18/09/09 (B516) Yémen Express (4 articles en Français)
_________________________ 4 – Libération
Yémen: le gouvernement bombarde des civils
Le conflit entre le pouvoir sunnite et les rebelles chiites al-Houtistes se durcit.
YANN LIBESSART
Au moins 87 civils, en majorité des femmes, des enfants et des personnes âgées, ont été tués mercredi dans un raid aérien de l’armée sur un camp improvisé de déplacés à Wadi Sufyan, dans le nord du Yémen. Selon plusieurs témoins, un avion de chasse a visé des familles qui avaient fui les combats pour se réfugier dans une vallée.
Le 11 août dernier, le gouvernement à dominante sunnite du président Ali Abdullah Saleh, au pouvoir depuis 1978, a lancé une opération baptisée «terre brûlée» contre la rébellion zaydites des al-Houtistes, une minorité chiite retranchée dans la province de Saada, proche de la frontière saoudienne.
Indignations internationales
La haut commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Navathenem Pillay, a dénoncé vendredi la mort «tragique» de civils et rappelé «au gouvernement yéménite et aux forces armées leur obligation de protéger les civils pris dans les combats et de respecter les lois humanitaires internationales.» a-t-elle souligné dans un communiqué, ajoutant que cette attaque constituait «une évolution profondément préoccupante d’un conflit déjà perturbant en terme de conséquences sur les civils.»
Côté francais, le ministère des affaires étrangères, par l’intermédiaire de son porte-parole Bernard Valéro, s’est dit «profondément choqué» et a appelé à «l’arrêt immédiat des combats.»
Camps de déplacés
Les déplacements de populations drainent des milliers de yéménites vers les camps installés à proximité de Saada, où quelques organisations humanitaires les assistent. «Nous avons enregistré 30000 personnes pour le moment mais des milliers d’autres, souvent les plus vulnérables, restent prisonnières des combats, dans des zones qui nous sont inaccessibles» a déclaré le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) dans un communiqué diffusé jeudi.
Ces nouveaux affrontements sont le sixième épisode d’un conflit démarré en 2004. Normalement soutenus par l’Iran, les al-Houtistes sont peut-être en train de payer la fragilité actuelle du régime de Mahmoud Ahmadinejad, confronté à une forte opposition interne depuis sa réélection contreversée en juin dernier.
__________________________ 3 – Radio Chine avec Xinhua
Yémen : plus de 80 civils tués dans un raid aérien de l’armée (témoins)
Plus de 80 civils ont été tués et plusieurs douzaines d’autres blessés au cours d’un raid aérien lancé par les forces armées yéménites dans la province septentrionale d’Amran, a-t-on appris de sources tribales yéménites.
Les victimes, des femmes et des enfants pour la plupart, se trouvaient dans un camp de fortune pour les déplacés lorsqu’un avion de l’armée yéménite a bombardé la région mercredi.
Un autre avion a poursuivi ceux qui ont réussi à échapper au raid et les a tués alors qu’ils cherchaient un endroit sûr à proximité, ont ajouté les mêmes sources.
Une source locale a établi le nombre de victimes à 87, affirmant qu’elles avaient été tuées par erreur puisque l’armée yéménite les avaient prises pour des rebelles.
Le groupe rebelle Houthi a publié un communiqué dans lequel il a accusé les forces gouvernementales de commettre un génocide et de se venger des personnes déplacées. Le raid aérien a coûté la vie à plusieurs douzaines de personnes, indique le communiqué.
Pourtant, un responsable militaire a démenti par téléphone à l’agence Xinhua que l’attaque visait les civils et a accusé les rebelles d’empêcher les civils de quitter les régions de combat.
"Les terroristes se servent des civils comme boucliers humains", a dénoncé le ministère de la Défense dans un communiqué, qui n’a pas mentionné le raid.
L’armée yéménite a affirmé mercredi que plusieurs douzaines de rebelles chiiites avaient été tués et certains autres blessés dans une série de raids aériens dans le nord du pays.
Certains témoins ont révélé qu’un certain nombre de civils étaient parmi les victimes du fait que la zone était voisine d’un camp pour les déplacés. Un porte-parole de l’armée a toutefois affirmé que l’attaque de l’armée visait uniquement les bastions des rebelles Houthi dans la zone, ajoutant que toutes les victimes étaient des rebelles.
______________________________ 2 – AFP
Yémen: plus de 80 civils tués dans un raid aérien de l’armée
Plus de 80 civils dont des femmes et des enfants ont été tués dans un raid aérien de l’armée sur un camp improvisé de déplacés dans le nord du Yémen, où de violents combats opposent depuis plus d’un mois la troupe à la rébellion chiite, ont indiqué jeudi des témoins.
La rébellion des zaïdites chiites, en conflit avec le pouvoir depuis 2004, a dénoncé "un nouveau massacre commis par le pouvoir sanguinaire".
Une source officielle yéménite, interrogée par l’AFP, a refusé de confirmer le bilan se bornant à indiquer que "l’avion a visé mercredi des rebelles qui ouvraient le feu alors qu’ils étaient mêlés aux civils".
Aucune source militaire n’a voulu faire de commentaire, alors que l’accès des médias à la zone des combats est interdit.
C’est la première fois qu’il est fait état de la mort d’un aussi important nombre de civils dans cette "sixième guerre" qui a éclaté le 11 août entre l’armée et les rebelles retranchés dans leur fief de la région de Saada, frontalière de l’Arabie saoudite et située à 240 km au nord de la capitale Sanaa.
Selon plusieurs témoins interrogés par l’AFP, un avion de combat a visé des familles qui avaient fui les combats et s’étaient réfugiés dans une vallée à Adi, dans la province d’Omrane, au sud de la région de Saada.
"Plus de 80 civils, pour la plupart des femmes et des enfants, ont été tués", a déclaré à l’AFP un témoin joint au téléphone par l’AFP depuis Sanaa.
Un autre témoin a parlé "d’au moins 87 tués" dans le raid.
Un dignitaire local a affirmé à l’AFP que les chefs des tribus de la région avaient demandé au pouvoir "d’ouvrir une enquête urgente" sur les circonstances de l’attaque et de "poursuivre les responsables devant un tribunal militaire".
Dans un communiqué parvenu à l’AFP, la rébellion conduite par Abdel Malek al-Houthi a affirmé que "des avions de type MiG ont bombardé un rassemblement de déplacés situé à 25 km de Harf Sufyan (…) des dizaines de victimes sont tombées et les corps ont été éparpillés sur des dizaines de mètres".
"Le pouvoir continue de commettre des massacres de civils et de déplacés innocents (…) et de punir collectivement la population", a-t-elle accusé.
A la veille de cette attaque, les rebelles s’étaient déclarés "prêts à un cessez-le-feu inconditionnel" dans une lettre au secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, alors que le gouvernement de Sanaa exige qu’ils se plient à six conditions dont leur désarmement avant d’arrêter sa dernière offensive.
A New York, l’organisation de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch, citant des témoins, a affirmé qu’au moins 87 personnes, en majorité des femmes, des enfants et des vieillards avaient été tués dans la raid aérien.
Elle a appelé le gouvernement "à ouvrir rapidement une enquête pour déterminer la responsabilité" de cette attaque et appelé les protagonistes à s’abstenir de viser les civils.
Human Rights Watch s’est déclaré "extrêmement préoccupée par les conséquences des combats sur la situation humanitaire dans cette région".
Mardi, l’ONU et le Comité international de la Croix-Rouge ont réclamé l’ouverture "au plus vite" d’un couloir humanitaire sécurisé ouvrant un accès à des milliers d’habitants de la région de Saada, pris au piège par les combats.
Selon l’ONU, quelque 150.000 personnes ont été déplacées dans le nord du Yémen depuis 2004, dont 55.000 depuis l’offensive lancée le 11 août.
Le pouvoir du président Ali Abdallah Salah accuse la rébellion d’être soutenue par "certaines parties en Iran", et de vouloir rétablir l’imamat zaïdite dans le pays.
________________________________ 1 – ZoneBourse
TOTAL : mise en route projet GNL Yémen d’ici quelques jours
Total SA (FP.FR) estime que son projet de gaz naturel liquéfié au Yémen devrait être mis en route dans les jours à venir, a indiqué mercredi Christophe de Margerie, le directeur général du groupe.
Le démarrage de l’activité est ainsi "une question de jours", a déclaré le patron du géant pétrolier lors d’une présentation.
Par ailleurs, 2010 sera une "bonne année" pour la production, a indiqué C.de Margerie, estimant Total capable d’effacer les déceptions suscitées par ses récentes performances en la matière.
Enfin, le groupe table toujours sur un démarrage en 2010 de son projet d’exploitation du champ pétrolifère de Kashagan, au Kazakhstan. "Nous voyons le bout du tunnel", a-t-il ainsi noté, faisant référence aux nombreux retards qu’a subis ce projet.