11/09/09 (B515) Nouvelles de Somalie (4 articles en Français)

_________________________ 4 – Les Afriques

Somalie : Des « intérêts financiers et économiques » compliquent le

Selon l’envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU, Ahmedou Ould Abdellah, avec le temps le conflit somalien est motivé par des intérêts financiers et économiques.

« La guerre permet à certains de prendre en otage leurs populations et de vendre tout ce qu’ils peuvent provoquant le malheur de leur concitoyens », a-t-il déclaré à l’issue du sommet spécial africain sur le règlement des conflits en Afrique qui s’est tenu le 31 août à Tripoli en Libye.

Le représentant de l’ONU en Somalie que l’Organisation continuera à encourager la réconciliation nationale lancée par le gouvernement fédéral de Cheikh Chérif Cheikh Ahmed.

_________________________ 3 – Romandie News (Ch) avec AFP

Trente-deux civils tués en quatre jours à Mogadiscio

Les combats à Mogadiscio depuis le début du ramadan ont été particulièrement meurtriers. Ils ont fait depuis le début de la semaine 32 morts chez les civils, a rapporté une organisation de défense des droits de l’homme dans la capitale somalienne.

Selon l’organisation Elman pour la paix et les droits de l’homme, 18 femmes et sept enfants sont au nombre des morts. En outre, 82 civils ont été blessés du 5 au 8 septembre, du fait des combats, qui opposent d’une part les insurgés islamistes et de l’autre les troupes du gouvernement, appuyées par les soldats de maintien de la paix de l’Union africaine.

"La situation actuelle des droits de l’homme à Mogadiscio est l’une des pires de ces vingt dernières années en ce qui concerne les civils déplacés, tués et blessés", dit l’organisation Elman.

___________________________ 2 – AFP

Somalie: l’embarrassant soutien éthiopien au président Sharif

Ali MUSA ABDI

Autrefois champion de la lutte contre "l’envahisseur" éthiopien, le président somalien Sharif Sheikh Ahmed n’a d’autre choix aujourd’hui que de se tourner vers Addis Abeba pour soutenir son gouvernement, s’isolant ainsi de ses traditionnels soutiens.

L’Ethiopie a mis fin en janvier à une intervention de deux ans en Somalie destinée à éradiquer la menace des insurgés islamistes radicaux. Mais l’ombre de la puissante armée éthiopienne continue de planer sur le conflit.

"L’implication éthiopienne dans les affaires intérieures somaliennes est inacceptable", proteste un notable religieux respecté de Mogadiscio, Ahmed Hirsi Ahmed, contacté depuis Nairobi par téléphone.

"Ce genre d’actions sabote toute forme de soutien des nationalistes et des islamistes modérés au gouvernement. Je soutiens moi-même le gouvernement de M. Sharif, mais il y a une ligne rouge à ne pas dépasser, c’est rejoindre le camp éthiopien", met en garde ce notable.

M. Sharif et son ancien frère d’armes islamiste Sheikh Hassan Dahir Aweys étaient à la tête des Tribunaux islamiques balayés fin 2006 par l’intervention militaire éthiopienne.

Après deux ans d’exil, Sharif est revenu en Somalie et a été désigné président, apparaissant comme l’une des rares personnalités capables de réconcilier les différentes factions politico-militaires somaliennes.

Devenu son ennemi, Sheikh Hassan Dahir Aweys a rejoint peu après l’insurrection islamiste pour créer sa propre formation le Hezb al-Islam, et s’allier avec les combattants radicaux shebab, qui se réclament ouvertement d’Al-Qaïda.

Les deux groupes ont lancé en mai une offensive militaire à Mogadiscio qui a fait vaciller le fragile gouvernement de transition (TFG).

"Sharif agit malheureusement en totale contradiction avec les principes pour lesquels nous nous sommes tous deux battus par le passé", a commenté Hassan Dahir Aweys, dans un entretien par téléphone avec l’AFP.

"Ensemble nous avons combattu l’invasion des Ethiopiens. Il leur demande aujourd’hui de revenir pour tuer les Somaliens qui s’opposent" à lui, accuse le chef islamiste.

A son arrivée à la tête du TFG, l’islamiste modéré Sharif était vu par beaucoup comme celui qui pouvait ramener les combattants de la mouvance islamiste dans le jeu politique.

Mais ceux-ci l’accusent aujourd’hui d’être "vendu" aux puissances occidentales et à leurs alliés régionaux, Abyssinie en tête, utilisant un argument toujours très mobilisateur au sein de l’opinion publique somalienne.

Fin août, Sharif a perdu ainsi le soutien d’un influent chef milicien, à Beledweyn, après une incursion éthiopienne dans cette localité du sud-ouest du pays.

Au sein même du gouvernement, l’influence du voisin éthiopien fait des mécontents, comme les ministres de l’Intérieur, Abdulkadir Ali Omar, et de l’Education supérieure, Ibrahim Hasan Adow.

"Sharif n’a plus le choix: il doit combattre les extrémistes shebab et les agents d’Al-Qaïda. Pour cela, on ne pourrait même pas lui reprocher d’amener des militaires israéliens à Mogadiscio", justifie cependant Asha Mohamoud Alas, une femme d’affaires et personnalité locale.

Addis Abeba reconnaît soutenir les forces gouvernementales, mais affirme que ses troupes ne sont pas directement engagées en Somalie.

Le président Sharif affirme être opposé à toute nouvelle intervention éthiopienne. Son nouveau Premier ministre Ali Ahmed Jama Jangeli assure qu’une enquête sera ouverte sur la présence de militaires éthiopiens à Beledweyn.

Pour Salat Ali Jelle, député de la mouvance présidentielle, de telles informations sont des "rapports fabriqués" servant les intérêts des shebab.

___________________________ 1 – Afrique Avenir avec APA

Le président somalien cherche l’appui de son voisin djiboutien

L’entrevue, qui s’est déroulée à Haramous, la résidence privée du chef de l’Etat djiboutien, a permis aux deux hommes d’Etat de passer en revue l’état des relations de coopérations entre leurs pays et a donné lieu à des échanges d’idées sur la nécessité de ramener la paix en Somalie.

La visite de Cheikh Sharif à Djibouti n’est pas fortuite puisqu’elle s’insère dans le cadre des efforts du gouvernement fédéral de transition somalien (TFG) visant à trouver de l’aide pour venir à bout des insurgés islamistes.

Djibouti qui s’est maintes fois mobilisé pour la cause somalienne depuis la chute du régime de Siyad Barreh, en 1991 ne compte pas rester les bras croisés dans ce contexte de crise inter-somalienne et envisagerait même d’envoyer des soldats de maintien de la paix vers son voisin du sud.

Le ministre djiboutien des affaires etrangères, Mahmoud Ali Youssouf a récemment déclaré que son pays comptait envoyer un contingent en Somalie et ce avec l’appui logistique de la France.

D’un autre coté, l’ambassadeur de Djibouti aux Etats-Unis, Robleh Olhayeh a déclaré sur les antennes de la section somali de « Voice Of America », il y a juste une semaine de cela que Djibouti a pris la décision d’envoyer des soldats en Somalie dans le but d’aider le TFG qui fait face actuellement à une rude insurrection des islamistes.

Selon Olhayeh, cette décision des autorités djiboutiennes intervient après que l’ONU a rejeté l’idée d’envoi d’une force de maintien de la paix en Somalie.

Le diplomate djiboutien n’a toutefois pas donné des précisions sur le nombre de soldats à expédier, mais des sources indépendantes évoquent le chiffre de 500 hommes.

Quelques 5000 soldats de l’AMISOM (des Burundais et Ougandais) sont déployés à Mogadiscio comme troupes de maintien de la paix. Ce chiffre est en dessous des 8000 casques bleus demandés par l’Union Africaine pour assurer la paix dans ce pays meurtri par plus de 17 ans de guerre civile.

Sur le plan humanitaire et d’après les Nations Unies, le nombre de déplacés en raisons du conflit et de la sécheresse a atteint 1,5 millions, malgré une baisse ces deux derniers mois, du taux de déplacements depuis la capitale somalienne.

Selon des observateurs, tout porte à croire que les affrontements qui opposent d’un coté les forces gouvernementales et les troupes de l’AMISOM et de l’autre coté les islamistes radicaux d’Al Shabaab et de Hiz bul Islam, vont s’intensifier.