19/10/09 (B521) Le journal de la Flibuste (6 articles en Français)

____________________________ 6 – AFP

Somalie: les pirates capturent un cargo chinois très loin de leurs côtes

Des pirates somaliens ont capturé lundi un cargo chinois et ses 25 membres d’équipage, tous Chinois, au nord-est des Seychelles, dans l’océan Indien, démontrant une nouvelle fois leur capacité à étendre leur rayon d’action et échapper ainsi à la flotte antipiraterie.

L’opération s’est déroulée "vers midi" (heure locale) à 550 milles nautiques au nord-est de l’archipel des Seychelles et à 700 milles nautiques de la côte est de la Somalie, a annoncé dans un communiqué l’opération européenne antipiraterie Atalante.

"Dès les premières indications de l’attaque, un avion d’Atalante s’est rendu sur place pour suivre la situation", souligne le communiqué.

Le cargo compte 25 membres d’équipage, tous Chinois, a précisé à l’AFP à Bruxelles un porte-parole d’Alatante, le commandant John Harbour.

A Pékin, le ministère chinois des Transports a assuré que les agences gouvernementales concernées s’efforçaient de porter secours au cargo, a rapporté l’agence Chine Nouvelle.

Selon des sources maritimes dans l’océan Indien, l’attaque serait la première enregistrée à l’est du 60e degré de longitude, entre les Seychelles et les Maldives.

Des pirates somaliens avaient déjà capturé jeudi un cargo porte-conteneurs singapourien dans l’océan Indien, au nord des Seychelles, une opération qui avait confirmé la reprise récente des attaques dans une zone pourtant très éloignée des côtes somaliennes.

C’est dans cette zone également que des thoniers français ont été attaqués le 10 et le 13 octobre par des pirates présumés. Ces agressions avaient été repoussées par des tirs de militaires français présents à bord pour protéger les bâtiments.

Ces incidents étaient localisés entre 300 et 500 km au nord des Seychelles. L’attaque de lundi s’est déroulée à environ 1.000 de km au nord-est des Seychelles et 1.250 km à l’est des côtes des côtes somaliennes, démontrant le rayon d’action toujours plus grand des pirates.

Ces derniers utilisent le plus souvent des bateaux mère, qui leur permettent de lancer leurs embarcations rapides à l’assaut de navires de commerce en haute mer.

Les pirates semblent délaisser le golfe d’Aden, l’une des routes maritimes les plus fréquentées au monde et maintenant sécurisée par des navires de guerre. Ils sévissent à présent plus à l’est, dans le vaste océan Indien, à la faveur de la fin de la mousson et du retour à une mer calme.

Samedi, le ministre seychellois des Ressources naturelles et des Transports Joel Morgan soulignait l’impact de la piraterie sur l’économie de l’archipel: "de février à juin, nous avons observé une baisse de 30% du trafic maritime dans la région, touchant principalement les thoniers".

Avec cette nouvelle capture, les pirates somaliens détiennent désormais six navires étrangers et quelque 146 marins, selon l’ONG Ecoterra International, qui suit ces questions dans la région. 174 navires ont été pris d’assaut depuis début 2009, dont 49 capturés, selon la même source.

Un thonier géant espagnol, l’Alakrana et ses 36 marins ont été capturés le 2 octobre entre la Somalie et les Seychelles. Les pirates réclament quatre millions de dollars de rançon et la libération de deux des leurs arrêtés par la marine espagnole, pour les relâcher.

De leur côté, plusieurs thoniers espagnols opérant à partir des Seychelles ont embarqué des ex-militaires britanniques employés par une compagnie de sécurité privée pour les protéger des pirates, a affirmé lundi le quotidien El Pais.

Cette décision a été prise à la suite du refus du gouvernement espagnol d’embarquer des militaires sur ces bateaux, alors que des fusiliers marins français protègent des thoniers français et ont repoussé plusieurs attaques.

____________________________ 5 – Le Monde

Piraterie : d’ex-militaires britanniques à bord de thoniers espagnols

Plusieurs thoniers espagnols opérant à partir des Seychelles ont embarqué d’ex-militaires britanniques pour les protéger des pirates au large de la Somalie, selon le quotidien El Pais du lundi 19 octobre. Cette décision a été prise à la suite du refus du gouvernement espagnol d’embarquer des militaires sur ces bateaux, alors que des fusiliers marins français protègent des chalutiers français et ont repoussé plusieurs attaques.

Un thonier espagnol, l’Alakrana, avec 36 hommes d’équipages, est retenu depuis le 2 octobre par des pirates somaliens, qui réclament une rançon de 4 millions de dollars (quelque 2,7 millions d’euros) pour libérer le navire. Il y a actuellement huit chalutiers espagnols immatriculés aux Seychelles qui ont embarqué d’anciens soldats britanniques, notamment des Gurkhas, d’origine népalaise, qui seraient fournis par la société anglaise de sécurité Minimal Risk, selon El Pais.

Le président de l’armateur espagnol Albacora, Ignacio Lechaga, a confirmé l’embarquement de quatre anciens militaires britanniques par bateau, armés de mitrailleuses à longue portée pour éloigner les pirates. "Cela coûte très cher, mais les sauvetages [des bateaux piratés] sont encore plus chers. C’était la seule solution. Ou bien nous sortions protégés ou nous arrêtions de pêcher", a-t-il déclaré à El Pais.

____________________________ 4 – AFP

Piraterie/Somalie: des "mercenaires" anglais sur les thoniers espagnols

Plusieurs thoniers espagnols opérant à partir des Seychelles ont embarqué des ex-militaires britanniques pour les protéger des pirates au large de la Somalie, selon le quotidien El Pais de lundi.

Cette décision a été prise à la suite du refus du gouvernement espagnol d’embarquer des militaires sur ces bateaux, alors que des fusiliers marins français protègent des chalutiers français et ont repoussé plusieurs attaques.

Un thonier espagnol, l’Alakrana, avec 36 hommes d’équipages, est retenu depuis le 2 octobre par des pirates somaliens, qui réclament une rançon de 4 millions de dollars pour libérer le navire.

Il y a actuellement huit chalutiers espagnols immatriculés aux Seychelles qui ont embarqué d’anciens soldats britanniques, notamment des Gurkhas d’origine népalaise, qui seraient fournis par la société anglaise de sécurité Minimal Risk, selon El Pais.

Le président de l’armement espagnol Albacora, Ignacio Lechaga, a confirmé au journal l’embarquement de quatre anciens militaires britanniques par bateau, armés de mitrailleuses à longue portée pour éloigner les pirates.

"Ca coûte très cher, mais les sauvetages (des bateaux piratés) sont encore plus chers. C’était la seule solution. Ou bien nous sortions protégés ou nous arrêtions de pêcher", a-t-il déclaré à El Pais.

____________________________ 3 – Le pays BHM

Piraterie : Paris s’engage à soutenir la justice des Seychelles

Le ministre français de la Défense, Hervé Morin, a souligné dimanche à Victoria la volonté de la France de soutenir le développement du système judiciaire et pénitentiaire des Seychelles afin que les pirates somaliens soient «sévèrement punis».

«J’ai souligné toute l’importance que la France attachait à ce que les pirates soient punis et que les Seychelles mettent en place le traitement judiciaire qui convient», a-t-il déclaré à l’issue d’une rencontre avec le ministre seychellois des Ressources naturelles et des Transports Joel Morgan.

M. Morin, qui achève dimanche une tournée de trois jours dans l’océan Indien, a appelé à un «traitement judiciaire sévère» des pirates alors que onze Somaliens capturés au large des Seychelles après une attaque manquée contre deux thoniers français, avaient été relâchés lundi «faute de preuves».

Indiquant que l’Union européenne entendait consacrer 800.000 euros au développement du système judiciaire des Seychelles, M. Morin a promis que Paris «soutiendrait auprès de l’UE le développement d’infrastructures pénitentiaires, si la République des Seychelles» le souhaitait.

Le ministre de la Défense a par ailleurs indiqué que la France entendait poursuivre «jusqu’à l’année prochaine» sa coopération militaire avec les Seychelles (restructuration de l’armée, entraînement et formation).

Paris «étudie» aussi la possibilité de poursuivre au-delà du mois de décembre l’embarquement de militaires à bord des thoniers français pêchant dans la région, a-t-il enchaîné.

M. Morgan a affirmé pour sa part la volonté «très forte» des Seychelles «de mener une action très sévère contre les pirates», soulignant l’impact de la piraterie sur l’économie de l’archipel.

«De février à juin, nous avons observé une baisse de 30% du trafic maritime dans la région, touchant principalement les thoniers», a-t-il déploré.

Les pirates «sont des bandits, des gangsters et même des terroristes car ils terrorisent tout le monde sur les mers», a encore souligné le ministre seychellois.

Les actes de piraterie ont connu une nette recrudescence ces dernières semaines dans le Golfe d’Aden et l’océan Indien, particulièrement au large des Seychelles.

____________________________ 2 – TF1

Les thoniers attaqués reprennent la mer

"Le message est compris, je pense", lance d’une voix douce un fusilier marin français, Famas en bandoulière et casque lourd vissé sur la tête, en faisant référence aux attaques des pirates déjouées par l’armée française ces dernières semaines. Le jeune homme s’apprête à prendre la mer durant un mois et demi. Avec quelques collègues, il sera chargé de la sécurité du thonier breton le Glénan, attaqué le 10 octobre dernier, et devra patrouiller nuit et jour le long des 80 mètres du navire.

Discrets sur l’armement qui est à leur disposition, les fusiliers marins affirment que les pirates somaliens étudient les tactiques françaises de dissuasion et vont sans doute adapter leurs moyens et leurs attaques. Depuis l’année dernière, ils s’aventurent à plus de 500 km de leurs côtes, dans les zones de pêche des Seychelles. S’ils ont "reçu le message", les pirates ont aussi compris qu’ils pouvaient échapper à toute sanction dans cette zone. A la suite de cette attaque, 11 pirates avaient été fait prisonniers par les autorités seychelloises, pour être libérés deux jours plus tard, faute de preuves.

Que faire des pirates capturés ?

"Nous tenons à ce que les pirates soient sanctionnés" demande officiellement le ministre de la Défense Hervé Morin, présent sur place pour inspecter le dispositif EPE (Equipes de protection embarquées – distinct du dispositif européen Atalante au large de la Somalie) qui concerne une dizaine de thoniers français depuis le mois de juillet au large des Seychelles. Face au ministre de l’Ecologie et du Tourisme seychellois, il affirme que la France soutiendra l’infrastructure pénitentiaire des Seychelles s’il le faut. Il a d’ailleurs rappelé que l’Union Européenne avait promis de financer la justice seychelloise à hauteur de 800 000 euros.

"Les capacités des prisons sont limitées ici… 300 places en prison, cela nous pose effectivement des problèmes", répond le ministre du Tourisme seychellois, Joël Morgan. Sur la défensive, sans doute embarrassé par la libération des 11 pirates somaliens, il a rappelé que les Seychelles commencent pour la première fois à souffrir de la piraterie. Les îles ont connu une baisse de 30% du trafic maritime cet été, alors que la pêche représente 500 millions d’euros à l’export pour le pays. Joël Morgan avoue aussi que la piraterie risque d’avoir un impact très négatif sur les croisières de luxe au large des Seychelles.

Une protection jusqu’en décembre… et après ?

Reste que la riposte face aux pirates n’a pas encore été trouvée. Qu’adviendra-t-il du système de défense des thoniers français ? Hervé Morin promet de le maintenir jusqu’au mois de décembre. Dévoilant une partie du dispositif, il explique que la présence de 4 hommes en armes à bord de chaque thonier est suffisante. Les thoniers demandent évidemment son maintien au-delà du mois de décembre. "Nous sommes demandeurs du maintien du dispositif", affirme Yvan Riva, le directeur d’Orthongel sur place. Depuis l’arrivée des fusiliers-marins, dit l’industriel français, "la menace n’a pas diminué, elle aurait même sans doute augmenté".

L’homme se dit très inquiet pour l’équipage français du thonier italien Torre Giulia, qui croise au large des Seychelles et qui ne bénéficie pas de protection. "Les pirates peuvent essayer de se venger contre les français. Nous leur conseillons de se cacher", conclut-il, lapidaire.

Le 2 octobre dernier, les pirates somaliens se sont emparés du thonier espagnol Alakrana au large des Seychelles. Ils retiennent en otage 36 personnels de bord et exigent 4 millions de dollars pour leur libération.

____________________________ 1 – Marine marchande

Piraterie: l’Espagne vers un renforcement de la sécurité des thoniers

Le gouvernement socialiste espagnol a proposé jeudi aux organisations de pêcheurs confrontés aux pirates somaliens des mesures visant à renforcer leur sécurité, tout en continuant de refuser d’embarquer des militaires à bord des thoniers.

Au cours d’une réunion tenue à Madrid, le ministère de la Défense a proposé plusieurs mesures comme la formation de gardes privés et leur transport avec leurs armes dans l’océan Indien, a déclaré à l’AFP une porte-parole de l’organisation de pêcheurs Cepesca.

De même, le gouvernement va étudier la possibilité d’autoriser les bateaux à embarquer des armes de plus gros calibres que ceux autorisés actuellement.
En revanche, il refuse toujours d’embarquer des militaires à bord des thoniers, car la législation espagnole l’interdit et l’armée espagnole n’a pas la capacité opérationnelle de le faire, selon la ministère de la Défense.

Le secrétaire de l’organisation interprofessionelle du thon, Interatun, Juan Manuel Vieites, a déclaré qu’il fallait faire "tout ce qui était nécessaire", y compris payer une rançon, pour libérer les 36 marins du thonier espagnol Alakrana retenus en otage par des pirates somaliens depuis le 2 octobre.

Un pirate se présentant sous le nom d’Abdi Yare, interrogé au téléphone par l’AFP à bord de l’Alakrana, a réclamé une rançon de 4 millions de dollars pour libérer le navire.

L’attaque de l’Alakrana a relancé la polémique en Espagne sur la sécurité des thoniers travaillant dans la zone, qui réclament que des militaires espagnols puissent embarquer à bord de leurs navires, comme le font depuis juillet des fusiliers marins français pour protéger leurs collègues français.

Ces soldats français ont ouvert le feu à deux reprises ces cinq derniers jours et repoussé avec succès deux attaques de pirates présumés.