-Islam ont lancé une offensive militaire le 7 mai dernier.

Des centaines de personnes, dont des civils, ont été tuées durant quatre mois d’intenses combats à Mogadiscio. Des dizaines de milliers d’autres civils ont été contraints de fuir cette ville côtière.